Armes insolites de la Première Guerre Mondiale #1

Je commence cette nouvelle série vu que celle sur la 2GM a l'air d'avoir assez plu. Petite info sur la série à venir, vu que la 1GM c'est le gros bordel niveaux inventions bizarres, y a pas forcément beaucoup d'infos, donc certaines photos auront des explications précises tandis que d'autres objets auront des explications beaucoup plus courtes/vagues, mais bon, au fond, on s'en branle. Enfin bref, bonne lecture

1 – 4) Saint-Chamond (France)
La Première guerre mondiale voit l'invention du char de combat. Mais contrairement à beaucoup d'autres inventions militaires, les chars sont conçus de manières séparés en fonction des pays, ce qui a pour résultat des types de chars complètements différent d'un pays à l'autre. Les deux pays les plus innovants en terme de véhicules blindés étaient alors l'Angleterre et la France. De ce fait, quand on pense aux chars de la première guerre mondiale, on pense aux plus connus, les Mark Anglais qui ressemblaient juste à des caissons sur chenilles avec des canons sur le côté ou aux FT-17 français avec leur tourelle révolutionnaire, mais d'autres engins bien différents existaient. Dont le Saint-Chamond.
Le char Saint-Chamond est le résultat d'une discorde entre deux constructeurs français : Saint-Chamond (d'où son nom) et Schneider. Quelques mois après le début de la guerre, ces deux sociétés reçoivent une demande de l'armée de produire le même char. Petit problème cependant, la société Schneider rejette le prototype de Saint-Chamond, créer son propre char, et le produit en premier (on le verra dans une autre box). Saint-Chamond créer donc son propre char : plus long et plus lourd, mais mieux armée.
Le char en lui-même n'a pas grand chose de révolutionnaire, voir rien du tout : il est très long, très massif, peu rapide, et le compartiment de combat est allongé devant et derrière les chenilles, ce qui limite grandement sa maniabilité. Mais il est approuvé pour une chose, son gros canon long de 75 mm et ses mitrailleuses. Impressionnant pour l'époque (contrairement à tous les autres canons courts utilisés sur les autres chars), le prototype fut approuvé par le ministère de la Guerre en septembre 1916 et les premiers exemplaires sont produits en avril 1917. Au total, 400 chars furent construits entre 1917 et 1918.
Au début, ils s'avérèrent assez décevant au début, très difficiles à utiliser sur des terrains accidentés par des tirs d'obus ou des tranchées, et il est facile de comprendre pourquoi quand on voit la forme de l'engin. En revanche, quand la guerre de mouvement reprit en été 1918, il s'avérèrent beaucoup plus efficaces. Ils furent retirés du service dès la fin de la guerre et n'eurent aucun « descendants » puisque le FT-17 allait devenir la base de tous les chars modernes.
Longueur : 8,7 m
Largeur : 2,7 m
Hauteur : 2,4 m
Armement : 1 canon de 75 mm, 4 mitrailleuses de 8 mm
Vitesse : 12 km/h sur route, 5 km/h tout-terrain
Autonomie : 60 km ~ 8h

5 – 8) Sturmpanzerwagen A7V (Allemagne)
Au contraire des anglais et français, les allemands n'avaient fait aucune avancées en matière de char. Ce n'est qu'à la fin de la guerre que l'armée se décida à créer un genre de char de combat. Ainsi, en octobre 1917 est produit le premier A7V.
N'ayant pas la connaissance des franco-anglais de l'époque, qui eux développaient leur chars, aussi bizarres soient-ils, l'armée allemande ne parvint à construire qu'une sorte de grosse boîte métallique sur chenille. L'A7V était en effet déjà obsolète, même pour la Première guerre mondiale. Il était trop gros, trop haut, trop large, trop lent, trop peu maniable et trop peu fiable pour être efficace. Il participa aux combats de mars 1918 à Saint-Quentin jusqu'en octobre 1918. Leur impact sur le champ de bataille était purement psychologique, car cela remontait le moral aux soldats allemands de voir tout ces chars « maisons » (on était très loin de la « Deutsche Qualität » quand même). Mais les résultats sur la ligne de front étaient très limités, il ne faisaient pas le poids face aux puissants Mark IV anglais, notamment lors de la bataille de la Somme, où eut lieu le premier combat de chars de l'histoire.
Au total, seul 20 exemplaires furent produits. Ce furent les seuls chars allemands de toute la guerre, autant dire qu'ils n'ont pas servit à grand chose, si ce n'est remonter brièvement et localement le moral des troupes durant 1918.
Longueur : 7,35 m
Largeur : 3,06 m
Hauteur : 3,35 m
Armement : 1 canon de 57 mm, 5 mitrailleuses de 7,92 mm
Vitesse : 16 km/h sur route, 4 km/h tout-terrain
Autonomie : 60/70 km sur route, 30/35 km tout-terrain

9 – 12) Sauterelle (France)
D'une certaine manière, la guerre de tranchée remit en avant des équipements du Moyen-Age. Des soldats portaient des armures pour se protéger des éclats d'obus (ce fut d'ailleurs durant la Grande Guerre que le casque moderne fut inventé) ou encore des masses d'armes pour les combats rapprochés.
Tous les moyens étaient bon pour envoyer des bombes, obus et grenades sur l'ennemi sans risquer de se faire cribler de balles. Les soldats français, puis les anglais, construisirent alors des arbalètes spéciales, conçues spécialement pour lancer des grenades. Assez léger (24 kg) et facile d'utilisation, elle pouvait projeter des grenades jusqu'à 140 m. Surnommée Sauterelle, elle fut utilisé sur tout le front de l'Ouest de 1915 à 1916, remplacé petit à petit par les mortiers de tranchées. Il est toutefois à noter que même si la Sauterelle était une arbalète spéciale, des soldats utilisèrent de vrais arbalètes pour lancer des projectiles (photo 12).

13 – 16) « Iron Horse » (Italie)
Le « Iron Horse » était un canon italien, construit par la société De Stefano. Ces canons à la forme toute particulière reposaient sur 4 roues. Il y a assez peu d'informations dessus, à part qu'il fut utilisé dès 1914 dans les Alpes par les italiens contre les austro-hongrois. C'était un canon de 305 mm tirant jusqu'à 18 km. Apparemment il était déployé sur les rails, mais auraient pu servir en dehors des chemin de fers également, ce qui pourrait expliquer ses quatre roues et sa forme bien différente des canons traditionnels.

17) Photo d'une excavatrice allemande conçu pour creuser des tranchées rapidement. Pour le coup, les allemands avaient automatisé la chose, mais en réalité, l'immense majorité des tranchées étaient creusées à la main. La photo est celle d'un engin abandonné, vraisemblablement en janvier 1918.