Viol d'une amie

Ce n'est pas moi qui ai écrit ça, c'est une amie qui a écrit ce qui lui est arriver avant-hier et qui l'a posté sur Facebook et je vous le transmet parce que perso c'a ma donné le feel et en plus faut vraiment avoir le courage de mettre ça sur Facebook.


"Je n'ai pas vraiment l'habitude de parler des choses qui me font du mal, même à mes amis les plus précieux. Mais il parait qu'il y a des choses avec lesquelles on ne peut pas vivre en paix si on les garde pour soi, alors j'ai décidé de l'écrire ici, afin que vous sachiez à quoi je pense lorsque vous verrez mon visage se crisper.
Ce jeudi 19 février, je rentrais d'une soirée à l'Iboat ou j'ai pu admirer ma petite Emilie sur scène. Pas d'alcool, rien d'exceptionnel. Pas de bédo, ça c'était exceptionnel. Ce fut une très bonne soirée.
Il est 5:30 du matin environ, lorsque mes amies me déposent en voiture à quinze minutes à pied de ma destination finale. Je n'ai jamais eu peur de marcher seule la nuit, avec ou sans téléphone, surtout dans Bordeaux, cette ville que je pensais avoir apprise par cœur et que j'adorais parcourir la nuit.
5:46, les oiseaux chantent déjà, le kiff. Je m’arrête quelques secondes au guichet de la Banque Postale sur la place de la Victoire pour vérifier l'état de mon compte en banque. Lorsque je repars, un homme marche a côté de moi. Nous avançons sans nous calculer, et il me reste 400 mètres à faire avant de retrouver mon lit. Mais non.
Il y a, à l’arrêt de tramway St. Nicolas, un restaurant végétarien et un magasin rasta, deux endroits que j'affectionne beaucoup. Entre les deux, cette porte en bois à laquelle je n'avais jamais porté attention, le numéro 49 du cours de l'Argonne. C'est là que cet homme m'a poussé et traîné. Il y avait un long couloir sans aucune lumière, des escaliers où je me cognais les tibias, une petite cours puis de nouveau des escaliers. Je me suis retrouvée plaqué contre un mur, tout près de chez moi, dans un squat puant et jonché de déchets, un lieu dont je n'aurai jamais soupçonné l'existence. Il me disait de fermer ma gueule et me menaçait de me planter. J'ai voulu lui donner mon sac, ma carte bleue et même mon chapeau. Il en avait clairement rien à foutre. Il a donc sorti son pénis ridicule et m'a ordonné de le toucher. Il essayait de me mettre à terre et je repoussais ses mains. J'ai tendance à faire de l'asthme et ma respiration à vite commencé à déconner et à siffler, je crois bien que ça l'a fait paniquer.et j'ai pu lui parler. Je ne sais plus exactement ce que je lui ai dit, mais il a arrêté d'essayer de me déshabiller. "ok si tu me branles tu peux partir." a-t-il dit en serrant ma main sur son sexe. J'ai pas eu a garder ma main bien longtemps là dessus, son affaire s'est finie en une trentaine de secondes. Performance pitoyable pour un mec pitoyable, après tout.
Il s'est éloigné, j'ai pris mes affaires et j'ai avancé dans le couloir et les escaliers noirs aussi vite que je le pouvais. Je l’entendais quelques mètres derrière moi, me demander pour qui je me prenais pour lui avoir répondu comme ça. Moi je me demandais comment il avait réussi à me traîner sur toute cette distance.
5:55, j'ai franchi la porte et retrouvé la lumière, mon cœur n'a jamais battu aussi vite qu'a cet instant. Je lui ai juste balancé un "bouffon" et j'ai couru sans me retourner.
Tout ça a duré moins de neuf minutes. En neuf minutes, j'ai vu défiler ma vie, j'ai vu le visage de toutes les personnes que je porte dans mon cœur, j'ai cru que j'allais mourir, à cinq minutes de chez moi dans l'endroit le plus dégueulasse que j'avais jamais vu.
J'ai passé les heures qui ont suivies avec la brigade anti-criminalité, puis dans le cabinet d'un médecin légiste, je ne savais d'ailleurs pas qu'ils examinaient aussi les gens vivants. Ces neuf minutes se répètent sans cesse dans ma tête depuis maintenant trois jours et je me pose des tas de questions. J'étais habillée comme une pute ou quoi ? Après réflexion, à vingt-et-un ans, je n'ai jamais su mettre du mascara, j'ai porté des talons hauts environ trois fois dans ma vie, et je n'ai jamais dragué un homme. Je ne suis pas sure que mes Timberland, mon manteau de randonneur et mon sac-à-dos de préadolescente forment la tenue la plus aguicheuse qui soit.
Je regrette de ne pas avoir eu le courage de me retourner en sortant, j'étais trop heureuse d'être en vie et je voulais être le plus loin possible de toi. Ouais, c'est à toi, petite chiasse qui ne lira jamais ces mots, que je vais m'adresser maintenant car j'ai besoin de le dire quelque part pour ne pas me laisser bouffer par la haine :
Man, oui je t'appelle man, parce que moi j'ai du respect même pour les déchets. Tu vois depuis quelques mois je suis pas au top, j'ai perdu pas mal d'amis, j'ai plus de boulot et j'ai des soucis de santé chroniques. J'ai l'impression d'être une merde, tu vois. Mais quand je regarde ce que tu es toi, tout à coup je me sens mieux. Je mesure 157 centimètres, je pèse 39 kilogrammes et j'sais même pas lancer un frisbee. J'étais sans doute la personne la plus faible à 3 kilomètres à la ronde, man. Que pouvais-je faire pour me défendre contre toi ? Je me suis toujours demandé si quelqu'un serait assez pitoyable pour s'en prendre physiquement à moi. J'ai désormais la réponse. Je ne sais pas si tu te rends compte que t'es le genre de mec qui envoie des filles en hôpital psychiatrique si ce n'est pas au suicide. Pour la branlette la plus misérable que ce monde ai connu, tu as fait s'effondrer ma vie. Déjà que ma libido faisait la gueule, je te jure man, tu m'aides pas vraiment là. Qu'est ce qui s'est passé dans ta vie pour que tu en arrive là ? Tu pues le shit de merde et tu dors dans ce squat qu'on pourrait confondre avec une déchetterie. Ça ne t'est jamais venu a l'esprit de te comporter différemment avec les filles ? J'sais pas, essaye de développer ton cerveau un peu, et d'ouvrir ton cœur, j'te promet ça marche bien l'amour. Tu sais ce que c'est l'amour ? Je pense que personne n'a jamais éprouvé d'amour pour toi, même pas ta mère. D'ailleurs ta mère la pauvre, j'ai mal au cœur pour elle, d'avoir un fils comme toi. Tu fais parti des cellules cancéreuses de notre société, ces gros loosers qui font que le monde ne tourne pas rond. Tu penses que le fait d'avoir une bite -aussi petite soit-elle- et de maîtriser physiquement une fille pour du sexe fait de toi un homme ? Non man, tu fais honte aux hommes, t'es juste une pourriture, après tout regarde ou tu vis. J'ai pitié de toi. J'ai honte pour ta famille, pour tes potes. J'en veux à notre société de fabriquer des pions comme toi. J'en veux aussi à ton père, il a quelques claques dans ta gueule de retard.
En te décrivant aux policiers, j'ai eu un pincement au cœur en réalisant que tu étais un de ces connards clichés qui salissent l'Islam. J'étais pas le genre de fille a changer de trottoir en croisant un mec d'origine maghrébine, même à cette heure-ci. Comment je dois réagir maintenant ?
Tu as beau faire parti des substances les plus en putréfaction que supporte notre pauvre terre, tu as été fort quand même. Tu as réussi à me surprendre dans mon environnement naturel. Bordeaux, la seule chose au monde sur laquelle je me pensais incollable. Bien joué man. Grâce a toi je sursaute à chaque mouvement inattendu, je n'ose plus me rendre seule à l’arrêt de tram le plus proche et chaque pression exercé sur mon corps par quelqu'un se transforme en une douleur mentale.
Et puis t'es con bordel, on se reverra, je vis à un arrêt de tram de toi. J'ai une bonne mémoire et ton visage je ne suis pas prête de l'oublier. Mais quand on se recroisera, je serai un peu plus en forme et je n'hésiterai pas a plonger mes yeux dans les tiens comme tu l'as fait pour m'effrayer. Et puis tu sentira l'épaisse semelle de mes chaussures s’affaisser, sans compassion, sur tes testicules. J'espère qu'après ça, je n'aurai plus cette sensation d'avoir toujours les mains sales. C'est tout.
Je ne veux pas de vos commentaires, ni de vos mp. Je ne veux pas de votre pitié, je m'affiche sur Facebook en me disant que ça évitera peut-être a quelqu'un de vivre la même chose que moi.
Je remercie mes quatre derniers pour cent de batterie, Camille et Emilie, mes super-héroïnes.
Profitez de la vie."

TL;DR : Nique bien ta mère