Les figures de l'ombre - critique

Dans le cadre de la semaine "science et cinéma", l'asso qui gère le ciné dans mon bled du Gers (Fleurance) a collaboré avec l'asso "la ferme des étoiles" pour nous présenter des films de SF et une discussion avec des gars qui vont bien.

J'suis allé voir "Premier Contact" y a quelque jour (très bon film d'ailleurs mais j'avais pas fais de box), suivi d'une discussion avec Thierry Duhagon, responsable astronautique de l'asso, c'était génial on a papoté pendant une heure après.

Ce coup-ci c'était Joachim Polosse, animateur astronomie de son titre officiel, et c'était tout aussi intéressant, j'aurais presque pu mettre ça dans le g/science mais on est là pour parler du film.


J'vais pas en faire des tonnes car ça se résume assez vite : c'est un biopic (comme ils appellent ça) qui raconte l'histoire vraie de 3 femmes noires qui travaillaient à la NASA dans les années 60.

Donc forcément il y a le contexte historique, la ségrégation, Luther King qui commence à se faire entendre, toussa toussa...
Et j'arrête tout de suite ceux qui auront envie de dire "ouais c'est parce que t'es un négro que t'as bien aimé", que nenni.

Ce qui est vraiment intéressant c'est qu'on se retrouve dans les coulisses du programme spatial américain, bien loin du culte du héro à la "Apollo 13" par exemple.

Là on est avec les types (et surtout femmes évidemment) qui sont chargés des calculs de décollage, trajectoire, atterrissage, point de chute, et on voit à peine les astronautes.
En l'occurence Alan Shepard et John Glen (joué par Ed Harris dans "l'étoffe des héros"), qui ont mené le programme "Mercury".

On assiste aussi à l'arrivée de l'informatique avec le début des gros IBM programmés en FORTRAN avec les cartes perforées.


Bref y a pas à chercher d'effets spéciaux, la bande son est au poil, les personnages principales (les 3 femmes) sont vraiment attachantes, Kevin Costner campe le rôle du patron plutôt rustre et Kristen Dunst la subalterne un peu vache, tous deux très bien dosés.

Ah oui pardon les 3 femmes en question :

- Katherine Goble (puis Johnson), mathématicienne de dingue, calculatrice des programmes mercury et du début d'apollo.

- Dorothy Vaughan, qui sera chef d'équipe des programmeuses en FORTRAN.

- Mary Jackson, première femme noire à obtenir un diplôme d'ingénieur dans un lycée blanc (après avoir plaidé sa cause face à un juge pour obtenir l'autorisation d'assister aux cours du soir)


Encore un fois ça n'est pas du tout de façon partisane que je fais cette critique, ceux qui me connaissent le savent, j'ai jamais été ici pour défendre les négros et j'm'en bas les couilles, mais là franchement ça fait longtemps que j'ai pas vu un film aussi bon, sérieusement.
Bon j'm'emballe un peu peut-être mais c'est pas pour rien.

Allez-y les yeux fermés si vous aimez la science, et même si c'est pas votre truc vous passerez forcément un bon moment, j'en mettrai presque un truc à couper.