Un brin de schizophrénie

Rêve de ce matin, entièrement personnel et pour le moins perturbant

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Je suis moi. Période de cours normale, lieu inconnu.
Dans mon rêve je suis beaucoup en train de faire des monologues intérieurs. Puis je commence à réfléchir à des idées de scénario, à l'écriture, je me dis que ces idées sont géniales, mais je prends note de rien et ça s'évapore un peu.

Les jours passent. J'ai l'impression de disparaitre. Je suis sujet à de graves hallucinations. Je vois quelqu'un de complément immatériel apparaître de façon complètement aléatoire un peu partout, à des endroits improbables. Genre dans un miroir, puis en face de moi, puis au-dessus de moi, puis dans mon corps. Des choses comme ça.
Ça m'obsède de plus en plus, je ne peux plus que penser à ça. Très vite, je suis enfermé dans mes pensées.
Puis je me met à penser en double, avec de l'écho. Frisson d'horreur. J'ai l'impression que quelqu'un pense à ma place. Que je suis en train de disparaitre. Que quelqu'un essai de me remplacer dans mon monologue intérieur, qie bientôt, je ne vais plus être maître de mon corps.
Les frissons s'intensifient. Je me demande si je vais mourir, si c'est cela la mort.
Une nuit, je ferme les yeux, et je vois qui s'affiche "vous êtes mort". Je suis surpris sans l'être, un peu décontenancé par le ridicule que mourir commence par un écran "the end* comme à la fin des vieux films.
J'ai complétement disparu.
Je suis dans le l'obscurité totale, face à cette homme qui faisait des apparitions. Je ne sais plus à quoi je ressemble, mais il me semble que c'est moi. Du moins, s'il n'est physiquement pas moi, je sui certain que c'est moi d'une façon ou d'une autre.
Il commence à parler, à monologuer. Je ne peux plus penser et il phrase ce que j'ai perdu à voix haute : l'inspiration.
Ça prends beaucoup de formes différentes. Il commence à narer une histoire. Son expression est sérieux, comme une pierre craquelée dont les aspérités s'animent. L'air est grave, le ton aussi.
Je lui dis que ce qu'il écrit est génial, c'est délirant c'est fou je suis fan. Je lui dis avec un enthousiasme démesuré qu'il devrait l'écrire. En lâchant cette dernière parole, je réalise en même temps ce qu'il se passe. Il confirme mon horreur. Il ne peut pas écrire. Il ne pouvait pas écrire, et maintenant je suis là.
Les scènes de mon imagination continuent de défiler devant moi. L'homme, après d'autres démonstrations qui ne relèvent pas uniquement de l'écriture, m'invite à regarder en face de ce qu'il se passe ici. Je vois un petit groupe jovial, en cercle, s'amuser, créer. C'est Intense, fusionnel. À prioris on jugerait une cacophonie, que personne ne s'entend ni ne s'écoute. En vérité chacun se parle et se répond à sa façon des façons les plus divers, loufoques, étranges.
Je suis possédé d'émerveillement face à la scène délirante sous mes yeux.
Je suis à nouveau seul face à l'homme. Je suis complètement conscient de ce qu'il se passe. J'ai disparu. J'ai disparu car mon inspiration m'a rappelée à elle, excessivement frustrée. Trop longtemps, je me suis dis que j'allais la refouler, la maintenir sous cloche pour essayer d'enfin le tenir aux priorités dans la vie.
Et maintenant je suis ici face à mes actes, responsable de cette mascarade et de ma colère insondable. J'ai étouffé à mort tout un petit monde et il m'a tué en retour.
Une dernière fois, l'homme choisit de me raconter un scénario. Semble-t-il, je l'ai imaginé l'été dernier celui-là. L'homme me semble un peu plus calme. Il a lu sur mon visage que j'ai compris. Il est prêt à me libérer. Il me rappelle ce que je dois faire. Ce qu'il le reste à faire.
Je ne suis pas mort, je n'ai pas disparu pour toujours. Je reprends peu à peu conscience.
Et maintenant, je suis terrifié, terrifié comme rarement, j'ai des frissons d'horreur en racontant le rêve.