Le journal de bord des Enkulés #1

Alors que je révise pour mes partiels de première année avec mon coloc « I » (I Pour Idiot), et notre cher ami « A » (A Pour Abruti), à 3 semaines des partiels de Mai, nous nous demandons pendant nos pauses « qu’est-ce qu’on pourrait bien faire de malin et productif à la fin de l’année ». C’est alors qu’une idée germe, on va construire une forteresse flottante avec multiple plate-formes, ponts, etc. Ce connard de A veut même faire du feu dessus. Mieux, on va le faire un Mercredi après-midi à la petite calle prés de notre ancien lycée (lieu de rendez-vous par défaut des lycéens sobrement nommée « La calle »), et ce, sans en parler à personne. Histoire de faire une surprise à ces cons qui passent le bac. Pendant les 2 semaines précédant nos partiels, chaque minute de libre fut consacrée à l’élaboration d’un plan de campagne qui tenait la route.
La forteresse était devenue un simple radeau, Nous arriverions le lundi pour avoir le temps de construire notre frêle esquif et nous accueillerions les visiteurs, assis sur notre radeau, à quelques mètres de la calle, en sirotant une bière de clodo; en somme un mercredi après-midi habituel, mais sur un radeau.

préliminaires: On ramasse à peu près n’importe quoi qui pourrait servir; palettes, bidon (on aurait bien aimé mais en fait non, direction le bon coin), mousse expansée, housse de canapé, matos d’isolation, clous, marteaux, moustiquaire… Une putain de tente qui nous servira de garde manger pendant que nous dormiront dans nos voitures comme des cons.
On achète à peu près n’importe quoi qui pourrait servir, Palettes de 24 Atlas, Cartons de 16 Jenlain, Caisse de 20 Fischer, Beaucoup de liquide, mais aussi du solide, du concret avec X saucisses Hénaff au herbes, au oignons etc…
On rigole et on part au combat.

Jour 1: on arrive, on décharge, on commence à monter la structure, on fait du tir à l’arc sur une bonbonne de mousse expansée, on la touche, y en a partout, c’est dégueulasse, ça colle, ça pollue, on se marre, on continue, on y arrive plus, on se re-concentre, on se fait griller par des connards qui ont oublié qu’on venait pas boire de coup le lundi soir après les cours, on engage notre soirée barbeuk. Le Radeau aurait du être fini, là il en est à l’état d’ébauche.

Jour 2: On est fatigués, il nous manque des flotteurs pour finir le taf mais aussi du travail pour que notre Navire soit prêt à flotter, dès les flotteurs récupérés. On croise des BTS du lycée qui prévoyaient de faire une RAVE à 25 mètres de notre campement Mercredi, et qui ne sont pas surpris de voir 3 connards faire un radeau de merde, et nous invitent donc,on se dit « cool on aura pas a marcher et en plus elle était bonne Machine », on se marre, on continue à faire nos conneries, Nous intriguons visiblement beaucoup de randonneurs, il est 17h. C’est alors que nos chers amis du lycée qui devaient n’avoir vent de notre présence que le mercredi débarquent, car les nouvelles vont vite dans un lycée de 250 personnes où tout le monde est a l’internat. On boit des coups, ils nous signifient leur foi en nous et en l’aboutissement de notre projet par des « Bah il flottera jamais votre truc il est trop gros » et des « vous êtes vraiment des margoulins des carpates » et autre phrases d’enculés. Mais notre détermination n’en fut que grandie. Ils se barrent. Sauf notre bon Ami « D » (D Pour Débile), Doublant [/spoiler] tryplan en fet’ lol[/spoiler], qui reste passer la soirée avec nous. Pendant la nuit on joue avec un Hanneton, ça a son importance vous verrez!

jour 3: on se réveil dans le dur, on mange des bières et on boit des saucisses au déj (vous vous en doutez il est 12h), on va chercher nos gros bidons pour que notre fils de pute de radeau flotte enfin. On rentre vers 14-15h, on attache nos bidons avec l’aide de quelques clampins qui traînaient là, et de Jean-marie zarbi, 35 ans, qui traînait par la avec sa bière. Notre œuvre est achevée mais il est tard pour la mettre à l’eau alors on attendra le lendemain. On boit des coups et les BTS rappliquent pour nous dire que la soirée aura lieu à un autre endroit non loin d’ici, dans la forêt au bord de la route qui mène à notre campement et pas dans un champ (les fils de putes). Ils organisaient un Quiditch au château du lycée (oui y'a un château comme à Poudlard, les rageux diront lycée de riches, les autres diront lycée agricole.),et il manque des joueurs, on joue, on boit, on se marre, on rentre manger, on va à la rave, on se marre et on se dit « les Jenlains sont vides, on va les re-remplir! »
« non on va en prendre d’autre »
« ouais »
Donc on y va et là je dis « niquez vos mères je passe par un raccourci, je serai à la caisse avant vous »
« A » et « I » répondent « on verra bien colossal avaleur de chibre »
Choqué et déçu de ne pas avoir le charisme nécessaire pour fédérer 2 amis autour d’un itinéraire incongru, je débute mon épopée. Fin du jour 3.

Jour 4: Réveille en douceur ,et étonnamment sans surprise, en Réanimation a 5h du mat’.

épilogue: Fin du jour 3 pour moi qui chute d’environ 4-5 mètres directement sur la route comme un connard qui avait pas de lampe (Mon vieux Nokia bleu n’a pas survécu, c’est vous dire la violence du choc). « A » et « I » , de leurs cotés, commencent à se dire que je mets longtemps et viennent me chercher par mon itinéraire bis, manquent de se viander aussi, et se disent alors « bon bah au moins on sait où il est, maintenant faut voir l’état du Jean-foutre ». Ils me trouvent, par terre plein de sang, flippe parce-que la route est pas passante mais quand même, en plus y'a pas de réseau, donc pas de SAMU.
Moi je leurs dis « MACHOAR ». Ça ne va pas. « I » décide alors de prendre sa voiture à laquelle est attelée la remorque grâce à laquelle on avait trimballer nos bidons et nos palettes, et m’emmène aux urgences, en conduisant un véhicule de 5-6 mètres en état d’ébriété manifeste, pendant que A s’occupe de moi à l’arrière, le trajet se passe visiblement plutôt bien puisqu’ils ont même réussit à se moquer de moi. Ils se garent alors sur 5-6 places au urgences (l’attelage souvenez vous) pour m’y emmener, ils répondent avec beaucoup de peines au question qu’on leur pose.
« Comment il s’appelle »
« I » (ce con la a dit son propre nom de gitan)
« Nan je m’en branle de ton nom à toi, comment LUI s’appelle? »
« Ah oui … Grobule »
«  Okay, combien il a bu? »
« … 2 bières (en éludant que c’était des bières de 75cl et que ça faisait 3 jours qu’on se la collait) »
Mes Compères attendent donc patiemment le Verdict, qui tombe vers 4-5h, tout va bien, ils peuvent se tirer. Sauf que les feux de la voiture sont restés allumés et que la voiture démarre plus, qu’à cela ne tienne, ils s’endorment dans la voiture . Le lendemain mes parents les aident à se tirer et c’est la fin.


Conclusion: J’écope d’une semaine de réanimation suivie d’une semaine d’ORL, double fracture du bras, et double fracture de la MACHOAR, rate qui saigne et foie qui saigne mais ça se résorbe au bout d’une semaine. 2g au moment de l’admission (2 bières).
Opération de la MACHOAR 2 semaines après l’incident pour réparer le sclabée, en me réveillant de mon anesthésie, une interne me dit « t’inquiète moi je me suis pétée 5 vertèbres après ma première année », j’ai pas le temps de rire que je me rendors. 1 mois et demi avec des vis en haut et en bas de la bouche, avec entre ces vis des élastiques pour immobiliser le bordel, donc soupe, soupe et soupe.
« A » et « I »m'ont appelé MACHOAR pendant longtemps, on est en désormais colocs tout les trois.
J’espère repartir avec eux cet été. L’idée c’est de faire un tunnel sous terre cette année.
L’épilogue n’ayant été vécu que par eux, certaines omissions et approximations sont plus que probables, l’un d’eux est sur Choualbox, et se fera probablement un plaisir de préciser l’histoire. (même si ça fait Abrutit, idiot et Débile, « A », « I » et « D » sont leurs vrai initiales, je tiens à le dire)

TL;DR: partiel, ennui, idée, café, Burger king, réalisation d’idée, alcool, Paquebot, Lisa ann, Pirate, iles feroe, hanneton, alcool, saucisse, quiditch, Machoar, réanimation, soupe, regrets, infirmières, internes, gros seins.

PS: On se passera de tout « la chute de l’histoire est cool » ou autre blagues avec chute dedans, alors shut !