Que me veux-tu encore, impudente chimère,
ne vois-tu donc pas que par le monde j'erre ?
Sans répit ni repos, mes pas portent partout
cette vieille carcasse éternellement à bout.
De mon lieu de départ, je rejoignis Khartoum
et là, sans crier gare je découvris... Atchoum !
Un vrai froid de canard dans les coins et recoins
de ma pauvre cabane et sans un verre de vin,
pour réchauffer mon cœur. La misère a cela
de bon de temps à autres, qu'elle nivelle par le bas
vos besoins du moment et vous fait apprécier
une simple étincelle au titre d'un brasier.
On y apprend la vie, et ses plus grands principes,
qu'après une semaine on retourne son slip
par le devant derrière, puis le dessus dessous
quand après 7 jours, ça échauffe le trou.
Mais ce soir ou demain, je me redresserai,
émergent de la boue comme un nouveau-né
sort la tête et le torse hors de sa césarienne
pour dévorer la vie qu'il commence à faire sienne.
Je pourrai de nouveau écarquiller les yeux,
inspirer le grand air et admirer les cieux
à l'azur flamboyant dans l'horizon lointain,
et repartir d'un pas, vacillant mais serein.