Une évasion fiscale de 2,5 milliards d'euros : l'aveu de François-Henri Pinault, 7ème fortune de France

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Nibbler
Nibbler
1 an
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anonyme
anonyme
1 an

Impôts COLOSSAUX on te dit imbécile!

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Blackbonce

@tuFek: nous sommes tellement ingrats envers nos bienfaiteurs

OasisTropico

@tuFek: Toi aussi tu confonds Arnault et Pinault ?

PunkyZlip

@tuFek: Ils sont a combien d'imposition en vrai, 5 ou 6% en comptant la TVA ?

Hqro
Hqro
1 an

@tuFek: Je suis chaud pour participer à la tonte

anonyme
anonyme
1 an

@Hqro: La tonte spéciale au freedom razor...

Divico
Divico
1 an

@PunkyZlip: Un article avait démontré que les grandes fortunes pouvaient faire baisser le taux d'impôts de la succession a... 2% avec un bon cabinet

madeti
madeti
1 an

@Divico: Il me semble avoir entendu Ruffin parler de 2,8% il y a quelques temps, en effet
Ce qui est moins que la majorité des français

Divico
Divico
1 an

@madeti: Ca change...

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Offerzo
Offerzo
1 an

Ba voilà la solution a la réforme des retraites

lemaurinois

@Offerzo: ah non, ce n'est que quelques milliards, ce n'est pas intéressant

madeti
madeti
1 an

@lemaurinois:
Ils ont travaillé dur vous comprenez, et c'est stressant d'être chef d'entreprise !
Comprenez qu'on ne peut pas taxer ces personnes qui croulent sous les impôts !

JOPIK
JOPIK
1 an

Entre temps madame Pinault prend l'air

NSFW
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OasisTropico

Faute avouée à moitié pardonnée.

GoldenFist

Il n'y a pas d'argent magique...oh wait !

Walkshadow

Si quelqu'un a l'article complet, je suis curieux....

zboub
zboub
1 an

@Walkshadow: Je« Je me mets en risque. C’est moi qui vais en taule, je vous rappelle, sur ces trucs-là. » L’homme qui parle ainsi n’est pas un chef de gang mais la septième fortune de France : le milliardaire François-Henri Pinault, PDG et actionnaire de référence du groupe Kering, géant français du luxe avec ses marques Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga ou Boucheron.

Ce 4 février 2016, François-Henri Pinault a convoqué, pour une réunion de crise, ses trois plus proches collaborateurs dans les bureaux de Kering à Londres. Il y a son bras droit Jean-François Palus, directeur général délégué ; le directeur financier, Jean-Marc Duplaix ; et le directeur immobilier et fiscalité, Carmine Rotondaro.

C’est Jean-Marc Duplaix, un fidèle du grand patron, qui a enregistré la réunion, puis a remis les fichiers audio au directeur de la sécurité de Kering. Il est donc probable que François-Henri Pinault savait qu’il était enregistré.

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Les quatre dirigeants de Kering participant à la réunion en 2016 : de gauche à droite, Jean-Marc Duplaix (finances), Jean-François Palus (DG délégué), Carmine Rotondaro (fiscalité et immobilier) et le PDG François-Henri Pinault. © Photo illustration Sébastien Calvet / Mediapart avec REA et Sipa
Cet enregistrement, obtenu par Mediapart et par le journal italien Il Fatto Quotidiano, est édifiant. Le but de cette réunion de crise est de résoudre un problème « extrêmement sensible » : les relations de Kering avec le sulfureux promoteur italien Luigi Dagostino, principal partenaire immobilier du groupe dans la péninsule, et très proche du premier ministre de l’époque, Matteo Renzi.

S’il a peur d’aller en prison, c’est parce que François-Henri Pinault estime que Kering est « coupable » d’avoir « fermé les yeux » sur les turpitudes du promoteur : « évasion fiscale », « fausses factures », corruption, voire achat de la « protection » dont semble jouir Gucci en Italie.

À plusieurs reprises, le grand patron de Kering assène à ses trois collaborateurs qu’il faut absolument « nettoyer les écuries ». « Je ne peux pas permettre ça », insiste-t-il.

Mais dans la chaleur de la discussion, François-Henri Pinault s’est lâché sur un autre sujet, encore plus explosif : le gigantesque montage fiscal opéré par Kering en Suisse.

Acte 1 : l’évasion fiscale va leur « péter à la gueule »
Depuis 1999, le géant du luxe localise artificiellement ses profits dans une société nommée LGI, basée à Cadempino, en Suisse. Comme l’a révélé Mediapart, LGI a permis à Kering d’éluder 2,5 milliards d’euros d’impôts, principalement au détriment de l’Italie (pour les filiales Gucci et Bottega Veneta), mais aussi de la France (pour Yves Saint Laurent et Balenciaga).

En ce mois de février 2016, ce système est encore totalement secret, inconnu de la presse, du fisc et de la justice. Mais il inquiète déjà le PDG de Kering et son bras droit, Jean-François Palus :

(François-Henri Pinault) « Dans des groupes cotés comme nous, le sens de l’histoire, on le sait très bien d’ailleurs sur Cadempino et l’Italie, […] c’est qu’on ne peut plus s’amuser à faire de l’optimisation fiscale dans les paradis fiscaux. Ça, ça va…
(Jean-François Palus) — Ça va nous péter à la gueule.
(François-Henri Pinault) — Les trucs qui sont en place, on attend que les lois passent et on se conformera à la loi, on ne va pas anticiper les lois non plus. »


En réalité, les lois existaient déjà. L’enregistrement (à écouter ci-dessus) prouve que François-Henri Pinault savait, dès février 2016, que ce montage fiscal posait problème. Il préfère parler d’« optimisation », mais son propre bras droit lui rappelle que c’est bien pire que cela. Jean-François Palus est bien placé pour le savoir : c’est lui le président de LGI, la société qui opère le montage.

Malgré cela, François-Henri Pinault a décidé de continuer à exiler l’impôt en Suisse pendant encore trois ans.

L’affaire a bien « pété à la gueule » du groupe en 2017, un an après la réunion, avec l’ouverture d’enquêtes fiscales et judiciaires, en Italie puis en France. Mais les sanctions ont été fort clémentes. Comme l’a révélé Mediapart, Kering a bénéficié de transactions fiscales très favorables, en France comme en Italie. In fine, l’évasion fiscale a été rentable pour le groupe, puisqu’il a payé environ 1,6 milliard d’euros de redressements fiscaux, 900 millions de moins que l’impôt éludé.

Le jour où il est prouvé qu’on savait, on est aussi coupables de ce qu’ils font […]. C’est moi qui vais en taule, je vous rappelle, sur ces trucs-là, en plus.

François-Henri Pinault, PDG de Kering
Sur le plan judiciaire, l’Italie s’est contentée de poursuivre les filiales locales (seul le PDG de Gucci a été condamné), sans s’intéresser à Kering ni à ses dirigeants. En France, le Parquet national financier (PNF) a classé sa procédure pour « blanchiment de fraude fiscale » dans la foulée de la transaction entre Kering et le fisc, sans qu’aucun acte d’enquête ait été effectué.

La justice ne s’est donc jamais penchée sur les responsabilités individuelles des dirigeants du groupe. Notamment celle de François-Henri Pinault, qui pourtant savait tout.

Alors que Kering disposait de cet enregistrement audio depuis février 2016, il ne l’a pas fourni à la justice dans le cadre des enquêtes sur l’évasion fiscale du groupe. Par contre, comme nous l’a précisé Kering, le groupe a versé la bande en juillet 2022, après la clôture des enquêtes italienne et française, dans le cadre d’un litige judiciaire avec son ancien directeur fiscal et immobilier, Carmine Rotondaro.

Sollicités par Mediapart, François-Henri Pinault et Jean-François Palus ont refusé de répondre au sujet des propos tenus lors de la réunion de Londres sur le montage fiscal de Kering, au motif que ceux-ci « se rapportent à des sujets sur lesquels Kering s’est déjà expliqué, et qui ont fait l’objet de procédures judiciaires désormais closes », nous a indiqué le service communication du groupe.

Kering estime que les extraits de la réunion reproduits dans nos questions « ont été altérés et sortis de leur contexte, offrant ainsi une image des faits gravement déformée et contraire à la réalité. La réunion en question avait notamment pour objet de déterminer la teneur véritable de faits que le groupe venait de découvrir et qui semblaient contraires à ses règles éthiques. À la suite de cette réunion, une enquête interne a été ordonnée, dont les résultats, confirmant ces suspicions, ont été transmis aux autorités italiennes compétentes et ont conduit à cesser toute relation avec les prestataires concernés ».

Acte 2 : l’« ami italien » qui fait peur à François-Henri Pinault
Mais l’évasion fiscale de Kering n’était pas l’objet principal de la réunion. Si François-Henri Pinault a convoqué ses trois principaux lieutenants à Londres, c’est pour parler du promoteur immobilier italien Luigi Dagostino. Le groupe français lui a confié la construction de deux centres commerciaux de luxe baptisés « The Mall », à Florence et à Sanremo, qui abritent notamment des boutiques de Gucci et d’autres marques du groupe.

Cet homme d’affaires, qui se présente comme « un ami de vingt-cinq ans » du premier ministre italien de l’époque, Matteo Renzi, sera condamné par la suite à trois reprises à des peines de prison, pour fraude, fausses factures et corruption. L’une de ces affaires porte sur des versements de 200 000 euros commandités par Luigi Dagostino en juillet 2015 en faveur de Tiziano Renzi, père du premier ministre, pour des prestations concernant un des centres commerciaux de Kering.

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« The Mall », centre commercial de luxe de Kering à Florence. © "The Mall"
En ce mois février 2016, ces paiements ne sont pas encore connus, et aucune enquête judiciaire n’a été lancée contre Luigi Dagostino. Mais plusieurs journaux italiens viennent de dévoiler que le promoteur et ses associés construisent les centres commerciaux de Kering via de discrètes sociétés offshore, et que Tiziano Renzi travaille pour eux comme consultant sur ces projets.

Le « sujet d’inquiétude », ce sont « les liens que nous avons développés involontairement ou volontairement avec cet ami italien Dagostino, et ce qui fait qu’aujourd’hui on a beaucoup d’opérations avec lui », indique le directeur financier de Kering, Jean-Marc Duplaix, en ouverture de la réunion. « Je m’aperçois qu’il y a quand même beaucoup – et j’ai des éléments tangibles qui le montrent – d’opérations qui se passent via des structures un peu exotiques, […] notamment au Panama. »

« Ça a atteint des proportions trop lourdes, très lourdes et dangereuses, réagit François-Henri Pinault. Alors on ne veut pas non plus faire n’importe quoi, je pense qu’il y a une façon intelligente de nettoyer les écuries. »

Le PDG de Kering veut régler le problème Dagostino en toute discrétion, pour protéger le groupe et ses dirigeants : « Je ne suis pas juge… Mon rôle n’est...

zboub
zboub
1 an

@Walkshadow: Le PDG de Kering veut régler le problème Dagostino en toute discrétion, pour protéger le groupe et ses dirigeants : « Je ne suis pas juge… Mon rôle n’est pas de faire éclater ça au grand jour, mais […] il faut faire arrêter ça […]. Je sais que même si tout ça est un peu choquant sur le passé, on peut y arriver ensemble, dans cette configuration-là [les quatre personnes présentes à la réunion – ndlr], parce que personne d’autre n’est au courant. C’est grave au niveau du groupe, au niveau des individus concernés, on se doit de préserver tout le monde. »

Ils nous prennent pour des Arabes ou quoi ?

Jean-François Palus, numéro 2 de Kering, à propos de la façon dont la filiale Gucci traite Kering.
Le patron de Kering se montre très direct : « On a la conviction que Dagostino, pour parler très clairement, fait de l’évasion fiscale à grande échelle […]. On a les preuves de ça : la société panaméenne, la fausse facturation, tout le tralala. »

François-Henri Pinault précise à ses plus proches collaborateurs que sa responsabilité personnelle est engagée : « On a accepté de fermer les yeux sur l’évasion fiscale de tiers qu’on fait travailler. Le jour où il est prouvé qu’on savait, on est aussi coupables de ce qu’ils font, et ça, pour un groupe comme nous, je ne peux pas permettre ça. Un prestataire qui nous facture à partir du Panama, on sait qu’il fait de l’évasion fiscale et c’est “niet”. C’est moi qui vais en taule, je vous rappelle, sur ces trucs-là, en plus. »

Grâce à des documents confidentiels, nous avons découvert un montage fiscal au sujet duquel Kering semble en effet avoir « fermé les yeux », comme le dit François-Henri Pinault.

Entre 2014 et février 2016, le groupe français a racheté, pour 80 millions d’euros, les six sociétés italiennes, contrôlées par Luigi Dagostino et ses associés, qui possédaient les murs et les terrains des centres commerciaux exploités par Kering à Florence et Sanremo.

Il nous surfacture de façon très importante, ce sont des millions d’euros qu’on a surpayés dans les travaux […]. On a la conviction que Dagostino […] arrose un certain nombre de personnes à grande échelle.

François-Henri Pinault, PDG de Kering
Problème : trois de ces sociétés appartiennent à des coquilles offshore immatriculées à Chypre et au Luxembourg, détenues par un trust neo-zélandais, lui-même contrôlé par une société au Panama appartenant à deux associés de Luigi Dagostino. Un montage manifestement destiné à échapper à l’impôt sur les plus-values en Italie.

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© Document Mediapart
Kering semble avoir mis en œuvre un montage pour protéger aussi bien les vendeurs que lui-même. Lors de la vente, le groupe a utilisé comme tampon son directeur immobilier Carmine Rotondaro. Kering Holland, une filiale néerlandaise du groupe, lui a confié un mandat pour acheter. Rotondaro était aussi, via l’une de ses sociétés au Panama, le mandataire du vendeur, le trust néo-zélandais. Ce qui a évité que les documents mentionnant les noms des bénéficiaires soient transmis au groupe français.

Selon nos informations, François-Henri Pinault était personnellement impliqué dans ce deal, puisqu’il a signé le mandat de vente (notre document ci-contre). Et selon un autre document interne, Kering était parfaitement informé qu’il achetait à un trust opaque dont les bénéficiaires n’étaient pas publics.

Kering et François-Henri Pinault n’ont pas souhaité répondre au sujet de ce montage.

Le groupe affirme qu’il « veille, notamment en matière de conformité et de fiscalité, au respect des règles qui lui sont applicables et s’attache à les faire également respecter par ses partenaires. Il sanctionne toute atteinte à ce principe. Le management du groupe assume cette politique responsable, y compris lorsqu’elle l’expose à faire l’objet de procédures initiées par d’anciens partenaires qui ne partagent pas ces valeurs ».

Carmine Rotondaro, qui a été congédié par Kering fin 2016, ne nous a pas répondu. Luigi Dagostino, qui administrait certaines des sociétés vendues à Kering, indique qu’il n’avait « rien à voir » avec cette opération, car il n’était pas bénéficiaire du trust néo-zélandais, et qu’il a immédiatement « quitté les bureaux » des sociétés concernées « après la vente ». Ses deux associés qui contrôlaient le trust n’ont pas répondu.

Acte 3 : Kering « achète la protection » de Gucci en Italie ?
Les centres commerciaux ne sont pas les seuls liens de Kering avec Luigi Dagostino. Selon nos informations, le groupe français a versé près de 100 millions d’euros à ses sociétés de BTP pour divers travaux. Parmi lesquels la rénovation des bureaux de Kering à Londres, ceux-là même qui accueillent la réunion du 4 février 2016 destinée à régler le problème Dagostino.

Le plus gros de ces chantiers, facturé 88 millions d’euros, est la construction à Florence du nouveau siège de Gucci, qui sera inauguré six mois plus tard dans une ancienne usine aéronautique centenaire.

En discutant de ce projet, François-Henri Pinault évoque un autre problème : le bâtiment est prévu pour abriter des salarié·es de Kering et d’autres marques de luxe du groupe, mais Gucci refuse et fait le forcing pour être le seul occupant. « Ils nous prennent pour des Arabes ou quoi ? », lance le numéro 2 de Kering, Jean-François Palus. François-Henri Pinault n’a pas réagi à ces propos à caractère raciste tenus par son plus proche collaborateur.

François-Henri Pinault a découvert que sur ces 100 millions d’euros de chantiers, Luigi Dagostino « [leur] surfacture de façon très importante » : « Ce sont des millions d’euros qu’on a surpayés dans les travaux. » Le directeur financier confirme que rien que pour le siège de Gucci, « il y a plusieurs millions, c’est certain ».

Le PDG de Kering est persuadé que son partenaire utilise cet argent pour pratiquer la corruption : « On a la conviction que Dagostino […] arrose un certain nombre de personnes à grande échelle et une partie de ça au détriment de Kering. Donc, dans le contexte italien, on sait qu’il peut y avoir des ramifications, il faut s’en préoccuper avant de taper. »

On ignore si François-Henri Pinault était déjà informé que son groupe avait payé sept mois plus tôt, à son insu, 200 000 euros à une société contrôlée par le père du premier ministre Matteo Renzi – c’est Dagostino qui avait envoyé les factures.

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La boutique Gucci du centre commercial de luxe de Kering à Florence, « The Mall ». © The Mall Firenze
Le patron de Kering soupçonne que son fleuron, Gucci, qui pèse alors 70 % des profits du groupe, serait « protégé » par les distributions d’argent du promoteur : « On a le sentiment, pour être très clair, quand on regarde les statistiques italiennes, que Gucci depuis des années est protégé. On ne sait pas comment, on a moins de problèmes que d’autres, beaucoup moins, et on ne voit pas la raison pour laquelle… On se dit : est-ce qu’on est protégés parce qu’on achète la protection ? »

Vu les pratiques de Luigi Dagostino, la question se pose, en effet. En 2020, il a été condamné, en première instance, à quatre ans de prison pour avoir corrompu un procureur : en échange de la promesse que ce magistrat n’enquête pas sur lui, Dagostino lui a organisé un rendez-vous avec Luca Lotti, secrétaire d’État du premier ministre Matteo Renzi, afin qu’il obtienne une promotion.

Au téléphone, le partenaire de Kering en Italie dit avoir donné « deux sacs à dos » à un colonel de la brigade financière.

Des écoutes judiciaires réalisées lors des enquêtes ouvertes par la suite au sujet de Dagostino, dont nous avons pu prendre connaissance, confirment la très grande proximité du promoteur immobilier avec le premier cercle de Matteo Renzi (qui a dirigé l’Italie jusqu’en décembre 2016), et en particulier avec son bras droit, Luca Lotti. En novembre 2016, Dagostino explique à un ami au téléphone qu’il doit « voir Luca Lotti » le lendemain pour « résoudre le problème » d’un de ses associés, lui-même très proche des Renzi père et fils.

Ces écoutes révèlent aussi les relations privilégiées du promoteur préféré de Kering avec un colonel de la Guardia di Finanza, la brigade financière italienne chargée des plus grosses affaires de corruption et de fraude fiscale.

Lors d’un coup de fil avec un homme d’affaires, Luigi Dagostino décrit le colonel comme « un ami vraiment proche ». « Je te l’enverrai, je te le présenterai », promet-il.

Le 10 novembre 2016, Luigi Dagostino appelle le colonel de la brigade financière. Les deux hommes se donnent rendez-vous pour aller ensemble faire du shopping à Florence, dans le centre commercial de luxe de Kering construit par Dasgotino, « The Mall », où le promoteur possède encore un magasin.

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Cinq jours plus tard, le promoteur appelle l’un de...

zboub
zboub
1 an

@Walkshadow: Cinq jours plus tard, le promoteur appelle l’un de ses amis, Salvatore Castellaneta, « et lui demande s’il se rappelle ce qu’ils ont donné la dernière fois à son ami » le colonel, selon le résumé de l’écoute réalisé par les enquêteurs. Castellaneta dit qu’il a reçu « un sac à main ». Mais Luigi Dagostino répond que le colonel « lui a demandé deux sacs à dos, et qu’il se souvient qu’il les lui a déjà donnés ».

Contacté par Il Fatto Quotidiano, le colonel, qui est aujourd’hui général à la Guardia di Finanza, n’a pas donné suite. « C’est assez simple : j’ai seulement vendu deux sacs à dos à un ami avec un rabais, c’est tout ! », nous a répondu Luigi Dagostino.

Le promoteur immobilier réfute également les multiples accusations formulées à son encontre par François-Henri Pinault au cours de la réunion de 2016 à Londres, expliquant que nous avons dû « mal comprendre » : « Le PDG de Kering n’a accusé ni moi-même, ni les sociétés auxquelles je suis lié. Je n’apparais dans aucune plainte civile ou pénale [intentée par Kering – ndlr]. » « Je vous laisse la responsabilité de vos fantasmes », conclut-il.

Entre 2019 et 2020, le promoteur a été condamné à trois reprises, pour fausses factures, fraude et corruption. Il s’est pourvu en appel et/ou en cassation. « Aucune de ces condamnations n’est définitive », souligne Luigi Dagostino, qui reste présumé innocent.

Dans l’affaire des paiements à Tiziano Renzi en lien avec les centres commerciaux de Kering, il a été condamné à un an et onze mois de prison avec sursis, peine réduite à neuf mois en appel. Le père de l’ancien premier ministre Matteo Renzi a été condamné en première instance et relaxé en appel. Kering n’a pas été poursuivi.

Yann Philippin et Stefano Vergine (Il Fatto Quotidiano)

Walkshadow

@zboub: merci boss

latrickisfalone

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