Attentats de Beyrouth - 23 Octobre 1983

Il y a aujourd'hui 35 ans, à Beyrouth (Liban), durant la guerre du Liban, deux attentats-suicides quasi simultanés frappent les contingents américain et français de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth. Les deux attentats sont revendiqués par le Mouvement de la révolution islamique libre puis par l'Organisation du Jihad islamique.

Le premier attentat tue 241 soldats américains, le second 58 parachutistes français ainsi que la famille libanaise du gardien d'immeuble.

La force française est composée de cadres aguerris et d'appelés volontaires du 1er régiment de chasseurs parachutistes. Ils ont installé un de leurs cantonnements dans l'immeuble Drakkar de huit étages situé dans le quartier de Ramlet El Baida, qu'ils ont baptisé « poste Drakkar ».

À environ 6 h 18 UTC+2, un attentat au camion piégé touche le contingent américain du 1er bataillon du 8e régiment des Marines rattaché à la 24e Marine Amphibious Unit (MAU) basée à l'aéroport international de Beyrouth. Il cause la mort de 241 personnes dont 220 Marines, 18 marins de l’United States Navy, 3 soldats de l’United States Army et en blesse une centaine d'autres.

Environ deux minutes plus tard, cinquante-huit parachutistes français de la force multinationale, soit 55 parachutistes de la 3e compagnie du 1er RCP et 3 parachutistes du 9e RCP, trouvent la mort dans un attentat similaire : l'attentat du Drakkar entraîne la destruction de l'immeuble qu'ils occupent comme quartier général. Quinze autres sont blessés. Vingt-six militaires sont indemnes.

Si le déroulement de l'attentat contre le bâtiment des marines américains est bien établi (camion Mercedes jaune bourré de six tonnes de TNT), la reconstitution, du côté français, demeure vague.

L'attaque aurait été réalisée à l'aide d'un pick-up chargé de 250 kg de TNT dont le conducteur se serait fait exploser sur la rampe d'accès au sous-sol du bâtiment ; le véhicule se serait soulevé dans les airs avant de retomber à sept mètres de distance. Certains rescapés pensent que la destruction du poste Drakkar ne serait pas due à l'explosion du véhicule piégé, aucun débris n'ayant été retrouvé. Selon ces témoignages, l'immeuble auparavant occupé par les services secrets syriens, aurait pu être miné ; une hypothèse a priori infirmée par l'enquête.

L'attentat du Drakkar aurait été un acte de représailles de l'Iran au prêt à l'Irak par la France d'avions de combat Super-Étendard équipés de missiles Exocet et accompagnés de pilotes instructeurs français. À l'origine secrète, cette action aurait été rendue publique par une indiscrétion gouvernementale, ce qui aurait conduit l'Iran à se considérer en guerre avec la France. Selon le général François Cann, qui commandait la Force multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB) à l'époque, une autre raison aurait été l'interruption unilatérale par la France du contrat Eurodif signé avec le Shah d'Iran et gelé au moment de l'arrivée au pouvoir de l'Ayatollah Khomeiny.

Un chant militaire à été crée quelques années après en l'hommage des paras tués : "Ceux du Liban" ou "Nos anciens du Liban". J'ai eu l'occasion de le chanter lors d'une de mes formations. Voici les paroles :

I. Dans la boue, les sillons
Sous le ciel gris nous marchons,
Malgré la fatigue et la pluie
Malgré la famine et l’ennui,
Nous veillons et nous attendons
Que pour nous gronde le canon
Si demain il nous appelait
Nous partirions sans un regret.

La France pleure ses enfants
Tombés là-bas au Levant,
Nous garderons leur souvenir,
Comme eux nous voulons bien servir,
Nos anciens du Liban
Nous précèdent en avant
Vivant pour le même horizon.
Pour la France, nous servirons.

II. Sous le soleil brûlant
Montaient nos rires et nos chants,
Notre sourire était la paix
Pour tous ces enfants qui souffraient,
Sur nous des orages d’acier,
Sur terre se sont déchaînés,
Pour que sous un ciel bas et noir
A jamais meurt tout espoir.

Légende des photos :

1 & 2 : casernement des marines US avant sa destruction
3 & 4 : le poste Drakkar avant sa destruction
5 : destruction du QG américain
6 : secours dans les décombres du QG américain
7 : un VAB devant le Drakkar au sol
8 : secours sur le Drakkar
9 : un para tient la main d'un collègue bloqué dans les décombres
10 : carte parue dans le Figaro du 24 octobre 1983
11 : couverture du Time du 31 octobre 1983
12 : cérémonie d'hommage aux paras français tués dans la cour des Invalides (date inconnue)
13 : nom des paras tués ce jour-là


Source : Wikipedia, Le Figaro, ECPAD.

Attentats de Beyrouth - 23 Octobre 1983
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