Nocturama
film de bertrand bonello
Synopsis: Paris, un matin. Une poignée de jeunes, de milieux différents. Chacun de leur côté, ils entament un ballet étrange dans les dédales du métro et les rues de la capitale. Ils semblent suivre un plan. Leurs gestes sont précis, presque dangereux. Ils convergent vers un même point, un Grand Magasin, au moment où il ferme ses portes. La nuit commence.
Et putain ça fait longtemps qu'un film m'avais pas autant frustré, saoulé, bref dégouté. Mais pas dans le bon sens cad malsain, non juste parce que c'est du gâchis.
Le film se divise en 2 parties, la première est fidèle au synopsis. On suit une bande d'ados de différents moyens dans une occulte activité. Le jeu tient la route dans l'ensemble même si c'est quand même inégal (le roux est risible dans son jeu à mon sens). La construction des plans à son sens même si c'est parfois un peu lourd, voir mal agencé. Mais ça reste raisonnable. Arrive le "Plot tiwist", le moment où on apprends le pourquoi du comment. Et à partir de là ça dégringole.
Et sans parler de toutes ses publicités placé sans vergogne tout au long du film, les choix musicaux plus que douteux. Le seul point positif c'est la découverte de Laure Valentinelli qui est sacrément craquante voilà.
Une idée de départ intéressante, mais un film français. Je me suis pas méfié, j'aurais du. Et vous de votre côté, ça a été tout aussi pénible ?
Personnellement j'ai pas aimé du tout (j'ai même trouvé ça mauvais) mais je trouve que tu t'attaques clairement aux mauvaise choses (partie sous spoiler)
Il faut y voir un genre de film rébellionno-anti-systèmo-capitalo nihiliste bas du front et démago à mort (d'où l'omniprésence de marques et de symboles de la consommation). De plus, c'est d'un mauvais goût sans limite. Faire déambuler des ados joint à la bouche, bière en main, tête en l'air et yeux fermés sur du synthé nocturne, c'est juste immonde. C'est une sorte de "mélancholie pour les nuls" bien artificielle. Après c'est sûrement strictement personnel car ça fait appel à une sensibilité qui n'est pas la mienne.
Rassembler toutes les communautés sous une même lutte, des noirs des beurres des bobos blablabla, merci l'enfonçage de portes ouvertes.
Pareil pour l'explication pachydermique de la structure du film (aka la conversation dans le bar sur le sujet à l'examen), bien bien lourd.
En fait c'est bourré de maladresses, en tête l'anecdote sur la Bastille au sujet d'un monument ou de je ne sais plus quoi, on nous la balance à la figure en mode "tiens, instruis-toi, connard de spectateur". Pour moi ça déborde de vanité et d'orientation politique. À ce moment là, qu'il rédige une chronique ou un essai et qu'il nous garde de cette escroquerie de teen-movie engagé.
Après la technique et sa gestion de l'espace temps est super bien, ça a certes été déjà vu dans Elephant et Polytechnique mais c'était hyper bien foutu. D'ailleurs la fin va certainement devenir un cas d'école.
J'ai pas développé le côté "rebel" du film ne valant pas la peine pour moi mais je sous-entendais ça dans l’explication nunuche. Un motif bateau, avec une logique bancale derrière.
Pour l'histoire des marques, au vu de l'omnipotence plus ou moins caché, c'est même plus de la dénonciation (bon à la limite dans le magasin et encore), ça devient juste du pure placement de produit quand l'occasion se présente.
La scène de la danse vaut quasiment sa place dans le g/malaise sur certains points.
L'explication des pains d'explosif dans le genre j'expose ma culture m'a bien fait rire aussi.
J'suis d'accord avec presque tout ce que t'as dit, sauf pour le "Il faut y voir un genre de film rébellionno-anti-systèmo-capitalo nihiliste"
Pour moi c'est plutôt l'inverse.
[Spoiler] Leur petite rébellion se fait écraser sans aucun souci, c'est entièrement leur faute, et ils le savent. Ils se sont cru au-delà du système qu'ils ont attaqué, et une fois confronté à leur action ils se rendent compte qu'ils se sont trompés.
Si je devais voir un message dans ce film il serait plutôt totalitaire et fermé : "quand on ne sais pas ce qu'on fait, on ne fait rien" ou quelque chose du genre, un truc plutôt pessimiste. [/Spoiler]
Après d'après le peu que j'ai lu sur ce film c'est pas du tout ce que le réalisateur avait en tête donc ça confirme ce que j'ai pensé en sortant de la salle et ce que tu as dit toi aussi : c'est maladroit, tellement maladroit que son objectif est raté.
Mais, même si niveau narration ça plante complètement (
Personnellement je l'ai adoré. Je comprends qu'on puisse ne pas aimer, c'est assez spécial, et c'est sûrement parce qu'on ne voit pas beaucoup de films de ce genre en France que je l'ai aimé. Les films d'action français, j'en connais pas énormément qui valent la peine d'être vus et pour le coup, celui là l'est.
On nous donne différents points de vues, on n’a pas juste une bande d'arabes radicalisés comme on peut le voir à plusieurs reprises un peu partout aujourd'hui, l’image qui sort des bouches de tout le monde, on a des gens de toutes origines, de 13/14 ans jusqu'à la trentaine, et peut-être même qu'on peut s'identifier à eux.
C’est d’ailleurs cette identification à eux qui nous permet de prendre leur parti, on s'attache à certains, une jeunesse qui ne sait pas vraiment ce qu'elle fait, qui panique et se rend compte de la merde qu’ils ont foutu une fois les CRS sur place. Une fois ces derniers en action, même si les gamins veulent se rendre et poser les armes, ils tirent dès qu'ils en ont l'occasion. Ca permet de créer un malaise chez le spectateur (retrouvé chez tous ceux avec qui j'en ai parlé), qui prend la défense des terroristes et qui blâme les CRS, qui agissent avec barbarie en tuant sans jugement, à savoir si ça ne seraient pas eux les "sauvages".
Les raisons de pourquoi ils font tout péter restent obscures, et pas mal de questions n'ont pas trouvé de réponses à la fin du film, ça laisse une ouverture au spectateur.
Niveau mise en scène, musique, décors, éclairages, j’ai trouvé ça plutôt très bon, du Bonello quoi. On y croit et on reste pris dans l’action, on a droit à des petits détails qui rajoutent en réalisme (je pense notamment à celui qui se pisse dessus).
Bref j’en garderais un très bon souvenir.
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