J'ai faillis perdre mes couilles

TL;DR : J'ai faillis rater mon année de fac parce que je me suis fais opérer d'urgence de la couille droite juste avant mes exams.

Bonjour/Bonsoir,

Tout le monde s'en fout de ma vie, mais j'aimerais quand même partager ce petit moment où tout à faillit partir en couille -c'est le cas de le dire-.

Tout commence en avril dernier, c'est la fin du second semestre et les gros exams arrivent à grand pas. J'aide une amie pour les révisions (non je l'ai pas baisé), j'ai de bonnes notes, on est motivé, ça fait presque deux semaines qu'on révisent bien et tout va pour le mieux, le but étant de torcher les exams pour être enfin en vacance car, oui, à la fac, on est de gros branleurs !

La merde commence le dernier jeudi des vacances, je me réveille avec une putain de douleur au ventre. Comme un boulet, je me tortille dans tous les sens dans le lit, absolument ce qu'il faut pas faire, ça ne fait qu'empirer. J'ai beau essayer toutes les positions, rien n'y fait. Je me dis que j'ai du chopper une constipation monstre, que je dois chier un bon coup, mais impossible de faire quoi que ce soit. Je suis habitué à la douleur, mais là je douillais comme un gros fragile. La douleur venait du bas du ventre et remontait vers les reins. Il me faut trois bonnes heures pour pouvoir enfin me mettre debout, et la douleur commence à partir.

Trop fainéant pour aller voir un médecin, je prends deux pauvres dolipranes et me dis que ça passer avec le temps. La douleur semblait disparaître et je peux même sortir m'acheter à manger. Sauf que la douleur persiste, et à force d'explorations corporelles, je finis par me rendre compte qu'elle venait de plus bas que mon ventre... de mon entre-jambe. Je me rend compte que mon testicule droit devient sensible et dès que je le touche une vive douleur remonte de mes bourses aux reins droits, rien de très agréable en somme. Comme je suis con, je ne fais rien, je me dis que ça va passer avec le temps. J'étais vraiment con.

J'arrive à dormir malgré la gêne, et le lendemain, le vendredi donc, je vais passer le week-end chez mon amie. Là bien sûr, la douleur reviens à la charge, à chaque pas je sens ma couille qui me fait terriblement mal, je m'attendais presque à entendre un « Allahu Akbar » sortir de mon caleçon avant que ça n'explose. Arrivé chez elle, j'essaye de faire le mec, le gars qui ne souffre pas trop, et je continue de me dire que ça va passer.

Viens alors le moment d'aller dormir. Elle s'endort en moins de deux, mais moi impossible, je finis comme un con a sautiller sur place comme pour essayer de tout remettre droit, comme si ça allait arranger le problème. Après une bonne heure, je me décide enfin à me renseigner sur internet pour voir quel genre de problème ça pourrait être (oui j'ai attendu deux jours avant de me renseigner, quand je dis que je suis con...), et là ça part dans tous les sens. Certains disent que c'est rien, d'autres disent que c'est un cancer, y en a vraiment pour tous les goûts. Mais y en a un qui m'inquiète un peu : torsion testiculaire. En gros, la couille s'amuse à faire la toupie, et s'étrangle comme une conne, du coup, le sang ne passe plus, c'est douloureux, ça gonfle, et tu finis par perdre ta couille voir même les deux. Le pire, c'est que ça peut arrive n'importe quand à n'importe qui de moins de 25 ans, sans aucun lien si tu l'utilises beaucoup ou pas, donc vous inquiétez pas, vous pouvez continuez à aller sur le g/porn sans risque !

Ok, là je commence vraiment à m'inquiéter. Je cours (enfin trottine plutôt) vers la salle de bain, baisse mon froque et jette un coup d’œil. Ça n'avait pas viré au violet, mais c'était bien gonflé, au moins 2-3 fois plus gros que d'habitude. Là je me dis que le « Allahu Akbar » est plus très loin. Je déteste ça, mais je dois me résigner à appeler SOS médecin.

Me voilà donc, à 2h du mat', en train de réveiller mon amie pour lui demander l'adresse afin d'appeler un médecin d'urgence parce que j'ai mal aux testicules... difficile de passer pour un gars virile après ça. 'Fin bref, après m'avoir envoyé chier d'un « démerdes-toi », je fini par obtenir l'adresse et appelle SOS Médecin qui, gêné, finit par m'envoyer une ambulance, parce qu'une torsion testiculaire peut être très dangereux.

Une demi heure après, ils sont enfin là. Je dois rejoindre l'ambulance, mais là encore, manque de bol, mon amie vie au troisième étage et l'ascenseur marche pas depuis des semaines. Je descends donc à pied à l'allure d'escargot, serrant les dents à chaque marches. Mon amie, toute gentille, m'accompagne, autant pour me soutenir que pour se foutre de ma gueule. Les ambulanciers sont cool, c'est déjà ça, et je suis partie pour un petit voyage en ambulance dans Bordeaux de nuit. J'ai pu me rendre compte de deux choses : y a pas beaucoup de voitures le samedi à 2h40 du matin, et y a beaucoup trop de dos-d'ânes dans la région bordelaise !

J'arrive aux urgences. Pour une fois, y a personne, mais comme toujours, on y attends des plombs. Je dois faire un test d'urine et on me fait une prise de sang. Celle qui me l'a fait se foire et je finis avec une énorme tache de sang sur ma chemise d’hôpital toute neuve. On croirait que je me suis fait tiré dessus. Cela dit c'est plus classe que d'avoir un problème aux couilles. Bien sûr, il a fallut examiner tout ça. Au début j'étais mal à l'aise de devoir montrer mes bijoux de familles à une infirmière, mais une fois que tout le service des internes est passé dessus, ça devient presque un réflexe naturel de baisser mon pantalon dès que je vois une blouse blanche. Cela dit c'est encore plus gênant quand la moitié des internes sont des jeunes infirmières très mignonne, à ce moment j'avais plus peur d'une érection inattendue que de perdre un testicule.

Bref, je fais une échographie, maintenant je sais comment c'est à l'intérieur, et franchement le personnel de l’hôpital est cool, je peux plaisanter avec eux, tout va bien. Mais voilà, je sais toujours pas quoi faire de ma couille, et ça paraît con, mais le premier truc que je me suis dis c'est « si je n'ai plus qu'une couille, je serais comme Hitler » puis j'ai pensé que ça ferais une bonne cool-story sur CB, même si à l'époque je postais rien du tout. On vient me dire qu'au final, on sait pas ce que j'ai, ça pourrait être une torsion testiculaire, mais pas sûr, parce que ça pourrait être une infection, dans le doute « on doit ouvrir ».

L'opération est donc prévue pour le matin même, pour « fixer » ce qu'il y a dedans. Mon amie à sommeil et finie donc par rentrer, je me retrouve alors tout seul, sur mon lit, ma chemise d’hôpital ensanglantée, mes jambes écartées comme si j'allais accoucher pour ne pas avoir mal, et en plus de ça je n'ai plus de batterie sur mon téléphone... il est alors 4h du matin, et l'anesthésiste ne se pointe qu'à 11h40. Autant dire que c'est long.

Forcément, mes parents finissent par l'apprendre et même si je leur dis que tout va bien, ils se font deux heures de trajets pour venir à l’hôpital. Après tout, faudra bien que je rentre sachant que je pourrais à peine marcher. On me met sur le billard, et c'est parti pour l'opération ! Il est alors midi, on est le samedi, lundi j'ai mes exams et mardi c'est mon anniversaire...

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