Côlon irritable, papillote de merde et hurlements

Salut les chouals, 

Je me fais chier, et je vais donc raconter une histoire qui m’est arrivée il y a 3 ou 4 ans. 

Tout d’abord, il est utile de préciser que je souffre du syndrome du côlon irritable depuis plus de 10 ans maintenant. Je laisse les curieux se renseigner sur la chose, mais en gros j’ai très souvent des douleurs horribles au ventre et ça se traduit par de belles diarrhées bien odorantes. 

En plus de ça, le stress provoque chez moi une grosse accentuation des douleurs intestinales, et étant de nature très stressée, je vous laisse imaginer l’enfer que je vis. Du fait de cette maladie, je dois toujours m’assurer que les endroits où je me rends disposent de toilettes pour lâcher une galette si la situation est urgente. Les longs trajets en voiture sont très stressants parce que justement, aucune toilette n’est disponible rapidement.

Il y a 3 ou 4 ans donc, je dois conduire ma copine à 60km de chez moi un samedi matin afin qu’elle passe un examen. C’est à la moitié du trajet, que commencent les prémisses d’une aventure qui me hante encore aujourd’hui. En effet, n’ayant pas eu le temps de chier avant le départ, je savais qu’au plus profond de mes entrailles grondait la menace d’un déferlement, aussi liquide que nauséabond. Le reste du trajet fut un véritable enfer, car des sortes de contractions de mes intestins se produisaient par intervalle, mon corps me suppliant d’ouvrir les écoutilles alors que je tentais tant bien que mal de rendre mon anus totalement imperméable à tout passage. Je hurlais de douleur et d’efforts dans la voiture pendant que ma copine essayait de réviser en panique une dernière fois, je vous laisse imaginer le tableau. 

C’est en arrivant sur les lieux de l’examen que je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune place pour se garer (plein centre de Bruxelles oblige). Profitant d’un passage à vide entre deux implosions intestinales, je dis à ma copine que je compte me rendre à 5 minutes de là en voiture, dans un hôtel où j’ai déjà séjourné, pour me vider dans les toilettes du hall d’entrée, accessible à tous. 

À la moitié du chemin, je dois m’arrêter, la douleur est insoutenable. Je hurle à la mort dans la voiture, me trémoussant de douleur, sous le regard d’un banc de touristes chinois passant à côté. Je sens que la fin est proche, j’envisage de déféquer dans la voiture. Soudain, une éclaircie se profile, mon ventre me laisse un sursis de quelques minutes. 

Je me rends alors au plus vite dans le parking sous-terrain d'une entreprise (situé à 30 mètres de l’hôtel) où le père de ma copine travaille, pour ensuite me rendre à l’hôtel. C’est une fois garé que je comprends que c’est la fin. Le sursis est terminé, et je sais que je vais regretter sous peu l’affront que j’ai fait à ma diarrhée, elle qui ne rêvait que de liberté. J’envisage rapidement toutes les possibilités qui s’offrent à moi, n’ayant pas de PQ: chier sur le siège, à travers mon pantalon, chier sur le tapis de sol et le replier ensuite dans une sorte de papillote avant de le jeter, ou chier par terre, à côté de la voiture. Cette dernière possibilité était délicate, le parking étant truffé de caméras, et des voitures étant souvent de passage. Je ne voulais pas attirer d’ennuis à mon beau-père, sachant que pour entrer dans le parking j’avais utilisé son badge. 

C’est en tergiversant que je me rends compte que mon bide m’offre une ultime chance de m’en sortir. Je n’ai plus mal, mais je sais que la douleur peut revenir à n’importe quel instant. Je me précipite dans l’ascenseur, sors du bâtiment, passe devant un supermarché dont les caisses donnent directement sur moi, à travers la grande vitrine. C’est là que je m’arrête encore une fois, la douleur est revenue. Plus forte que jamais. Insoutenable. Je m’agrippe aux barrières Nadar juste devant moi, et je hurle « pas maintenant, pas si proche du but !! ». Les clients du supermarché me dévisagent, interloqués.

Je tente le tout pour le tout, je cours vers l’hôtel, entre dans le hall, passe devant le réceptionniste sans un regard et arrive enfin dans ce lieu si convoité. J’en suis presque ému. J’enlève ma ceinture, je baisse mon pantalon, un déferlement de merde jaillit de mon fondement et est projeté à pleine puissance sur le carrelage du mur, dans un bruit tout droit venu des tréfonds de l’enfer. Presque rien dans les toilettes. Je suis en sueur, soulagé, mais honteux de laisser la pièce dans cet état. J’ai une pensée pour la femme de ménage, je n’ai aucune idée de comment nettoyer ça sans faire un malaise. Je repasse devant le réceptionniste, il n’a aucune idée de ce qui vient de se passer. Je mets les voiles, en me promettant de ne plus jamais remettre les pieds dans cet hôtel. 

Fin.

tl;dr: Grosse envie de chier, je repeins les toilettes d'un hôtel.