La plus belle des drogues

Je préviens tout de suite, c’est un TL;DR donc passez votre chemin si vous n’avez pas le temps.

Mon programme de désintox est enfin en place, je suis confiant, je vais enfin arrêter cette drogue qui est en train de me gâcher la vie. Il m’aura fallu quelques mois pour avoir le courage d’avouer mon addiction, une addiction que je refuse de croire et de comprendre depuis un peu moins de 3 ans mais bon, je pensais réellement que c’était la plus belle chose au monde et j’ai fait fausse route.

Mon histoire commence avec mon entrée en seconde, tous mes potes autour de moi commencent les drogues plus ou moins lourdes, cigarettes, canna, alcool et j’en passe. Moi, en tant que bon ado, je suivais sans vraiment trop réfléchir mais il ne se passait rien de plus avec ça, je ne sentais pas le besoin de recommencer et je me contentais de faire ça qu’en soirée, toutes ces choses ne m’intéressaient pas. Mais voilà, un jour un pote m’a montré quelque chose d’un peu différent, une drogue très douce sans aucun effet secondaire qui n’est pas très connu des gens, j’ai essayé, j’ai accroché tout de suite (malgré une mauvaise expérience de la première fois). Au début, je n’en prenais pas énormément, une ou deux fois par semaine mais c’est très vite monté à une fois par jour puis deux, trois, quatre et ainsi de suite. Je me retrouvais à planer pendant des heures, peu importe s’il y avait cours, peu importe si je devais dormir. Le aucun effet secondaire a commencé à devenir faux, mes résultats baissés, j’étais fatigué tout le temps et je continuais tout de même. Je rentrais de soirée, mon premier réflexe était de prendre une dose, peu importe l’heure qu’il était. Je me sentais unique, personne de ma connaissance à part celui qui m’avait montré ne connaissait ces moments de bonheur que je m’offrais à longueur de journée, eux avec leur vieux shit de cité ou leur alcool dégueulasse. Malgré mes résultats, j’ai tout de même réussi à passer en série scientifique mais j’avais choisi de changer de lycée, de changer d’air.

Arrivé en première, la recette de cette drogue commença à être un peu modifiée, elle me défonçait moins, je ne retrouvais plus cette magie des premières fois. Je pense que c’est pour ça que j’ai commencé à la dealer à mes nouveaux amis de mon nouveau lycée, eux ne connaîtrons jamais la magie de cette drogue bleu ciel (la nouvelle recette donnait une couleur noir à la drogue). D’ailleurs, c’est pour ça qu’ils n’ont pas accroché aussi rapidement que moi. Puis j’ai fait la rencontre avec ma copine, ma première vraie copine. Au début je lui cachais pour ma drogue, je ne voulais surtout pas qu’elle soit au courant puis un jour, je ne sais pas ce qu’il m’a prit mais je lui ai montré et elle a tout de suite adoré. Très rapidement, elle en prit une fois par jour, au début, c’était avec moi puis ensuite sans. Pendant mes vacances, même avec ma famille, j’en prenais, prenais, prenais… Et quand je n’y avais pas accès, je la dessinais ou écouter des musiques pour m’en rappeler. Et ma famille ne remarquait rien, ils voyaient juste leur fils devenir un fumiste mais bon, c’est normal quand on approche de ces 18 ans.

En terminale, je continuais tranquillement mes doses quotidiennes, je n’avais pas changé mais ma copine a commencé à se remettre en question et à arrêter au fur et à mesure pour au final arrêter complètement. Et elle me voyait, me shooter au lieu de bosser, elle m’a fait plusieurs fois la remarque mais je ne l’ai jamais pris au sérieux, c’est simple, mes journées étaient roses avec ma dose et étaient noires sans. Sauf que la recette changea de nouveau en même temps que l’arrivée de mon bulletin du 2ème trimestre, c’est à ce moment là que je me suis remis pour la première fois en question. J’avais fait connaissance d’un jeune de 15 ans qui avait commencé presque en même temps que moi et qui lui avait été encore plus accro que moi mais qui avait réussi à arrêter, je l’ai recontacté et il m’a conseillé de d’abord changer mes habitudes, trouver autre chose pour répéter le geste. J’ai essayé et j’ai craqué au bout de 2 jours, je n’y arrivais pas. J’ai donc continué à prendre ma dose jusqu’à aujourd’hui mais mon entrée en médecine et l’aide de ma copine me donnent la force nécessaire pour arrêter. Et maintenant j’arrête.

J’arrête Choualbox, cette drogue que je prend depuis ma seconde, cette drogue unique que vous prenez vous aussi, choual que vous êtes, j’arrête ça, je n’ai plus le temps pour continuer. Avant toute chose, c’est mon point de vue de comparer ce merveilleux site à une drogue et c’est exclusivement le mien, je n’ai aucun d’autre mot pour le décrire. S’il y en a qui rigole derrière leurs écrans, sachez que j’ai toujours eu du mal à faire la part des choses et si vous trouvez facile de se passer de Choualbox pendant une semaine, alors vous avez de la chance mais nous ne partageons pas le même sentiment à l’égard de ce site. Peu importe si ma box se fait enterrer, j'ai dit ce que j'avais à dire.

Bravo à Saian d’avoir créé quelque chose qui occupa mes nuits, qui me fit rire comme jamais je n’avais rit, qui me donna le sentiment de faire partie d’un groupe de personnes. Merci à EternalRed de m’avoir donné des conseils pour arrêter même si je n’ai pas réussi tout de suite. Je suis fier d’avoir été, d’être et de rester choual car "choual un jour, choual toujours". Et surtout, merci à vous tous derrière vos pseudos et vos avatars qui désignent l’élément le plus fort de ce site : la communauté. Je pense que je reviendrais un jour, je n’ai aucun doute là-dessus mais ça sera le plus tard possible. J’ai juste connu ce site à un des moments les plus importants de la vie mais je ne regrette pas de dire que si je devais résumer mes années lycées avec un seul mot, ça serait : Choualbox.

Bonne nuit à tous.

Oclaf