L'oreille absolue absolue

Tu faisais des dictées d'accords polytonaux à 7 sons en 3ème cycle ? Hé bin, chouet prof ! Nous c'était plus des mélodies à la con et au pire des accords diminués.

Peut-être pas à 7 sons, mais 5 au moins façon cluster. On avait un prof un peu barré très porté sur l’oreille et la post-tonalité…Il n’y pas trop de mérite quand tu as l’oreille absolue, c’est comme une sorte de mémoire photographique auditive…
Moi ça ne posait pas trop de problème.
Ma hantise, c’était la double transposition à vue…beurk

J'avais vu que l'oreille absolue c'était forcément quand tu avais fais du solfège petit, à un âge où la plasticité cérébrale est telle que ton cerveau ne fait pas la différence entre la musique et le langage. C'est ça ?

Je me permets: non, l'oreille absolue est un don, point barre. C'est une caractéristique innée. C'est tout.

La légende urbaine, c'est oreille absolue = fort en musique. Ça c'est faux. J'ai connu des musiciens avec l'oreille absolue qui ne savaient pas improviser (créer), des musiciens célèbres et considérés comme des modèles dans leur domaine n'ont pas l'oreille absolue, etc...

En fait, une oreille relative (c'est à dire qui calcule une note à partir d'une autre) suffisemment entraînée est indiscernable d'une oreille absolue et plus efficace qu'une oreille absolue sans théorie/sémantique.

Nommer les hauteurs n'est pas forcément utile si tu ne développes pas la capacité à discourir avec. C'est d'ailleurs pour ça que dans la vidéo, son papa dit qu'après avoir remarqué que son fils avait ce don, il lui enseigna la théorie. En effet, à capacité d'écoute et de reproduction égale, qu'est ce qui est le plus efficace: quelqu'un qui peut nommer mais pas organiser ? Ou quelqu'un qui peut organiser sans nommer ? Finalement, savoir que telle fréquence s'appelle "X" dans le language humain, c'est inutile en l'état.

Pour faire un parallèle, c'est comme si tu pouvais nommer les couleurs, mais pas savoir dessiner, et savoir dessiner sans nommer les couleurs. Qu'est ce qui est le plus important ? La seduction de l'oreille absolue vient du fait que notre société porte haut la valeur de mémoire. Savoir n'est pas connaître.

J’abonde dans le sens de gdTdg, l’oreille absolue en temps que telle est innée. Ce que l’on cherche à développé en Formation musicale ( solfège, quoi ), c’est l’oreille relative qui est bien plus utile pour appréhender la relation des notes entre elles, c a d l’harmonie.
Personnellement, j’ai l’oreille absolue et qd bien même c’est une aide à l’apprentissage, ça a plutôt été un handicap plus tard quand j’ai commencé la musique ancienne et joué dans d’autres diapasons que le la 440hz…C’était perturbant de jouer par exemple un la en 415 et d’entendre sol# dans ma tête ! Après adaptation j’ai d’ailleurs un peu perdu l’oreille abs car maintenant, j’entends le noms des notes dans le diapason dominant dans lequel je travaille et ça m’arrive de me faire avoir si j’entends qqchose ds un autre diapason tt d’un coup.
Du côté de l’auditeur ça peut même gênant d’entendre très fort des noms de notes dans la tête quand on essaye de profiter de la musique.
Je crois que c’est Lili Boulanger qui s’en plaignait…

C’est intéressant ta comparaison avec les couleurs. Ça m’a fait penser aux musiciens atteints de synesthésie ( condition très rare qui fait que l’on associe littéralement des couleurs à des notes ou harmonies), comme Scriabine ou Messiaen.

Tu vois j'crois qu'en termes de capacités, le truc le plus impressionnant que j'ai vu jusqu'à présent ça reste lui: youtu.be/heIGbOA6Ykw

11 ans, 4 ans de piano. Là c'est quand même un truc de malade mental la maturité avec laquelle il discourt. Il a 11 ans et le jeu d'un musicien de 20 ans d'expérience qui a bien vécu.

Très impressionnant effectivement.

@jerrygravy
@gdTdg

Je vais faire le relou qui pose une question en ayant la réponse mais je m'attendais pas à un "non" aussi catégorique de votre part alors j'ai fait quelques recherches sur internet et l'article wikipédia relatif à l'oreille absolue semble quand même dire qu'il y a une bonne part d'acquis (cf. partie "originie").

C'est moi qui ai pas pigé ou bien ?

Il y a forcément un phase d’apprentissage car il faut :
1/ de l’exposition à un diapason stable ( autour de 440Hz )
2/ un minimum de solfège, c a d savoir identifier les notes et surtout les chanter.
Ce qui fait dire qu’il y a une part d’innée, c’est que sur un groupe de musiciens assidus et instruits, il n’y q’une minorité avec l’oreille abs.
Par contre tous doivent avoir une bonne oreille relative.
Je ne suis trop au fait des recherches sur le sujet mais j’imagine que la plasticité d’une jeune cerveau peut avoir un rôle, mais de mon expérience, ça ne suffit à expliquer le caractère aléatoire de ce « don » apprivoisé.
Personnellement, c’est toujours surprenant d’entendre un chef d’orchestre chantonner avec le nom des notes un passage, à des fins explicatives, complètement à coté de la « bonne hauteur ».
Après, comme le dit l’article wiki, c’est surtout un avantage pour les instruments à sons non fixes comme le violon, la voix, le thérémine…
Au piano, à la gratte on s’en ballec.
Et même pour un instrument à vent transpositeur genre, clarinette, sax, cor, ça doit être relou.
Ex. Clarinette en la : tu lis/joues un do, tu entends un la ( note réelle )