JO 2024 : l’Intérieur réfléchit à équiper les drones d’algorithmes de surveillance

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Speeder
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5 mois

JO 2024 : l’Intérieur réfléchit à équiper les drones d’algorithmes de surveillance

Alors qu’un marché public sur la vidéosurveillance algorithmique a déjà été ouvert pour les caméras, le ministère de l’intérieur s’interroge sur un second appel d’offres pour installer ces logiciels sur des drones en vue des Jeux olympiques de Paris.

Clément Le Foll, 17 novembre 2023 à 17h07

Dans les couloirs du salon Milipol, les entreprises et services de l’État mettent en avant leurs derniers gadgets : caméras, robots, systèmes de surveillance. Le principal événement de la sûreté et de la sécurité attire tous les deux ans des milliers de visiteurs et visiteuses au parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Au-delà de la déambulation dans les stands, Milipol, qui s’achève vendredi 17 novembre, alimente les discussions sur l’actualité du monde de la sécurité. Lors de cette édition, les conférences se sont focalisées sur une thématique : la sécurisation des Jeux olympiques 2024 à Paris.

Un enjeu central pour lequel l’État pourrait notamment équiper les drones des forces de l’ordre de logiciels de vidéosurveillance algorithmique. Beauvau réfléchit, en lien avec la préfecture de police de Paris et la Direction générale de la police nationale, à lancer un appel d’offres en ce sens, a affirmé le 18 octobre lors d’une réunion de l’Association nationale de vidéoprotection (AN2V), principal lobby de la vidéosurveillance, Élisabeth Sellos-Cartel, adjointe au délégué ministériel aux partenariats, aux stratégies et aux innovations de sécurité au ministère de l’intérieur.

Encore interdite en France il y a quelques mois, cette vidéosurveillance algorithmique est désormais légale, y compris pour les aéronefs, soit les drones mais aussi les hélicoptères. Cette technologie permet d’automatiser l’analyse des images captées par un outil vidéo, ici les drones. Validée fin mars par l’Assemblée nationale, la loi « Jeux olympiques » du 19 mai 2023 a donné un cadre expérimental à l’utilisation de ces systèmes.

Jusqu’au 31 mars 2025, lors d’événements sportifs et culturels particulièrement exposés à des risques d’attentat et autres, les forces de l’ordre peuvent coupler ces algorithmes de surveillance aux caméras afin d’identifier des comportements jugés « anormaux ». Ce terme flou englobe le maraudage, la détection des mouvements de foule ou le suivi d’individus sur un réseau de caméras selon leur tenue vestimentaire ou leur démarche.

Afin de bénéficier de ces outils pour surveiller les Jeux olympiques 2024, le ministère de l’intérieur a lancé dans la foulée de la loi un appel d’offres pour acquérir ces solutions algorithmiques et les utiliser sur des caméras. Un marché estimé à 2 millions d’euros, dont les lauréats devraient être annoncés dans les semaines qui viennent. Si la loi JO autorise également le recours aux algorithmes sur les caméras des drones, aucun marché n’avait été annoncé ou évoqué avant la déclaration d’Élisabeth Sellos-Cartel. « Cela me paraît très tard pour mettre en place quelque chose pour les Jeux olympiques », juge un industriel du secteur de la sécurité.

Speeder
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5 mois

@Speeder: Une technologie très « intrusive »

Chargée de plaidoyer chez Amnesty International, Katia Roux n’est pas étonnée des réflexions du ministère de l’intérieur, qui s’inscrivent « dans une tendance à recourir de plus en plus aux technologies de surveillance ». Lors de la manifestation du 1er mai 2023, plusieurs préfectures, dont la préfecture de police de Paris, ont autorisé l’utilisation de drones par les forces de l’ordre pour surveiller les manifestant·es. « Une sorte de test » en amont des Jeux olympiques 2024, avait estimé le préfet de police, Laurent Nuñez, sur France Info.

Plus récemment, un commandant spécialisé dans les drones expliquait, dans un entretien publié sur LinkedIn par la police nationale, que les drones ont « démontré leur efficacité notamment dans la gestion de foule lors des manifestations, la surveillance d’objectifs fixes ou mobiles, lors de rodéos motos, ou pour le secours à personne ». Des fonctionnalités notamment facilitées par le recours aux logiciels de vidéosurveillance algorithmique. Contactée par Mediapart, la Direction générale de la police nationale et la préfecture de police n’ont pas répondu à nos questions.

« Les drones sont extrêmement intrusifs. Ils sont mobiles, peuvent capter l’ensemble d’une foule, suivre une personne, insidieusement filmer l’intérieur d’un bâtiment. C’est également difficile d’informer les gens qu’ils sont filmés », s’inquiète Katia Roux.

Une crainte que partage la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Dans un avis relatif au décret d’application de la loi JO et au recours à la vidéosurveillance algorithmique, la Cnil insiste « sur la nécessité de délivrer une information compréhensible et accessible afin de permettre aux personnes concernées de prendre conscience des conditions précises dans lesquelles leurs données sont susceptibles d’être collectées et pour quelles finalités ».

Plus que sur les questions d’impact sur les libertés individuelles, le blocage côté ministère de l’intérieur est technique. Élisabeth Sellos-Cartel explique que Beauvau « benchmarke » actuellement des sociétés de drones, mais peine à identifier des solutions matures. « Un drone est en mouvement, l’objet que vous observez également, les conditions météorologiques peuvent évoluer. C’est beaucoup plus compliqué que sur une caméra fixe », détaille l’ancien député LREM (La République en marche) Jean-Michel Mis, spécialiste de ces thématiques.

Noémie Levain, juriste à La Quadrature du Net, regrette de son côté le mode opératoire du ministère. « Il fait un raisonnement circulaire qui est problématique : on lance une expérimentation sans preuve de l’efficacité d’un logiciel, mais on la lance justement pour savoir s’il est efficace, alors qu’il est extrêmement intrusif et donc dangereux. » Interrogée par France 3 en septembre 2023, la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, a entrouvert la porte à une pérennisation de ces systèmes de vidéosurveillance algorithmique après les JO 2024, si l’expérimentation est concluante.

Hqro
Hqro
5 mois

Ça veut dire qu'il vont le faire.

DayranaGosht

Je me demande comment on pourra encore maintenir notre devise assez longtemps vu les dérives autoritaire de la France... Quelqu'un à des exemples passé ?

Sinon pour ce sujet préçis c'est comme le reste : On nous annonce une necessité pour une besoin sécuritaire, qui va s'instaurer dans le temps, et dériver à son tour.

D4Kush
D4Kush
5 mois

@DayranaGosht: Ta sécurité est plus importante que ta liberté, c'est ce que nous vends la droite depuis biennnnn longtemps.

Atmoz
Atmoz
5 mois

@DayranaGosht: Tiens, vraie question en passant...
Tous les trucs qui ont été instaurés après les Attentats de Paris... ils sont toujours en place, actif, du même niveau, pire ?

DayranaGosht

@Atmoz: Une partie a été maintenue en place très longtemps avant d'être transformer en lois de sécurité globale, ce qui a ouvert la boite de pandore à des propositions comme celle çi.

CarlitoPasJoJo

Je sais vraiment pas quoi y penser. De toute façon ce genre de techno arrivera bien un jour ou l'autre. Donc bon autant le mettre en place pour un évènement assez "dangereux" niveau attentats.

Après d'un côté tout le monde donne toute leurs vie a méta,Google et compagnie mais n'accepte pas de ce contrôlé comme ça.

( je suis loin d'être pour à voir comment mettre réellement ça en place.)

Mengsk
Mengsk
5 mois

C'est pas comme si on avait notre mot à dire. Et quand bien même : 49,3 et hop !

baUer
baUer
5 mois

bah, les foubres se déguiseront en batman, ca passe crème

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