Hier soir, avec mes collègues de la boîte, on a sabré le champagne pour célébrer un contrat bien juteux.
Pour dire, je commence déjà à feuilleter le catalogue Tesla : nouveau joujou prévu le mois prochain.
Bref, on se retrouve dans un resto plutôt sobre mais correct, et le défilé commence : bulles qui crépitent dans les verres, amuse-bouches sortis de l’imagination d’un chef inspiré, carpaccio de Saint-Jacques translucides, wagyu fondant comme du beurre, et quelques boutanches de Meursault 1er Cru pour noyer tout ça.
La belle vie, version carnassière.
À notre table, ça rigole fort, ça tape sur l’épaule, ça braille un peu trop, mais rien d’indécent.
Et puis, entre deux bouchées de bœuf, je capte une scène à côté : une sdp coincée avec un pauvre type qui essaie de la convaincre que Krypto, dans le dernier film, ressemble plus à un bâtard de terrier qu’à un labrador, comme dans les comics.
Autant dire que le garçon vendait du vent.
La fille, elle, se forçait à sourire, ses yeux suppliant presque une échappatoire.
Quand son compagnon s’éclipse un instant, je me penche, glisse une phrase brève, acérée comme une lame :
« Dans quinze minutes, toilettes hommes. »
Ses yeux se sont écarquillés d’abord — surprise, peur, envie ? Un mélange des trois.
Et derrière ce regard, une étincelle, celle qui dit : j’y pense déjà.
Je vous le donne en mille, 15 minutes après je la défouraillait comme une souillone dans les water closet pendant que le pauvre geek dégustait son homard comme si c’était le sommet de sa carrière gastronomique.
Une fois mon affaire finie, je croise son regard légèrement triste et quand je lui demande ce qu'il ne va pas, la voilà qu'après m'avoir déballé ses miches elle me déballe une partie de sa vie
En deux mots: ex-escort.
Une vie passée à écumer les palaces, les restaurants de luxe, à vendre ses charmes à prix d’or. Sa confession sonnait juste, d’autant plus qu’elle avait la maîtrise d’une femme qui a transformé le vice en art, une professionnelle de la fesse en somme.
Par curiosité malsaine, je lui demande sa grille tarifaire d’antan : trois cents euros la demi-heure :tarif honnête, rendement optimal.
On regagne nos places.
Mes collègues, pas dupes, flairent l’affaire et ricanent bruyamment.
Le loser, lui, termine son probable unique homard de sa vie, persuadé de vivre une soirée mondaine, alors qu’il n’était que la doublure comique de cette pièce
À la fin, j’ai poussé le vice en remerciant l’ancienne professionnelle de la gambette a ma façon : j'ai réglé leur addition : environ trois cents euros, l’équivalent d’une de ses anciennes passes.
Le mec n’a rien vu venir.
Il m’a même remercié, inconscient qu'une heure avant les dents de sa SDP faisaient office de collier atour de ma bite.
Bref j'ai rencontré une chienne au resto
Mais elle m'avait dit que si elle avait passé autant de temps aux chiottes et qu'on pouvait pas baiser le soir parce qu'elle avait la chiasse...
Osef le homard en valait bien le coup
ah mais c'est un perfect ! pas trop grivois, du rythme, rapide comme ton rapport, bref ça glisse
Et ceux qui l'utilisent pour trouver des arguments dans les boxs politiques t'en pense quoi?
Alors en vrai, on dit "Sabler le champagne". Ca, c'est quand tu en bois pour fêter un évènement !
Sauf si tu as ouvert une bouteille en mode spectacle avec un sabre, auquel cas, on dit effectivement "Sabrer le champagne".
Les mots ont un sens, respectons le !
(sur ce, je retourne lire le reste)
EDIT: J'aurais pas du, perte de temps.
C'est quoi ce délire d'acheter une Tesla alors qu'il y en a à tous les coins de rue qui brulent


Felicitation pour l'audace et le contrat, mais je me demande comment on peut encore regarder les Tesla !!!
