@angesouris: Je vais plancher sur une version bien édulcoré, si ça te dérange pas je te l'enverrai pour avoir un avis, car ce que tu viens de me dire est très vrai et très intéressant. Je t'en remercie !
@angesouris: Je suis bien conscient que c'est effrayant. À vrai dire, c'est sûrement pour ça que je l'ai écrit sans la donner. Si je dois la donner, il faut que je la retravaille. Mais je ne sais pas comment garder l'intensité sans garder le caractère étouffant qui me gêne aussi justement…
Pour ce qui est de l'apprivoiser, là-dessus ce n'est pas possible. Enfin, ce que je veux dire, c'est que je ne vois pas comment distiller les choses. Peut-être as-tu des conseils à me donner ?
@angesouris: je me doute un peu de la réponse, mais je préfère demander : qu'est-ce qui est flippant exactement ?
@GraysonPoulet: très probable, à 99,99%. Mais... mais... ce foutu "mais" déraisonné...
@GraysonPoulet: c'est ce que m'ont dit les deux proches à qui j'en ai parlé... Pour le moment,juste écrire m'a "libéré". Maintenant, j'ai trois options : je lui donne la lettre, je tente quelque chose de plus direct (l'embrasser après deux trois verres de vin), ou ne rien faire et me tourner vers du farming de tinder et autres pour espérer remettre le drap du déni comme il m'allait.
Les trois m'effraient...
Lucie, la plus belle, tu n'es pas que ça, tu es tellement plus. Il faudrait inventer tout un langage exclusif pour décrire la personne exceptionnelle que tu es. Tu es tellement formidable que tu as réussi à me magnifier ! Sans même le demander, sans même le vouloir, tu m'inondes, et je me noie dans tes yeux avec une joie immense.
Je te dis tout ça aujourd'hui, peut-être qu'au fond de toi tu t'en es toujours doutée, mais entre suspecter quelque chose et faire comme si de rien n'était, et entendre cette même chose avec les mots que je veux que tu entendes, il y a une différence abyssale. Cela fait longtemps que j'ai envie de te dire tout ça, mais à chaque fois je suis rattrapé par la peur, la peur de l'échec, la peur du rejet, et surtout cette rationalité objective qui me susurre que d'une part tu es lesbienne, et que d'autre part je ne suis pas une femme. Mais, j'exprime un « mais » car je crois fermement en lui, mais je pense que si tu te sens homosexuelle, cela n'empêche pas malgré tout de germer en toi des sentiments pour un homme, puisse-t-il en être digne.
Tous les deux, nous sommes en résonance. Nous nous comprenons, et en tout cas pour ma part, tu es la seule personne à qui je dis tout, celle qui me connaît le mieux, même si pour moi-même il y a encore dans mon esprit des sentiers sinueux et mystérieux à explorer. Ces derniers mois, je t'ai redécouverte, à travers tes pires tortures et tes effroyables douleurs, à travers tes peurs et tes espérances, à travers ta renaissance. Cette renaissance, j'y participe, et je pense avoir été le plus actif et le plus impliqué. Bien sûr, ce n'est pas une compétition que de t'aider, mais je suis quand même extrêmement fier d'être là pour toi. Car je crois sincèrement que plus que n'importe qui, j'ai tout fait pour te sauver de toi-même, des autres et du reste. D'une façon que je n'ai jamais vu nulle part ailleurs, et que je n'avais jamais conçu avant.
Je me suis oublié pour toi, mais je ne regrette pas, car je t'aime.
Je nous ai menti à tous les deux, mais je t'avoue tout aujourd'hui, car je t'aime.
Je suis pétrifié à l'idée que tu lises tout ça, et pourtant je l'écris, car je t'aime.
Je sais qu'il y aura un avant et un après cette lettre, et je veux tout faire pour que cet après soit avec toi, car je t'aime.
Il y a très peu de choses dont je suis certain, mais s'il y en a bien une, c'est que depuis que je te connais, je suis follement amoureux de toi, et que je le serai pour toujours.
Lucie, la plus belle, je t'aime.