Suivi viticole #1

Amis de la vigne et de l'agriculture 2.0, bonjour.

Etant dans un GIEE (groupement d’intérêt écologique et économique), nous menons depuis 3 ans divers suivis et expériences. Venant de renouveler notre bail, nous menons une nouvelle expérimentation, et je me suis dit, pourquoi ne pas vous la partager, et même échanger sur le sujet.

préambule
Explication du projet : Surveillance par satellite d'une parcelle donnée de chaque membre + surveillance physique toutes les 2 semaines par un intervenant professionnel du groupe avec compte rendu. Mise en place de protocole de travail en fonction des résultats et -surtout- de l'irrigation pour une meilleure gestion de celle ci.
Nous partons en revanche avec un petit biais non négligeable, la capacité en eau du sol. En effet, la surveillance a commencé au mois d'avril, donc les données de sécheresse hivernale ne sont pas vraiment prises en compte.

11 participants viticoles, du jeune agriculteur qui a 2 hectares au gestionnaire d'un domaine de 50 hectares.

Le précédent projet concernait les traitements phytosanitaires,leur maitrise et possible réduction, ainsi que l'état physionomiques de nos sols (avec le célèbre test du slip en coton)


ETc/o est l'évapotranspiration du sol calculé par le site
Je ne suis pas en irrigation (Mais alors, qu'est ce que tu fou là?)


Premier contrôle, 27 Avril 2022
-Stade phénolique majoritaire : 3 feuilles étalées
Excoriose : RAS
Oïdium : RAS
Mildiou : RAS

1 rang travail du sol sur enherbement naturel. Repousse de chardon
1 rand enherbement naturel à dominante trèfle et graminée
(photo 1 et 2)


-Le tableau 3 et 4 constitu une partie importante des données à prendre en compte, l'irrigation (naturelle ou contrôlée).

En premier lieu, vous apercevez une barre grise à la verticale coupant les diagrammes de la P3 et le contenu en eau du sol de la P4.
Il s'agit peut être de l'élément le plus important à prendre en compte. La capacité de la plante à être capable d'aller chercher l'eau dans le sol. A partir du moment où La capacité en eau passe en dessous de cette barre, la vigne n'a plus d'eau pour vivre (mais non, elle ne mourra pas -dessuite-)
Il s'agit donc d'être capable de conserver notre taux d'humidité du sol toujours supérieur à ce seuil pour garantir une récolte continue.

Pour y procéder, le "plus simple et efficace" est d'installer un système d'irrigation (nous y reviendrons). Mais pour ceux qui n'en ont pas (comme moi), nous essaierons au fil de la saison de trouver des moyens et des techniques pour canaliser cette perte et la faire surgir au plus tard


-Pour finir, la végétation P5 :
Oups c'est rouge. En effet, et c'est un des problèmes (à mon goût) de ce satellite. Il a du mal à prendre en compte la végétation basse, comme les trèfles. Ayant fait un tour aujourd'hui dans les vignes, la végétation a doublé voir triplé, on verra ce que donnera la réponse satellitaire.
On peut en revanche essayer de comprendre comment réagit notre parcelle face à la sécheresse et aux fortes pluies. Comme vous voyez sur la mienne, sur la gauche c'est aussi rouge qu'un communiste. C'est l'endroit le plus humide de toute la parcelle, ou une source naturelle coule en cas de trop plein de pluie.



Conclusion du premier rapport.
Vigne ok
Végétation ok
Pluviométrie difficile, début de sécheresse au moment du contrôle. Mais pluie correcte depuis le passage.
Nécessité de faire une tonte.
Quantité de récolte pour le moment correcte.

Suivi viticole #1
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lemaurinois

L'irrigation dans les vignes, pourquoi oui, pourquoi non?


Je n'en suis pas partisan. Même si on part du principe qu'une terre dédiée à l'agriculture doit donner son maximum en rendement pour éviter de gaspiller de l'espace, Mais dans la vigne, le maximum n'est pas forcément nécessaire et n'apporte pas forcément du mieux.


Les méthodes d'irrigation.

Il est important de comprendre que, si notre seuil de réserve en eau est dépassé, c'est qu'il est trop tard (c'est pareil pour vos jardins), il faut donc agir en amont.
Mais lorsqu'on arrose, il faut faire en sorte de faire comme si c'était une bonne pluie, donc BIEN arroser. Pour plusieurs raisons. Créer une condition d'une bonne pluie (30mm au moins pour ma culture, sur trois jours max), afin de créer un bulbe d'eau en profondeur et non en surfasse (humidité en surface = système racinaire en surface et incapacité de résister à la sècheresse), permettre à la racine d'aller en profondeur (expérience menée sur des pivoines, changement physiologiques des bulbes un ce genre d'arrosage).

Les systèmes d'arrosages : Aérien, efficace sur les culture, mais trop grosse perte d'eau à cause de l'évaporation. Sur vigne mouillage des feuilles, donc augmentation des maladies
Arrosage au goute à goute : Aérien (le plus développé et conseillé), au sol (emmerdant pour les machines).
Arrosage au goute à goute enterré : Malheureusement interdit pour les vignes, mais offre le meilleur rendement d'arrosage, je vous le conseille pour vos jardins.


L'arrosage dans le domaine viticole est extrêmement règlementé, voire interdit. Ainsi, on peut arroser de mai à juillet (si je dis pas de connerie), sous autorisation.

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Nytrilik
Nytrilik
2 ans

@lemaurinois: interdit du 1er mai au quinze août sauf si décret inao spécial pour les AOC. interdit du 15 août jusqu'à récolte pour le reste.

Roro51
Roro51
2 ans

L'irrigation en Champagne est interdite. On m'a toujours dit qu'une sécheresse permettait à la vigne d'aller chercher dans le terroir l'eau qu'elle avait besoin.

lemaurinois

@Roro51: Alors oui et non.

Comme expliqué, une fois le seuil de captation d'eau dépassé, la vigne ne tire plus d'eau, MAIS.
Elle diminue sa quantité de jus, au profit d'une plus forte concentration (sucre, phénolique, couleur).
En revanche, un arrosage bien maitrisé (et j'insiste là dessus, pas un arrosage à la louche), permet une bonne maitrise de la stabilité du rendement, de l'acidité et selon, permet un petit apport d'engrais qui assure une fermentation facile.


Pour l'arrosage, voir le com de Nytrilik

lemaurinois
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DatGrosMael

Du vin ! Super vous eted
Ou ?

lemaurinois
Wendigo
Wendigo
2 ans
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lemaurinois

@Wendigo:

GIF
GIF
Wendigo
Wendigo
2 ans

@lemaurinois: sérieusement, le but de l'étude c'est quoi ?
Un suivi de rendement sur plusieurs années ? Une évaluation des variations d'apports d'eau sur un indice de qualité ? Une approche écologique à un niveau quelconque ?

lemaurinois

@Wendigo: mais, tu n'as pas lu le préambule?

Gestion de l'irrigation par analyse satellite des parcelles. Soit savoir quand, comment et combien apporter d'eau, plutôt que balancer l'eau n'importe quand sans qu'elle ne puisse être captée par la plante. L'un des impact écologique le plus important, et ce pour toutes nos cultures.


Détermination des lancements d'arrosage pour ceux qui en sont équipés, gestion des sols pour ceux qui n'en ont pas. Evaluation de la concurrence hydrique s'il y a lieu d'être.

On peut comparer les rendements entre membres, mais n'étant pas sur les mêmes sols, les mêmes climats, les mêmes cépages/porte greffes, même méthodologie de travail, ceux ci auront du mal à être interprété correctement.



C'est le premier jet, donc on a rien pour comparer. Normalement cette semaine devrait sortir le nouveau point de contrôle pour voir l'évolution.

Wendigo
Wendigo
2 ans

@lemaurinois: ah oui. Bon en tout cas c'est plus clair avec ces dernières explications. Merci !

anonyme
anonyme
2 ans

Pour ton enherbement inter-rang, tu choisis un mélange bien spécifiques ou tu laisses pousser ce qui vient et tu tonds ?

J'aimerais bien avoir des idées de mélanges à proposer aux viti de Côte d'Or où l'enherbement est proche de 0 avec des professionnels très réticents à cela (concurrence de l'herbe sur la vigne, maintien de l'humidité et donc maladies fongiques, etc.).

lemaurinois

@legul: je choisis en enherbement naturel pour le moment, uniquement pour le coût de plantation qui peut être hors de prix. Du coup j'ai pas mal de trèfles en ce moment.


On m'avait proposé ça en premier lieu, un semi 'classique' pour mon fournisseur, permettant un bon enracinement pour fracturer le sol, et un apport léger en azote au sol.
La mourtade est pas mal, et je ne sais plus quoi d'autre. Tout dépendra de ton sol et de ce que tu souhaite obtenir (apport d'azote, limiter la concurrence d'adventices, drainage)


J'ai été extrêmement retissant à l'enherbement au début de mon installation, pour les mêmes raisons que tu cites, et il s'est passé complètement l'inverse.


D'abord, la portance de ton tracteur, ça change la vie. Quelque soit la raison de ton passage le tracteur roule facilement et sans encombre. Marcher dans les vignes pareil.
Question maladie, ça ne change pas grand chose. S'il pleut, l'herbe est là, la maladie aussi de facto. S'il ne pleut pas assez l'herbe pousse à peine (bien moins que sur la p1) et t'es pas emmerdé.
Et s'il pleut beaucoup, tes sols restent solides et ne s'erodent pas.
Ensuite le raisonnement de passage doit changer. Il ne faut pas chercher à constamment passer et tout arracher. Les vitis vont dire, oui mais au pied comment on fait ?
Sur la photo j'ai fait un passage d'intercep avec une machine à 7k € qui peut rouler jusqu'à 10km, avec réglage de largeur hydraulique et roulage sur rang enherbé, et prochainement avec une machine que je présenterai plus tard.

L'herbe au milieu peut attendre. Tu as 2 écoles si on peut dire. Ceux qui tondent et ceux qui applatissent. Et nombreux sont les agri de divers cultures qui applatissent, apparemment les rouleaux faca sont indispensable. Quand vient l'été tu finis de le passer, l'herbe se casse et créée un paillage naturel.
La depuis novembre, la rangée enherbée n'a pas été travaillée. J'ai tout juste attaqué à tondre ce week end. Je te laisse voir l'économie de carbu que tu fais.
Pour ce qui est de récupérer le sol enherbée en un labour, c'est pas bien dur. Il ne faut pas chercher à le faire en plein été d'un coup de tête, mais réfléchir en saison. Le départ c'est les vendanges. Si tu sèmes, c'est avant/en même temps, sinon tu laisses pousser après et jusqu'a la prochaine vendanges tu ne touches plus le sol.


En revanche pour les bios, les semences sont hors de prix. Il faut voir aussi à ne pas hésiter à se fournir en gros chez les alpins, apparemment les prix sont bien moindre que chez nos détaillants.


Les pros sont des gros éculés qui veulent absolument vendre leurs produits en hésitant pas à faire croire à la perte du domaine si on a le malheur de se séparer de leur produit magique.

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