NSFWL'enfer de Verdun, 21 Février - 19 Décembre 1916

Inutile de présenter la bataille de Verdun, sans doute la bataille la plus connue de la Première Guerre Mondiale. Commencée le 21 février 1916, elle dura 300 jours environ, jusqu'au 19 décembre, ce qui en fait l'une des plus longues batailles de toute la guerre, mais également l'une des plus terribles.

En début 1916, le Kaiser comprend que si l'Allemagne ne renverse pas la situation sur le front, le pays ne pourrait tenir éternellement, surtout que la menace du « plan H » planait au-dessus d'eux (plan secret français d'envahir l'Allemagne en violant la neutralité Suisse). Le but est donc de percer le front à un point stratégique en lançant une offensive fulgurante. Le 21 février 1916, le Reich alignait donc 1 250 000 hommes et 1 257 pièces d'artilleries près de Verdun.

L'offensive commence avec le « Trommelfeuer », le déluge de feu allemand. Deux millions d'obus sont tirés sur les lignes françaises. Les quelques forts autour de Verdun tiennent du mieux qu'ils peuvent, mais plusieurs tombent au prix de lourdes pertes.

Pour contrer cette offensive et acheminer les hommes, munitions et canons (et accessoirement évacuer les blessés), la « voix sacrée » est établie entre Bar-le-Duc et Verdun. De 6 à 8 000 camions circulent sur cette route de 75 km en permanence, avec un pic en juin avec 12 000 camions. Le trafic était si dense et important que chaque camion en panne devait être abandonné dans le fossé, et parfois les conducteurs conduisaient pendant 48 heures sans discontinuer.

Les conditions sur le front sont bien pires. La vie dans les tranchées est des plus difficiles, les poilus vivent dans la boue et le froid avec des températures descendant jusqu'à -15°C, causant maladies et engelures, les rats sont un vrai fléaux sanitaire, sans oublier la soif et le manque d'eau qui forçait les soldats à boire leur propre urine.

Les postes de secours sont saturés, et les blessés sont difficilement évacués, quand ils ne sont pas abandonnés sur le no man's land, les brancardiers étant prit pour cible. Les médecins sur place ne peuvent soigner les blessés graves, faute de moyens.

Le tout sous un déluge de feu et d'acier. En effet, la bataille de Verdun est avant tout un duel d'artillerie, et au total c'est entre 50 et 60 000 000 d'obus qui sont tirés, modifiant le paysage. Autrefois, se trouvaient là les villages de Beaumont-en-Verdunois, Bezonvaux, Cumières-le-Mort-Homme, Fleury-devant-Douaumont, Haumont-près-Samogneux et Louvemont-Côte-du-Poivre, tous comportaient plus de 1 000 habitants, et se situaient sur des collines près de Verdun, entourés par des forêts. À la fin de la bataille, les collines ne sont plus que cratères et boue, un véritable paysage lunaire et dévasté, les villages aillant à jamais disparu.

Outre l'artillerie, les combats pour les forts se faisaient aussi bien à la surface qu'en sous-sol, prenant et perdant les positions au fil des charges à la baïonnette, à l'image du village de Fleury qui fut pris et repris 16 fois !

Face à ce carnage, les alliés lancèrent une offensive dans la somme le 1er juillet 1916 pour soulager le front de Verdun, avec succès. L'attaque continua tout de même jusqu'en décembre avant que les troupes allemandes ne cessent leur offensive. De ces 300 jours de combats, en résultat plus de 300 000 morts et plus de 400 000 blessés.

Petite pensée personnelle à mon arrière grand-père qui a combattu à Verdun.