Histoire de l'abruti qui ne savait plus comment conclure avec la femelle

Récit d'une soirée qui aurait pu être extraordinaire et qui fut, au final, une déception:


Avant tout propos, plantons ensemble le décor: Il y a 4 mois, mon ex et moi nous sommes séparés après 6 ans de relation. Le bon bail. Sauf que juste derrière, elle s'est remise en couple avec un de mes meilleurs potes et m'en a fait baver sévèrement. Bref. Dans la période de grands troubles qui a suivi, j'ai recontacté une amie que j'avais un peu perdu de vue depuis 1 an, sans aucunes arrières pensées derrière cette démarche. Sauf que, cette amie en question, que nous appellerons Monique, a été très présente pour moi, m'a beaucoup aidé, et le rapprochement a eu lieu. Et depuis, c'est l'hésitation. J'hésite à lui avouer que je ressens un truc, par peur de la friendzone, et parce que j'ai du mal à savoir ce qu'il en est de son côté.

C'est alors qu'eut lieu, mercredi soir, l'une des soirées les plus chelous de ma vie.

Mardi soir, je finis le boulot tôt, assez pour rentrer et profiter de l'aprèm pour dormir un peu. Ah parce que oui, je suis chauffeur livreur pour l'été et du coup je travaille très très tôt le matin.

Etant donné que je n'avais pas vu Monique depuis 4 jours, je me dis que l'on peut profiter de ça pour se voir le soir. De plus, vu que lorsque l'on ne se voit, on se parle quand même sur Messenger, snapchat, et sms, j'étais au courant que le matin même, le demoiselle avait passé un entretien d'embauche. Il y avait donc un prétexte pour fêter quelque chose. Du coup, je lui parle durant l'après midi, et finis par me lancer:
"Si t'es pas trop fatiguée et que tu veux te vider un peu la tête, on peut s'faire un truc ce soir stu veux. En plus j'ai eu une avance sur salaire donc on peut profiter :) ".

Je voulais la voir, mais je m'étais quand même préparé à la possibilité d'une réponse négative de sa part, conscient de la fatigue qui pouvait atteindre la demoiselle, l'entretien ayant duré 4 heures bordel !

Mais la réponse me mit en joie:
"Je suis KO mais chuicho. En vrai on peut prendre à manger quelque part et faire un truc chez moi. Enfin je propose haha".

L'homme que je suis se retrouve désarçonné par cette réponse, il panique. Du coup je réponds qu'on peut aussi aller manger au resto, que c'est comme elle préfère. Je lui propose les 3 Brasseurs, vu que cela fait plusieurs fois qu'on y va, et que c'est devenu notre "repère" selon ses propres mots. Et finalement elle accepte. Cool.
Mais là c'est la déception: elle veut proposer à quelqu'un de venir avec nous. Mais pas à n'importe qui. On va l'appeler Christophe ! Christophe c'est son ex, ils sont sortis ensemble il y a 3 ans de cela, mais sont restés très amis.
Ah. "Bah oui pourquoi pas !" que je réponds.

Bon rdv à 20h devant chez elle, je passe la prendre comme à notre habitude, et il est prévu que le bougre nous rejoigne direct au resto.
Préparation, rasage, parfum. Je suis prêt.
Une fois avec moi dans la voiture, Monique m'annonce qu'elle n'a pas de nouvelle de Christophe, et qu'il nous rejoindra peut être plus tard. Le karma revient vers moi.
Le repas se passe très bien. Ca discute, ça rigole, ça boit de la bière.. Durant le repas, la convoitée aborde un sujet surprenant: la jalousie de Christophe. Ok. Elle me dit qu'elle sent que ça le gêne qu'on mange que tout les deux, qu'on se voit autant etc.
La perche est tendue, l'occasion est concrète pour amorcer une discussion sur notre relation justement, et pourquoi pas la faire évoluer. Mais une nouvelle fois, je me dégonfle, je n'ose pas. Mais la soirée continue.

On finit de manger, et là, le truc inattendu, inespéré même !
"*- Ca te dis qu'on aille payer et puis on va chez moi ?
- Euh.. Oui pourquoi pas !*"

Nous voilà donc en route vers son domicile. Dans ma tête ça bouge dans tout les sens. Une nouvelle perche ? Comment ça va se passer ? Est ce qu'elle attend quelque chose ? Est ce qu'elle a conscience que j'attends aussi quelque chose ?

On arrive, on s'installe dans le salon. Elle vit de nouveau chez ses parents de manière temporaire, mais la maison est vide, ses parents sont en vacances loin d'ici. Christophe ne viendra définitivement pas.
Tout s'aligne pour que cela se fasse.

La soirée continue, on rigole, on boit, on fume, on parle, tout les deux affalés dans les canapés. On est proche, très proche. On matte la tv, des vidéos sur YT pour se marrer. Il commence à se faire tard, je prends conscience que je me lève tôt car je travaille le lendemain, mais elle ne me demande pas de partir. Au contraire, elle joue avec moi:
"T'as pas besoin de dormir toi, t'es pas un faible !".
Oui, contrairement à Christophe quoi, connu pour être un gros dormeur.

Du coup je reste. Les heures se succèdent. Elle sort des vieux souvenirs, des photos d'elle, des vieux agendas. On rigole. Émotions, rapprochement.

2h30 du matin, à la fin d'une vidéo sur YT, je dis:
"*- Il se fait tard, je vais peut être te laisser dormir.
- Perso je suis pas du tout fatiguée donc c'est toi qui vois ! Mais si toi tu veux aller dormir je comprends.*"
Ok. Elle veut que je reste. Alors je reste. Mais je suis faible, je n'ose pas oser. Fierté, faiblesse, timidité, je sais pas, mais j'attends qu'elle m'envoie la prochaine perche.

3h30: elle plaisante avec moi, me charrie sur le fait que je ne vais pas dormir, mais elle ne me demande toujours pas de partir. On continue de mater des trucs, mais plus sur la tv, là on regarde sur son téléphone. À côté, très proche. Ma main effleure son bras, les regards se croisent. Moment de suspend. Est ce que je suis le seul à ressentir la putain de tension dans la pièce !? Ou est-ce que je m'imagine juste des choses parce qu'on est dans le noir, simplement éclairé par la tv, et que je suis fatigué, avec beaucoup trop de bière dans le bide ?

4h30: "*- Tu commences à quelle heure du coup ?
- Eh bien dans 2 heures !
- Ah oui ! Restes ici si tu veux.
- Haha, malheureusement mes affaires de boulot sont chez moi, je dois rentrer..
- Ah mince.. Vas y alors si tu veux...*"

Putain, si j'avais eu les affaires dans ma voiture.. J'ai pas envie de partir. J'ai l'impression qu'elle ne veut pas non plus. Mais il le faut, il est beaucoup trop tard, trop tôt même.

Elle m'accompagne dehors, il pleut. Je lui dis de rester à l'abri, mais elle insiste. On est devant la voiture. Blanc. Suspense. Je m'avance, la bise est chaleureuse, plus que d'habitude.
"*- Bon courage pour tout à l'heure alors.
- Merci, on se revoit vite.
- Demain si t'es dispo ! Tiens moi au jus. Et t'endors pas au volant !
- Ok t'inquiète.*"

Clin d'œil. Je monte dans la voiture, commence ma manœuvre pour faire demi tour. Elle reste. Jusqu'au bout. Je pars.
J'arrive chez moi. Je me couche, en me sentant merdique. Je suis passé à côté de quelque chose, c'est sur. Il est 5 heure. Je me refais le film de cette soirée en boucle dans ma tête. Mes yeux ne se ferment pas. 5h30, le réveil sonne. Faut que j'aille bosser. Fin de la soirée, début de la journée.


tl;dr: J'ai passé la soirée puis la nuit avec mon crush, mais il ne s'est rien passé parce que je suis un gros trouillard de la friendzone.