Hommage à Charles Peguy.
Je devais avoir un peu moins de 2 ans,
Mama après avoir donné naissance à mon frère,
Puis moi, fut mutée à St-cloud.
Loin du paese où Papa restait seul.
Il venait quand le boulot lui permettait.
Et là,...
Il faisait semblant de tomber dans l’escalier sur les fesses.
Mon frère et moi rions alors à pleine gorge.
« Nous poussions déjà le caillou. »
Puis passe le temps, celui des saints innocents,
Celui qui tue les enfants.
Nous rentrons...
J’ai 9 ans déjà, je suis encore heureux.
Il est venu me réveiller dans la nuit.
Je dois aller embrasser ma « Mémé ».
Je ne comprend pas mais elle n’est déjà plus là.
L’enfance pour moi s’arrête ici.
« Je pousse le caillou sans cesse. »
Ensuite vient l’adolescence.
Celui des envies et des besoins.
Je demande de l’argent de poche.
J’enleve les pierres de la vigne. Je lève les filets.
Pour 10 francs. Pour papa.
C’est comme ça que j’ai connu la valeur de l’argent
« Je pousse le caillou sans cesse vers le paradis. »
Alors tu reproduis Chateaubriand.
« Enfant tu aimes tes parents,
Adolescent tu les juges,
Et adulte,...
Adulte...
Enfin tu leurs pardonnes. »
Sauf que je suis encore adolescent.
Je me rebelle forcément.
Je casse la voiture,
2 fois.
Je fini en garde à vue,
2 fois aussi.
J’ai à peine 16 ans.
C’est lui qui me pardonne.
« Je pousse toujours le caillou vers le paradis et je trouve cela simple. »
Je deviens enfin adulte.
Je suis pompiers.
Que dis-je ?
Je sauvé des vies moi monsieur !
Babbu est toujours là !
De ses mains, il crée des mondes.
De ses mains, il crée un monde pour moi.
Il me voit devenir fou.
Il sait que je ne suis pas heureux.
Alors que je ne le sais pas encore.
Alors que je deviens un robot.
« Je trouve cela simple et beau »
Il était un enfant battu.
C’est pour ça.
Il était heureux pour nous,
C’est pour ça.
Ma situation, ma pensée,
Je lui dois.
« Nous qui poussions sans cesse,
Le caillou vers le paradis.
Nous trouvions cela simple
Et beau comme je le dis. »
C. Peguy.
Le mystère des saints innocents.
Pardon pour la redondance. Je publie juste mes textes comme je les ai écrits.
Je ne cherche pas les points.
C'est émouvant et un bel hommage à ton père.
J'ai la chance d'avoir toujours le mien, et de te lire ça me fout la chair de poule de me dire que je ne profite pas assez avec lui
(Sale pointfag!)
Tu peux construire ta cathédrale avec tous les cailloux poussés ...
Textes toujours pleins de sens
Merci et continu
Pourrais tu m'expliquer l'image de "pousser le caillou"? Ça m'aidera dans la compréhension du texte. Merci
Mon père m'appelait aussi "pousse cailloux" lorsque j'étais enfant et que je traînais les pieds pour aller quelque part. Après je sais pas si ça coïncide avec sa version
c’est la marelle. Les enfants jouent à la marelle vers le paradis.
C’est une allégorie de la vie.
Ce qui m'a toujours plu dans la métaphore de la marelle c'est qu'elle se rapproche finalement assez de celle du mythe de Sisyphe. Enfin bref très beau texte, ça m'a évoqué personnellement du Giono, si tu ne connais pas cet auteur je t'invite à le lire.