La chance d'une vie, une vie de chien

Hola, j'ai pas trop le moral mais j'ai besoin d'écrire ici.

Il y a 15 ans, nous avions deux bergers allemands. Leur nom, Cannelle (pour son pelage crème) et Beethoven.
J'avais alors 7 ans lorsque Beethoven eut une crise cardiaque, un 14 juillet. En effet, le brave avait horriblement peur des feux d'artifices, chaque année c'était la même merde. 2 ans après, Cannelle succomba de vieillesse et de la triste maladie qui entoure sa race (le train arrière qui ne suit plus et l'incontinence).
Mon père, qui les avait sauvé elle et lui de la noyade des bras d'un fou furieux, qui les a pris sous son aile, paraissait pourtant plus stoïque que jamais. Cependant, je sais que ça l'a affecté, nous l'étions tous, ma sœur et moi surtout. Nous étions nées avec eux.

Le temps s'écoula, le deuil prit place pour laisser la nostalgie nous remplir le cœur, nous permettant ainsi de repenser à tous ses bons moments passés avec eux.

Ayant toujours vécus entourés de beaucoup d'animaux, il nous manquait une compagnie animale en plus des chats.
Je veux dire... quand on est habitué à voir autant de vie autour de soi, on a du mal à digérer de perdre un membre de la famille. C'est drôle quand on y pense, un jour il va bien, et demain il n'est plus.

Le deuil passa, la vie reprit son cours et nous nous sommes décidés à adopter. L'idée me paraissait absurde à l'époque, c'est comme si on échangeait son jouet car l'autre était cassé... seulement, j'avais tors.

Direction la SPA, nous sommes restés 1h et nous nous sommes décidés. C'était lui qu'il nous fallait !
Un chien rempli d'intelligence et de bonne humeur, il courait partout ce con... Il était ici car les ex "proprios" disaient qu'il mordait.
Il répondait alors au nom de Souris, ou Pantaron (pas terrible vous me direz). On a décidé de donner de l'espoir à ce chien.
On l'a baptisé "Chance".

Le jour d'après, je me réveille avec le chien à côté du lit, je viens pour lui envoyer une caresse et il s'approche de mon visage et me montre les dents, juste ses dents. Je prend peur, appelle mes parents et raconte ce qu'il se passe. On a appelé la SPA pour comprendre, mais ce chien avait simplement le sourire facile ! En plus de savoir faire le beau il savait sourire ! Putain si j'avais su à l'époque...

Tout se passe bien les années passent, les souvenirs s'accumulent, les rides aussi (pour tout le monde, pas que lui)

Et puis vint un jour, comme à mon habitude, je le lâche sur le terrain clos pour qu'il aille gambader, puis j'attends, 5 minutes. 10 minutes. 15 minutes. Merde il fait quoi ? je pars en exploration, introuvable. On a passé 2 jours sans nouvelles, terriblement inquiets.

Un matin, le vétérinaire je crois, appelle à la maison, nous dit qu'il ont retrouvé notre chien. Il nous explique alors qu'il est passé sous une voiture. Putain les boules... Ils ont bien dû rigoler quand ils vu son nom. Paraitrait même que c'est une voiture de flic qu'il l'a renversé, selon un témoin.
On va donc chez le vétérinaire, il était toujours de ce monde. Une hanche bien pétée et des côtes cassées mais bien vivant.
La rééducation fut longue et laborieuse, il n'ira jamais à terme de son rétablissement, sa hanche continuera à le faire souffrir tout sa vie.

Déménagement s'en suit, on avait perdu personne depuis qu'il était arrivé. Peu de temps après s'être installés, on a commencé à perdre 1 chat, puis 2, puis 3... La vieillesse et la maladie en guêtait plus d'un. Ce fut tragique psychologiquement (RIP Iris Blanchette et Naki). J'avais 13 ans.

Depuis, Chance a vieillit, telle que la vie l'exige, des problèmes sont survenus, jamais en "ending" heureusement. Il aura tout de même gardé quelques bonnes grosses boules de graisses et une hanche gauche pétrie dû à l'inactivité de celle-ci et une hanche droite musclée comme un bras de body builder. on pouvait s'y casser une dent.

J'en viens donc aux faits, au pourquoi ce purgatoire.

J'ai bougé dans le Gard pour faire une formation à Nîmes, mes parents sont dans les bouches du Rhône et comme toutes les semaines/2 semaines, ils viennent à leur maison de retraite (où je suis actuellement) avec les chiens (le 2e est un pincher nain que ma sœur nous a refilé car elle ne pouvait plus s'en occuper). Hier encore, il allait bien, toujours à rêvasser sur son coussin. 11h, ma mère m'annonce qu'il va mal, il est totalement "déconnecté" et n'arrive pas à se déplacer correctement, rdv à 16h chez le véto. 16h13, elle m'annonce que Chance est décédé... J'aurais aimé croire à la blague mais quand ça concerne un animal, c'est jamais pour déconner. Il aurait succombé à un empoisonnement, on attend encore les résultats d'analyse.
Ma mère est dégoutée, c'était son animal, son compagnon, son enfant. Il allait avoir 13 ans.

Depuis 11h de l'aprèm, depuis qu'elle m'a dit qu'il n'allait pas bien, je me suis vidé d'émotion, attendant le verdict, je n'ai pas envie de rire et je suis déboussolé, comme je le connais, je sais qu'il ne faisait pas semblant et que c'était grave.
Je suis ému mais n'arrive pas à lâcher une larme. J'aurais aimé pouvoir être à ses côté jusqu'à sa fin, c'est ce que j'ai toujours fait avec mes autres membres de fratrie. Je sais que le temps est source de deuil, mais je n'ai ni vu le corps ni vu son état avant celle-ci, j'ai du mal à réaliser qu'il est parti et j'en rage, j'en rage...

Maintenant, je m'inquiète pour ma mère et Cali (le pincher nain), ces 2 là étaient inséparables. Les chats, je pense, s'en branlent. Ce sont des chats.

Merci de m'avoir lu, merci aussi à vous pour toutes ces barres que je peux me taper ici depuis déjà longtemps, ça fait du bien de rigoler et sentir la vie dans des moments difficiles.

A toi, Chance, j'espère que là où tu es maintenant tu as autant d'os que tu le souhaites et des plates bandes à retourner. On se reverra.