NSFWSion Sono, ou la poésie de l'horreur.

Sono Sion est un réalisateur japonais, mais avant tout un poète de l'horreur.

Né en 1961, il fait partie du mouvement Tokyo GAGAGA, groupe déclamant des poèmes dans la rue dans les années 90 et dont l'objectif est l'expression et l'extériorisation du mal-être japonais.

La poésie l'accompagnera presque constamment dans son cinéma, et les thèmes abordés graviteront autour de la société japonaise décalée, schizophrène et en constante rupture avec sa jeunesse. Sa filmographie est teintée de gore, de violence, d'érotisme, ou de perversions, qu'il utilise pour nous perdre dans nos interprétations, il tente dans ses œuvres de réinterroger les dysfonctionnements, humains ou sociaux, et de renverser la morale. Lorsqu'il aborde des thèmes relativement plus léger, il y fait quand même participer des personnages aux caractères multiples, complexes, parfois déviants, et assaisonne son oeuvre de gore, de poésie morbide, en jouant toujours sur les nuances et les décalages.

Ayant plus d'une trentaines de films répertoriés, j'en ai vu seulement 6 pour le moment, et ici je vous présente mes 3 préférés, sans faire de réel synopsis parce que merde c'est nul de savoir à quoi s'attendre.

- Suicide Club (1 à 3), on a ici son film le plus marquant et le plus représentatif, dans ses thèmes et ses couleurs, de l'ensemble de son oeuvre. Il traite plus spécifiquement de la jeunesse, et du cloisonnement entre les générations, mettant en scène une vague de suicide "heureux", ou en tout cas spontanée et généralement dans le sourire.

- Cold Fish (4 à 6), celui qui m'a mis le plus gros malaise. Véritable portait d'une famille japonaise bien sous tous rapports, que Sono met en morceaux, en révélant les travers et les pulsions de chacun des ses membres. Ce qui lui permet d'aborder les thèmes de la sexualité féminine, encore une fois de la jeunesse désorientée, et surtout du rôle trouble du père, et d'un patriarcat fossilisé.

- Why Don't You Play In Hell? (7 à 9), là on est sur un film plus abordable dans son propos, peut-être pas dans son sous-propos, mais c'est l'histoire de deux clans de yakuza qui s’entre-tuent pour le plaisir d'un jeune réalisateur tarés, accompagné d'une histoire d'amour à la sauce japonaise, avec des musiques épiques, des scènes de combat à foutre une indigestion au sang à Tarantino. Bref ce film est drôle et bien foutu, le seul des 3 que l'on revoit avec plaisir.

Pour conclure, c'est un putain de délire artistique, aucun de ces 3 films par exemple, ne peuvent laisser indifférent, et j'en ai pas parlé, mais la photographie est sublime et à-propos, les jeux d'acteurs sont... parfaitement japonais...ou japonais parfaitement, je sais pas. La musique c'est pas de la grande composition originale mais elle est toujours bonne, excellente parfois. Bref, laissez vous tenter.


Sion Sono, ou la poésie de l'horreur.
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Zaboon
Zaboon
7 ans

T'aurais pas inverse les images ?

Golgoth
Golgoth
7 ans

en effet, juste pour cold fish et suicide club. f'chier..

Tutti
Tutti
7 ans

Oui je conseil, j'ai aimé la plupart des film que j'ai regardé de lui

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