Environ 4 ans après ma box sur les Bébés de la consigne automatique du même auteur (https://choualbox.com/e7tkn), j’ai enfin terminé Miso Soup, que je voulais lire depuis un bout de temps déjà.
Kenji, un jeune Japonais de vingt ans, gagne sa vie en guidant des touristes dans le célèbre quartier louche de Kabukichô, à Tôkyô. C'est en compagnie de Frank, un client américain, qu'il parcourt durant trois nuits les lieux de plaisir de Shinjuku : trois nuits de terreur auprès d'un meurtrier inquiétant avec qui il joue au chat et à la souris. Ce roman court et percutant laisse une sorte d'amertume, un goût métallique pareil à celui du sang qui imprègne ces pages minutieuses décrivant - comme l'auteur l'avait magistralement fait dans son roman Les Bébés de la consigne automatique - l'agonie d'un monde sans âme et voué à la solitude. " La littérature, nous dit Murakami, consiste à traduire les cris et les chuchotements de ceux qui suffoquent, privés de mots... En écrivant ce roman, je me suis senti dans la position de celui qui se voit confier le soin de traiter seul les ordures. "
Je dois dire qu’une nouvelle fois, je sors de ma lecture avec la même impression de malaise flottant qu’après avoir lu les Bébés de la consigne automatique. Et encore une fois, je pense que ça tient au style de l’auteur, qui a la particularité de décrire des actes d’une violence incroyable avec les mots et la naïveté d’un enfant (typiquement, un passage où un personnage raconte qu’il a massacré un cygne avant de boire son sang). Le vocabulaire, les phrases à rallonge, le contenu des réflexions des protagonistes… Je dois avouer que personnellement, je suis complétement fan du style, et surtout du sentiment que ça installe chez moi pendant la lecture ! Bref, pour les amateurs de thrillers et de romans noirs bien dégueulasses, je recommande vivement. Malaise et frissons au rendez-vous.
(D’ailleurs on avait fait une box avec les films les plus étranges, perturbants etc, on pourrait faire la même chose pour les bouquins peut-être ?)