Une forêt bretonne détruite au nom de la transition énergétique.
(Mr Mondialisation)
Je ne commente pas le côté pertinent ou pas de l'éolien, le comportement de ce développeurs, le montage, véreux ou pas de cette affaire. Il y a pas mal de gros con dans le monde de l'éolien. Par ailleurs il est vrais qu'en ce moment, la pression est forte pour les éoliennes en forêts alors que jusqu'à récemment, on visait plutôt les zones de cultures.
Par contre sur le côté écocide, destruction d'une forêt ou autre, il faut se détendre un peu.
- Déjà, la forêt de Lanouée fait 4000 ha et seulement 12 ont été défrichés pour ces éoliennes. On est loin de la destruction de la forêt. Ensuite, regardez l’implantation des éoliennes, elles s’appuient sur les dessertes existantes et grignotent à peine le peuplement. Pas de défrichage massif.
- Ensuite, pour les espèces protégées : attention. Tous les oiseaux de France sont protégés, tous sauf ceux chassables. Dons dans une telle forêt, rien d'étonnant d'en trouver 66. Que cite l'article ? "L’écureuil roux, le busard Saint-Martin, la fauvette pitchou ou encore l’orvet fragile et le triton palmé". Donc des espèces communes, présentes partout Le busard est un rapace nichant dans les cultures, il n'a rien à voir avec la forêt et les ouvertures liées aux éoliennes va plutôt le favoriser. Idem pour le triton palmé (dès qu'on fait un trou d'eau, on en a). Bref, on cite des espèces mais l'article ne dit pas s'il y a un impact, or c'est bien l'objet de la protection de ces espèces : éviter les impacts.
- Sur les impacts, justement. L’article précise-t-il quelque chose à ce sujet ? Non. Déjà, ces projets sont soumis à des obligations de compensation fortes et, si tout a bien été fait dans le suivi du projet, il y a dû avoir de la création de mares, des îlots de vieillissement en forêt, du reboisement, de la plantation de haies, etc. Dans tous les projets que j'ai suivis c'est comme ça que ça se passe. Ensuite si on regarde cette forêt en tant que gestionnaire de milieux naturels, que voit-on ? Des dessertes partout, une forêt en damier, des coupes rases, des plantations de résineux non autochtones (les parcelles vertes foncées, voire les photos de l'article). Ça se sont des pratiques qui défoncent des peuplements, fragmentent les milieux, dégradent les espèces protégées. L'ajout des éoliennes ne change rien à la gestion intensive de cette forêt. Il était où le comité de riverains quand l'ONF faisait ses coupes à blanc ou plantait du Pin noir à la place des feuillus ?
J'ai suivi des tas de projets d'implantation d'éoliennes et on se retrouve toujours entre des entreprises de mauvaise foi, des services de l'état dépassés, et des comités de riverains hystériques. Mais rarement j'ai pu constaté des impacts forts sur la biodiversité. Sur les chauves-souris, oui parfois, d''où les mesures de bridage des pales durant les périodes de vol. Et c'est un mec qui bosse dans la protection de la biodiversité qui vous le dit, ce genre d'article est un ramassis de bêtises (sur l'aspect biodiv, encore une fois je n'ai pas les compétence pour juger l'argumentaire sur l'énergie éolienne).
@dobbey: Je ne dis pas le contraire et c'est bien pour ça que j'ai pris la précaution d'écarter de mon com les aspects liés à la pertinence ou non de l'éolien. Sur et autour des milieux naturels que je gère j'ai des projets de champs de panneaux solaires en pelouses sèches, des méthaniseurs qui vont entrainer des retournements de prairies en masse et des éoliennes en forêt. Bah en terme d'impact sur la biodiversité, c'est tout vu : vive l'éolien.
@legul: tu avais mon attention jusqu'à ce que tu parles en bien de la compensation. Compenser une forêt, même si ce n'est "que" 12ha, c'est quand même une idée bidon. C'est dommage puisque la méthode ERC aurait été une bonne méthode sans le C. Sans parler de l'absence de suivis de ces zones compensatrices dans la durée (maintien, efficacité).
Ca n'empêche pas que je comprenne ton commentaire sur le "cri au loup" systématique, malheureusement les assos de défense environnementale sont obligées de prendre ce type de mesure vu qu'elles ne sont jamais écoutées par les institutions (les experts des bureaux d'études pas toujours non plus, quand ils font bien leur travail).
@Flowww: La compensation n'est ni bien ni mal. C'est une composante de la décision de l'Etat dans ce genre de projet. C'est donc une réalité qu'il faut prendre en compte et tourner le plus possible à l'avantage des milieux naturels.
Dans le cas d'une forêt, quand je parle de compensation, on est pas forcément sur du quantitatif. Le qualitatif compte beaucoup en forêt et, par exemple, compenser des éoliennes qui pètent du boisement résineux par de la conversion en feuillus, des zones de vieillissement ou la création de mare peut très bien fonctionner. La biodiversité d'une forêt n'est pas que liée à sa surface mais aussi et surtout à sa qualité intrinsèque. Exemple les Landes : surface énorme, qualité inexistante = c'est de la merde.
Pour le quantitatif qui marche, il y a les prairies ou les pelouses sèches. Chez nous, les carriers qui étendent les carrières sur des zones ouvertes compensent en restaurant de grandes surfaces de pelouses sèches. Et ces zones de compensation sont, dans notre cas, très bien suivies sur la durée car les conservatoires.
Après, tu as des milieux au fonctionnement très complexes que l'on ne peut pas compenser et là, en effet, on devrait s'arrêter au E ou au R de la démarche ERC. Il faut aussi se dire qu'il y a encore quelques années, il n'y avait ni E, ni R, ni C dans les projets de ce genre. Alors oui, les porteurs de projets et l'Etat ont trop souvent recours au C sans même étudier les possibilité d'évitement et de réduction mais espérons que ce soit les prochaines évolutions afin de faire appliquer des lois vieilles de 1976......
Chez moi ils sont en train d'inonder une magnifique réserve pour oiseaux, parce qu'ils ont construit des éoliennes de merde au large (qui nous posent que des problèmes soit dit en passant), sous prétexte qu'il faut rendre à la mer..
Tout peut brûler du sol au plafond, tant que ça rapporte à un gros con.
Niquer la planète pour le plaisir de s'acheter une nouvelle Ferrari, ça n'a pas de prix. Pour tout le reste il y a Euro MasterCard.
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