[1870] L'Enfant de Strasbourg

Plus connu sous le titre La Strasbourgeoise* ou *La Mendiante de Strasbourg, ce chant date de la guerre franco-prussienne de 1870 qui avait entraîné pour la France la perte de l'Alsace et de la Lorraine. Longtemps tombée dans l’oubli, elle est réintroduite dans le répertoire des soldats dans les années 2000.

Après la guerre, elle a beaucoup été chanté dans les colonies des années 70, c'est par ce biais qu'elle m'a été transmise. Ma mère avait prit l'habitude de me la chanter lorsque j'étais très jeune, et je n'ai jamais pu en oublier l'air, ni les paroles.

Beaucoup de versions existent. Voici celle que je connais et en vidéo celle qu'entonne l'armée. Chaque dernier vers est répété deux fois.

Petit Papa, c'est donc la mi-carême
Car te voila déguisé en soldat.
Petit Papa, il faut que tu promettes,
Que c'est pour faire peur aux petits enfants.

Mais non ma fille, je pars pour la patrie,
C'est le devoir, tous les papas s'en vont.
Embrasse moi, toi et ta mère chérie,
Je reviendrai bien vite à la maison.

Ma mère qu'elles sont, cette lettre et cette médaille,
Que le facteur vient de nous apporter?
Ma mère tu pleures, tu pleures et tu regrettes,
On a tué petit père adoré.

Oui mon enfant, ils ont tué ton père,
Pleure avec moi, car nous les haïssons.
Quelle guerre atroce qui fait pleurer les mères,
Et tu les pères des petits anges blonds.

La neige tombe au porte d'une église,
Là est assise une enfant de Strasbourg.
Elle reste là, malgré le froid, la bise.
Elle reste là malgré le froid du jour.

Vint à passer une petite troupe,
Elle reconnaît l'uniforme Allemand.
Elle refusa, l'aumône qu'on lui tendit,
A l'ennemi, elle répondit fièrement:

Gardez votre or, je garde ma souffrance,
Soldats prussiens, passez votre chemin.
Moi je ne suis qu'une enfant de la France,
A l'ennemi je ne tends pas la main.

Tout en priant sous cette cathédrale,
Ma mère est morte sous ce porche écroulé.
Frappée à mort par l'une de vos balles,
Frappée à mort par l'un de vos boulets.

Mon père est mort sur vos champs de batailles
Et je ne sais l'endroit de son cercueil.
Tout ce que je sais c'est qu'une de vos balles,
M'ont fait porter ses vêtements de deuil.

Vous avez eu l'Alsace et la Lorraine,
Vous avez eu des millions d'étrangers.
Vous avez eu, mon père et ma mère,
Mais mon p'tit cœur vous ne l'aurez jamais,
Mais mon p'tit cœur il restera Français.