Sept ans de malheur pour un miroir brisé.
Impossible maintenant d’y voir ton reflet.
Où est passé ton alter-ego ?
Disparu ? Exorcisé ? Mutilé ? En morceaux ?
Éparpillé comme nos erreurs ?
Enterré dans un tombeau ?
On dit paraît-il chez les Indiens Navajos
Que le bris d’un miroir, petite sœur,
Serait le symbole de la fin d’une ère
Et le début d’une ouverture nécessaire.
Du servage te voilà libre et sans collier
(Bien que jamais il ne t’ai été imposé).
Mais sauvagement tu voudrais serrer
De tes doigts de peintre ma trachée,
Me forcer à déglutir, à abdiquer,
À réparer, ce que tu n’as su entretenir.
Tu traînes ta haine et ta peine.
Tu me traites de traître à perdre haleine .
De quoi te plains tu ?
Tu as gagné et j’ai perdu.
Ta forteresse est imprenable,
Ton palais des glaces : inextricable.
Tu me maudis, tu négocies, tu balbuties
Des mots pour que nos maux durent.
Tu t’intoxiques, verses des pleurs, te scarifies,
Faïence orientale ou pots de confiture,
Tout se brise dans ta fureur,
même tes toiles, pourtant pas de verre.
Peu importe ta rancœur,
Tu restes mon étoile et mon envers.
Complémentaire amie, je sais que c’est décevant.
Tu ne pouvais pas être mienne, tout simplement.
Pour toi, et ton rêve de normalité, c’est navrant,
Mais j’ai préféré l’obsidienne au verre blanc.
Plus fin. Plus élégant. Plus tranchant.
Différent de tes rêves de vaisselle et d’enfantement.
Peu importe tes malédictions, chère enfant,
Mon verre à moi, bien que noir, brillant, scintillant,
Ne dégoûte pas ce soir de mon propre sang.
Ne t’en déplaise. Fais bon voyage.
Affectueusement,
Le catalyseur de ta rage,
Vinnie Pyromant.
Auriez-vous rien à prescrire contre la jalousie et les silences toxiques ? Si on le vendait au prix de l'insuline on se payerait à l'aise le Mexique.
