La "Fingerprint Factory" du FBI pendant la Seconde Guerre Mondiale

L'étude des empruntes digitales se développa considérablement dans les années 1920 et 1930. Aux Etats-Unis, ce fut le FBI qui avait pour tâche de stocker toutes les fiches avec les empruntes. Dans les années 1920, le bureau qui s'en chargeait comptait seulement 25 employés, s'occupant de 800 000 fiches.

Sauf que ce nombre explosa avec le temps, mais surtout avec la Seconde Guerre Mondiale. En effet, les soldats, agents et membres du gouvernements avaient leur propre fiche. En plus de cela, le FBI devait s'occuper de traquer les potentiels espions ennemis, ainsi que de contrer les criminels qui profitaient de la guerre pour développer des marchés clandestins. En tout juste quelques années, le stock passa de 800 000 fiches d'empruntes à 70 millions en 1943.

Le disque dur n'existant pas, il fallait bien stocker ces tonnes de fiches quelque part, et cela força le FBI à déménager ses archives dans un hangar de la garde nationale d'environ 2 500 m², à Washington DC, le surnommant "Fingerprint Factory" ("l'usine à emprunte digitale").

Le bureau employa à son maximum environ 20 000 personnes, essentiellement des femmes, dont la tâche était de trier et de classer manuellement chaque fiche. Un travail long et répétitif, pendant dix heures par jour, six jours par semaines. Le travail était si intense qu'elles arrivaient à traiter environ 35 000 fiches par jour. Cela leur permettait de faire circuler les informations -parfois cruciales- le plus rapidement possible tout en aidant considérable l'espionnage et le contre-espionnage.

Les empruntes digitales continuèrent à être stockées de cette manière encore des décennies après la Seconde Guerre Mondiale, jusqu'à l'arriver des ordinateurs et des disques durs dans leurs services, ce qui facilita grandement les investigations du FBI.

Pour ce qui est des photos ci-dessous, elles datent de la guerre, de ce que j'ai lu elles dateraient de 1945.