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Contextualisation : C'est arrivé au début de cet été
T'étais là, jolie rouquine qui dans ma tête en déclenché la guérilla. Encore une fois.
Ce soir là, je suis loin de me répéter 100 fois que je ne bougerais pas. Cette époque est révolue, résolue, de manière absolue. Désormais plus besoin de marchander, plus besoin de me pousser ou de me faire chanter, je sors bien volontiers. Si c'était possible, si le temps passé à l'intérieur était compressible, si j'avais plus d'heures disponibles, si me mouvoir était moins pénible, le prix à payer moins terrible... Rester sans bouger serait impossible.
Alors je suis dehors. Aucune de mes connaissances n'était libre, c'est donc seul que je joue avec mon manque d'équilibre, avançant doucement mais sûrement en direction de ma destination. C'est un bar, pas le genre rempli de malabars et loubards, plutôt d'auto-proclamés barbares, de sympathiques gaillards, rondouillards pour la plupart. Ici on joue, on boit, on parle de Naboo et on ne lève surtout pas le petit doigt. Le liquide le plus répandu dans les bides et dans les verres c'est la bière, la musique qui nous sert de décor acoutisque c'est du métal, comme les bijoux qui ornent certaines parties des physiques des femmelles comme des mâles.
J'aime bien cet endroit. C'est pourquoi je m'y rends aussi difficiles soient mes pas.
Mais ce soir je n'entrerais même pas. Même si je l'ignore encore à ce moment là quelqu'un s'y trouve déjà, une certaine rouquine sensée être trop lointaine. Une rousse à la mignonne frimousse qui avait provoqué chez moi de sacrées secousses.
Dico. Larousse. La rouquine du bar.
C'est en approchant que j'ai eu ce petit frémissement. Cette allure... Cette chevelure...
Cette brûlure.
Encore aujourd'hui je rate souvent un battement au gré de mes déplacements. Je me contente de peu et suis souvent déçu, il suffit d'une couleur feu, même à peine perçue. Mais là, mon encéphalogramme était plat, mon coeur ne repartait pas. L'expression "j'ai buggé" ne m'était jamais si bien ajustée. Figé. J'était complètement et irrémédiablement figé. Même de dos j'étais certain de ne pas me tromper, même si j'étais éloigné et que la luminosité avait commencé à décliner. J'étais certain d'être dans le vrai.
Il lui a suffit de se retourner pour briser les chaînes qui me tenaient. Comme balayées par une bourrasque chaude de début de soirée d'été. Mon corps s'est détendu, mon souffle est revenu. Avec bien plus de douceur que je ne l'aurais cru.
Elle ne m'a pas reconnu.
Ses yeux sont allés dans ma direction mais rien ne me dit qu'elle a vraiment prêté attention, ils sont passés sans s'arrêter, sans regarder. C'est ce dont j'essaye de me persuader tout en avançant tranquillement vers la terrasse. Je prends soin de rester dans son angle mort, sans doute avais-je tort,
pourquoi ce besoin d'observer d'abord ? Pourquoi je ne me comporte pas à la warrior ? Aller ! Conquistador ! Troublé par mes pensées et concentré sur mes pieds j'envoie des salut de la main aux visages que je reconnais, ce sont là des bonnes manière, on ne peut pas dire qu'on se connait, disons plutôt qu'on s'est souvent croisés, ici qui plus est.
Une fois installé je dois me rendre à l'évidence, je connais les réponses à mes questions. Personnalisées dans un grand blond. Un grand blond aux airs d'étalon dont la proximité avec dulcinée me donne envie de l'éclater à grands coups de marteau-pilon. Proximité dont il essaye souvent de transformer l'essai sans succès, gentiment recalé.
Sourire carnassier.
Elle fait ça avec talent c'est impressionnant. Elle ouvre des portes pour mieux les refermer, brisant les doigts de celui qui les a glissé, sans pour autant paraître hors de portée. C'est difficile à expliquer avec des mots, elle joue en gros. Avec beaucoup de doigté, maintenant un équilibre fragile entre espoir tangible et inacessible. Il s’engouffrera dans la moindre faille ou bien se lassera au moindre refus appuyé, sans que cela n'arrive jamais.
Un sacré numéro d'équilibriste.
Ici, le patron m'aime bien aussi. Je suis un des rares qu'il vient voir pour savoir ce que je souhaite boire et me l'apporter après. La béquille doit aider. Mais c'est plutôt apprécié, comme ça pas besoin d'entrer ni même me déplacer, service princier, un véritable VIP. Echange de formalité et un russe blanc qui va arriver. Entre-temps l'objet de mes pensées a disparu, j'ai noté qu'elle était entrée au moment où le patron est arrivé, peut être une envie d'aller pisser. Là où elle se trouvait se tient face à moi un blond à la mine renfrognée, bras croisés, une chuchoteuse à son oreille et leur attention sur moi braquée. Il ne manque plus qu'un doigt pointé pour confirmer que de leur conversation c'est moi l'objet. Merde. Il semble hésiter, se retourne puis entame une conversation agitée avec un de ses potes qui me jette un regard en biais. Puis lentement je suis observé par toute la tablée. Il ne fallait pas beaucoup plus de motivation à notre blondinet.
En quelques enjambées il couvre rapidement la distance qui nous séparait et me lance un prévisible.
"C'est ma meuf que t'étais en train de mater ?"
Je n'ai rien répondu. L'ami, ici t'es en terrain conquis, je joue à domicile et c'est pas parce je suis seul en apparence que je reste sans défense. A cet instant, je me sens immensément puissant. Car viennent de se lever à 3 endroits différents de l'assemblée entre 2 et 5 personnes aux sourcils froncés. Et moi, je n'ai pas bougé.
Pour finaliser ce tableau digne d'un Tarantino mon verre est calmement déposé en face de mes jambes croisées.
"Twen, y'a un problème ?"
Faut pas faire chier des métalleux en recherche de tranquillité. Particulièrement quand tu as l'air tout droit sorti d'un boys band pour midinettes à peine règlées. Je fais signe que non de la tête, détaché, sors ma cb puis attrape mon verre pour en avaler une lampée. Je n'ai plus qu'une idée : vider mon godet et décamper. Récupération de ma cb et du ticket tout en prenant bien soin de ne plus regarder dans la direction de l'offusqué. Mais c'est en regardant partir le serveur repartir à l'intérieur que j'échange un regard avec celle qui a terminé de qu'elle avait à faire loin de mon regard indiscret.
A son tour de figer.
En d'autres circonstances j'aurais beaucoup aimé prendre le temps de regarder ce qui allait se passer, mais je vide mon verre en 3 grosses gorgées et le repose un peu plus brutalement que je ne l'aurais pensé. Sans plus la regarder j’attrape ma béquille puis me barre dans la direction opposée, aussi vite que j'étais capable de le réaliser.
Mauvaise idée.
Non je ne me suis pas viandé, mais honnêtement c'était pas à grand chose près. Je ne sais pas ce qu'on vu les gens présents mais selon moi c'était digne bien qu'un peu étonnant. Sans doute un poil trop physiquement hésitant pour passer naturellement. J'ai foncé tout droit sans me retourner jusqu'à entendre... Des pas précipités. Cela fait 3 minutes que je me suis barré.
Quelqu'un court derrière moi. Chose que je suis incapable de réaliser. Chose que je n'avais pas envie de réaliser. Hô doux espoir pourvu que lorsque je vais me retourner... Trop tard, ma chemise a été attrapée et je me fait violemment rentrer dedans. Je ne dois qu'à ma béquille de ne pas me viander méchamment.
J'entends une respiration haletante et quelques mots dans mon dos alors que je mobilise tout mon corps pour ne pas tomber, même une fois le choc passé ça reste difficile ne pas m'effondrer. Mes jambes hurlent de tout lâcher, qu'elles ne sont plus faites pour résister. Mais elles sont tombées sur plus con qu'elles. Plus fier qu'elles serait plus approprié, mais je sais que c'est stupide, je vais le payer très cher et ce sera pas en liquide. Je dois trembler comme une feuille, les doigts qui aggripaient ma chemise se font la malle. Je ne sais pas ce qui m'a été dit, je ne sais pas qui l'a dit, ma tête n'a pas jugé utiles ces informations et les a laissées à l'abandon. J'ai plus urgent à traiter.
Bon sang, j'ai MAL.
Un de mes genoux lâche contre ma volonté, ma main libre jaillit pour se saisir d'un feu de signalisation à côté.
Je. Resterais. DEBOUT.
Je sens sur mes flancs que quelqu'un essaye de m'aider maladroitement mais je suis déjà stabilisé. "Mes jambes marchent pas mais j'ai des gros bras." Une phrase que je suis souvent amené à réciter depuis quelques années. Souvent lorsque l'on propose de m'aider. Fierté, si c'était utile de le répéter.
Mais cette fois ci elle restera dans ma tête. Trop prétentieux pour être balancé ailleurs que dans l'environnement qui s'y prête.
Voyant que je ne menace plus de m'affaler, une voix au ton inquiet me propose de me poser.
"Y'a un truc pour s’asseoir là si tu veux"
Truc hors de portée de mes yeux. Voix reconnue, loin d'être inconnue.
La suite bientôt, je vais pas vous mentir c'est pas simple à écrire (dans tous les sens du terme), je prends donc mon temps.
tl:tr : Tu remonte et tu lis quand même.
Aaaah j'étais tellement content de pouvoir lire cette suite et arrivé à la fin, bah c'est pas la fin !
Vivement la suite, la plume est toujours là.
Un russe blanc qui est noir
Quel bizarre hasard se marrent
Les fêtards paillards du bar
Car encore Igor y dort…
Mais près d'son oreille,
Merveille, un réveil vermeil
Lui prodigue des conseils
Pendant son sommeil
Putain mais quel con ! le con ! tu peux pas nous laisser en haleine comme ça mais merde !
Déjà que j'ai vu la suite par pur hasard je vais devoir check ton putain de profil !
ça va le gars y boit des white russian pour se désaltéré, le temps de payé et le bordel est dirigé!