Péripéties d'un carabin à l’hôpital 29
Quand j'étais plus jeune j'imaginais que les services hospitaliers étaient entièrement gérés par les Médecins, et que les internes servaient d'assistants.
Très vite ma naïveté enfantine a été rattrapée par la réalité du terrain et la vérité est tout autre. Les internes sont sur tous les fronts, ils examinent les patients, font les prescriptions, organisent les examens complémentaires, s'entretiennent avec les familles et sont les premières cibles lors de pépins.
Les médecins eux arrivent à la fin du tour des chambres des internes, passent un coup de stétho par-ci par là pour la forme et jettent un coup d’œil aux prescriptions du jour.
Quand on est étudiant et qu'on est affecté dans un service au C.H.U, on est censé recevoir un enseignement des médecins formés et payés pour cela et pourtant ça n'est que très rarement le cas. Les internes eux bénéficient du savoir de leurs aînés, mais pas le bas de la pyramide hiérarchique.
Alors qui nous apprend le métier ? Les internes débordés ayant très peu de temps à nous accorder.
Alors pourquoi supportent-t-ils ça sans broncher, sans rien dire ? L'importance de la réputation et le bouche-à-oreilles ont une place majeur dans le milieu hospitalier, et un interne qui ne « tient pas le coup », a immédiatement une étiquette où est écrit à l'encre indélébile : Interne faible, peu fiable.
Voilà pourquoi ils subissent tout ce stress, cette masse monstrueuse de travail et de responsabilités. Voilà pourquoi le taux de suicide chez les internes est non négligeable.
Souvent livrés à eux-mêmes, ils peuvent demander de l'aide à leurs pairs la journée mais quid de la nuit ? Les gardes se font en trio, un externe, un interne et un chef. Après la contre-visite le médecin va se coucher et l'interne se retrouve seul pour tout gérer. Bien sur il est autorisé à appeler le médecin en cas de problème, mais pour conserver sa sacro-sainte réputation étincelante, il ne le fera qu'en cas d'extrême urgence. Un interne réveillant son chef est un interne chiant et bon nombre d'entre eux ont été confrontés aux foudres de leurs aînés.
La dépression et la fatigue avancée sont tabous, alors il faut serrer les dents et paraître irréprochable, d'autant plus si on espère une place dans le service plus tard. Une place, beaucoup de candidats, une rivalité inéluctable.
Et que dire des femmes internes en fin d'études désireuse de donner la vie mais envisageant un emploi dans leur service.
Les chefs de service ne voit pas d'un très bon œil les grossesses, vous comprenez, les futures mamans vont être absentes des mois et il va falloir chambouler la répartition des effectifs.
Alors on se sacrifie, on reporte ses projets familiaux et on se focalise sur le poste ardemment désiré. Quand il est en poche, on passe sa vie à travailler au vu de ses responsabilités, et la vie professionnelle empiète largement sur la vie privée. Enchaîné aux longues journées, aux gardes, aux astreintes, on finit par privilégier sa carrière et passer à côté de sa vie. Mais les poches pleines de billets.
« Je remercie le ciel pour n'avoir tué personne quand je suis arrivé. J'étais livré à moi-même, on ne m'a donné aucun conseil. » - Un interne second semestre.
Le milieu hospitalier a réellement besoin d'une réforme en profondeur, c'est une zone ou le droit du travail et le respect n'ont pas la même signification qu'ailleurs. Ma copine m'en parle souvent, on ose appeler des infirmières "cadre" mais elles n'encadrent rien. Elles font des plannings et gèrent dès recrutement voilà tout.
Le probleme a l'hôpital c'est que personne ne manage rien, c'est une montagne technocratique, où le pouvoir est tenu par celui qui en sait le plus ou qui a la plus grosse paire de couilles. l'hopital public est bloqué 30 ans en arrière à ce niveau, on voyait ce genre de choses dans les grosses boîtes dans les années 80.
J'espère pour toi qu'un jour tu pourra voir ce changement s'amorcer, travailler dans un tas de merde pareil c'est franchement terrible. Heureusement que vous êtes passionnés par votre métier et que vous êtes correctement rémunérés.
Bon ben je vais devoir remater 4 saisons de Scrubs pour retrouver ma confiance envers le milieu hospitalier
Tu me fais peur ...
J'arrive seulement en deuxième année, encore tout content et tout frais, comme me l'a dit un chef de clinique lors de mon stage "c'est le randonneur motivé au pied de la montagne"
Je suis aussi en P2, y'a largement de quoi s'éclater en méd t'inquiètes pas, (sauf si t'es à P13 pour etre honnete leur fac est une immondice).Ici on a les moments pas cool, les imperfections du métier mais y'en aura énormément ou ça sera l'éclate, surtout en p2/d1 !
Les soirées, le temps libre, les demoiselles, les Bro', le w-e d'inté, que de bons souvenirs :')
C'est sur que les études sont supers, j'ai rencontré des potes en étant doublant et on sort souvent ensemble, on est dans le même groupe d'inté, on va bien se marrer pendant quelques années avant de prendre une claque en arrivant à l'hôpital ahah
'' on finit par privilégier sa carrière et passer à côté de sa vie. Mais les poches pleines de billets.'' ... Dure réalité
Tiens, un interne c'est quoi par rapport au médecin?
Car perso, je suis infirmier en Belgique et on utilise pas ce moment par chez moi. C'est ce qui équivaut à nos assistants alors?
C'est comme un apprenti en fait. Il est sur le terrain et se forge une expérience en temps réel.
Théoriquement les médecins les encadrent et les forment mais apparemment ce n'est pas toujours le cas...
Un interne a fait ses 6 années d'externat et applique la médecine, cependant ça n'est pas encore un médecin et il apprend la pratique sur le terrain.
Moi j'ai ma petite médecin de campagne, des qu'elle a eu son cabinet, elle est tombé enceinte. Mais elle est restée quasiment jusqu'au bout de sa grossesse au turbin et elle est revenue a peine 6 mois après
Ça sent le livre qui balance sur le monde hospitalier ? Sinon courage :)
PS : Mon doigt de pied va mieux, il est redevenu normal tout seul !
Oh oui. J'ai fini d'écrire, je fais les finitions maintenant avec ma copine calé en langue française et le constat est que le bouquin est très sombre et balance pas mal.
Merci :)
Parfait Bro' !
J'ai encore 2,3 histoires à publier sur Choualbox et je suis particulièrement fier de la dernière qui va clore mon bouquin :)
C'est vous qui m'avait encouragé à faire le livre donc je compte bien vous tenir au courant de son avancée et de sa sortie ^^
Les péripéties sont nées sur Choualbox :)
Je sais, c'est pas rapport à l'histoire de Terracid toussa toussa...
ça fait 5 ans que j'ai pas ouvert un livre et c'est toi qui me fait re-lire aha
On est nombreux à te le dire, je vais ajouter ma pierre à l'édifice : J'ai très hâte.
Je suis passé par la P1 où je me suis fais de très bons amis que j'ai encore aujourd'hui (7 ans après), avant d'arrêter au milieu de ma seconde P1 (je fini mon Master 2 d'Ecole de Commerce actuellement).
Mon meilleur ami est infirmier, ma meilleure amie est devenue sage-femme, une autre est interne en 2ème année (parcours sans fautes depuis 7 ans)
J'ai un attachement à ce milieu hospitalier, et je retrouve énormément de ce que tu décris quand je discute avec eux.
Je pense que quand tu le sortira enfin, ce bouquin, je l'achèterai en 4 exemplaires.
Un pour l'infirmier, un pour la sage-femme, un pour l'interne, et un pour moi :D
Ca fait plusieurs fois que tes histoires ont pris un point de vue plus extérieur que le tiens.
Ca me plait moins dans ce format la.
Mais ca plaira a d'autre ! keep it up !
Commentaire supprimé.
oh bordel. Mec, ce commentaire est interdit sur une box de Razorbakk. La sentence est d'aller niquer ta mère tellement profondément que tes aïeux le sentent passer depuis le fond de leur gorge pourrie par toute la merde qu'ils ont du sortir dans leur vie d'antan avant de donner naissance au morceau d'foetus inachevé intellectuellement que tu es.
Sincèrement, nique ta vie.
Ouais, accessoirement j'avale aussi,,mais c'est tellement gratifiant quand la méchanceté est gratuite.
Il a pas assumé son commentaire, tu pourrais faire un résumé de son message pour les retardataires comme moi ?
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