Décembre 2005, réveillon du jour de l'an dans la grange d'un pote accolée à la maison familiale au fin fond du Haut-Var. 

Rapide tour de notre terrain de jeu pour la soirée. L'Hôte nous indique une porte au fond donnant sur un couloir. Sur la gauche une porte donne sur une chambre, deux grands lits et des chiottes... 
Au fond de ce couloir une porte entre-ouverte, d'où nous parviennent les accords d'une musique, qui en ce lieu nous paraît irréelle... Non non... ça donne sur la maison de ses parents, à éviter donc, souligne notre guide.

Nous avons de la place, les gens sont cools, le son est de bonne qualité, un hippie a même pris sa tente histoire de faire des aquariums en intérieur... Le seul bémol c'est qu'il fait un froid de canard, à part dans la dite tente... 
Je crois que je suis resté avec ma veste toute la soirée. Rien de bien méchant nous sommes dans une grange après tout. 

La soirée se déroule très bien, je rends l'âme vers 3h du mat sur une sorte de canapé de fortune. Pas de vomis. Nickel. 

Vers 6h du mat cependant, une douleur foudroyante me sort de mon sommeil/coma, il faut que je chie, rapidement. 

Face à l'urgence, mon cerveau me dirige vers la fameuse chambre où tous mes fragiles, mais néanmoins malins, comparses se sont réfugiés plus tôt... 

Je rentre discrètement tout en serrant les fesses. Dans les premiers moments je suis assez étonné du nombre de personne dans ces deux lits, en chien de fusil, tête bêche, j'aperçois même le hippie dormant par terre. Bref pas le temps de m'attarder. Au fond, derrière une sorte de cloison se trouve mon vieil ami, Jacob Delafon, un soulagement me traverse. Je baisse mon futal, pose mon cul et lâche tout. 

Bon c'est pas du joli joli, ça oscille entre crotte solide et petite coulante, mais ça n'a réveillé personne dans la pièce. Doux Jésus. 

L'affaire terminée, je me rends compte que j'ai oublié la règle numéro 1 avant de chier, checker si il y a du PQ. Réponse : Négatif. 
Rien dans mes poches, rien à proximité... Je décide de partir en quête du Graal, pantalon remonté au milieu des cuisses. 

Je me dis que j'ai plus de chance de trouver mon bonheur dans la maison de mon pote que dans une grange remplie d'épaves pouvant potentiellement me voir dans cette situation délicate. 

J'ouvre délicatement la porte interdite, descend un petit escalier donnant sur une pièce où il y a un peu de lumière. Je passe discrètement la tête pour voir si la voie est libre, j'aperçois un téléviseur allumé et le père de mon pote endormi sur son fauteuil. Je vois aussi que pas très loin sur une table il y a un &quot;Télé 7 Jours&quot;.

 Parfait. 

Je m'en empare. Je refais le trajet inverse, m'installe de nouveau sur le trône, j'arrache une page, puis deux, puis trois. &quot;Cette fois c'est bon&quot;, pensais-je tout haut. 

Je tire la chasse... Aucun effet. 
Je réitère. Aucun effet. 
Jai du rater le passage durant la visite guidée mentionnant que ce WC n'était pas fonctionnel... 

Rapide analyse de la situation, personne n'a été réveillé durant mon périple, personne ne m'a vu. 
Alors Ok ça pue la merde dans cette chambre de l'enfer mais bon. Je décide courageusement de rejoindre la grange et mon squat de fortune afin d'y finir la nuit. 

Réveil dans le gaz, nous allons dehors profiter des premiers rayons de soleil de la nouvelle année. Personne n'évoque mon acte. Ne voulant pas m'éterniser sur les lieux du crime je prends place dans la première voiture regagnant la civilisation. 

Je n'ai jamais eu le courage de m'excuser auprès de mon pote, bien que nos chemins se soient séparés. Mais depuis ce jour là je check toujours s'il y a du papier et si la chasse fonctionne. 

Tl;dr : J'ai chié en soirée.

Août 2008, nous partons avec deux potes en vacances à Amsterdam, histoire de découvrir les spécialités locales. Départ de bonne heure avec la voiture de mon pote, nous passons chercher le dernier aventurier chez ses parents, il charge ses affaires, nous les saluons et ils nous souhaitent un bon voyage en Allemagne, mytho savamment conçu pour éviter tout soupçon... 
On démarre, enfin mon pote tente démarrer sa caisse, rien n'y fait. 
Le père du collègue vient nous voir &quot;un problème avec la voiture ? &quot;, on regarde pendant une heure, rien y fait. 
Voilà que la maîtresse de maison arrive et lâche un &quot; Chéri prête leur ta voiture&quot;, il tire un peu la tronche (normal c'est un coupé BM) mais fini par nous filer. Le comble c'est que son fils n'a pas le permis du coup on se retrouve avec la responsabilité de la dite voiture du Padré. 

Bref, trajet plutôt long, escale à mi-chemin puis nous repartons en direction de la terre sainte, du moins pour nous à cette époque. 
Le séjour se déroule bien, le camping où nous sommes est correct, la météo pas en notre faveur mais nous passons de bonne vacances. 

Puis vient l'heure du retour, on embarque, je prends le volant. Au bout de 2/3 heures mon pote voyant un aire d'autoroute me signale qu'il a envi de pisser, je mets le cligno m'engage puis finalement non je décide qu'il attendra la prochaine ce fdp... Encore aujourd'hui je sais pas pourquoi j'ai fait ça. Bref. On s'arrête à la prochaine. On roule, on roule, on se fait arrêter par la douane, les mecs retournent la bagnole sortent toutes nos affaires, ne trouvent rien et lâchent &quot;bon on vous laisse tranquille mais vous rangez tout ça&quot;. 

Affaires rangés, changement de pilote et nous voilà réparti. On roule, on roule, puis mon bide commence un peu à me faire comprendre qu'un arrêt va devoir s'imposer prochainement, je me dis que c'est sans doute le stress de l'uniforme et la fouille au corps mais en réfléchissant je me rends compte que non, ça fait un moment que j'ai pas chié et je commence à mieux comprendre la fulgurance du machin... 

Je demande à mon pote de s'arrêter à la prochaine aire, forcément pour se venger il me fait le même coup, cligno puis non. Ça rigole, ça rigole, sauf que moi je commence à transpirer. 
Sans aire à proximité, je lui demande de s'arrêter sur le bas côté, il me répond &quot;on est sur l'autoroute on peut faire ça, ça va retiens toi on s'arrête à la prochaine&quot;
Sauf que &quot;la prochaine&quot;, bah elle n'arrive pas.  Je me tords, j'en peux plus, je le supplie de s'arrêter, il prend ça à la légère et continue de me demander de me retenir. 

Bon ok, mais sauf que 5min après, là j'y arrive plus, je baisse mon froc me soulève légèrement du siège, là ils commencent à perdre leurs mots &quot;mais qu'est ce tu fous&quot; Je lâche un dernier &quot; arrête toi maintenant &quot;. Mais il refuse, cependant mon pote à l'arrière dont la voiture est celle de son père tout de même, commence, enfin, à prendre ça au sérieux et sort de nulle part une assiette à soupe en plastique, qu'il arrive à glisser sur le siège passager, sous mon 'siége'... Juste au bon moment...
 
Délivrance, je lâche tout, je rempli le truc, ils hurlent, le conducteur passe la tête par la fenêtre et se concentre pour continuer à conduire. À l'arrière, notre héros lui n'a pas ce luxe d'avoir des fenêtres qui se baissent, il vit donc pleinement l'expérience. 

Finalement une aire se fait apercevoir, nous sortons de la caisse, je jète le réceptacle, file aux chiottes et conclu que je dois également jeter mon caleçon. 
Je repars nu sous mon jeans mais délivré, devant la voiture, mes deux compères alternent entre rire et dégout. 

Voiture aérée nous repartons et le trajet se termine bien. 

Tl;dr : J'ai chié dans une voiture, sur l'autoroute, à bonne vitesse

Papachoual, ingé, amateur d'alcool et de ta mère... Je franchis un cap en m'inscrivant enfin ici. 
Bises

Celui qui ramènera l'équilibre sur Choualbox.. .

jeanmoulebite

J'ai chié en soirée

J'ai chié sur l'autoroute

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