Couvre feu au Chili - retour de Patagonie

De l'émeu à l'émeutes.

Assis sur un banc je contemple une dernière fois le fjord, ou golf, Almirante Montt. Il fait - enfin- gris en Patagonie. Un taxi m’emmène au terminal de bus où je prends mon bus, traversant les steppes du géant Patagon entre Puerto Natales et Punta Arenas. Je regarde les photos du séjour, marqué par la beauté des lieux traversés.
J'ai vent depuis quelques jours des échauffourées à Santiago. bien qu'ayant bien conscience du ras-le-bol général dans le pays, je ne réalise la gravité des faits qu'en arrivant à l'aéroport et découvrant les gens agglutinés devant les écrans retransmettant les informations en continue. Le Chili vire à l'émeute. Je passe d'ailleurs littéralement en quelques heures de l’émeu à l'émeute.
Le vol se déroule sans souci, mais le commandant de bord fait allusion à la situation chancelante dans la capitale. Nous atterrissons à 21h15 et découvrons en réveillant nos téléphones qu'un couvre feu est déclaré à 22h à Santiago. L'équipe Terra Chile au complet m'informe de la situation et suivra mes mésaventures, pas à pas. Il me reste 45 minutes pour trouver mon chauffeur et quitter la ville. L'affolement est général. J'arrive en courant jusqu'à Mauricio et nous nous pressons, comme nous pouvons car Mauricio boite.
Nous partons, Il y a des incendies partout. Nous quittons une première fois l'autoroute au niveau de Curacavi: des barricades enflammées font faire demi-tour à tous les véhicules. Nous partons sur des petites routes où nous slalomons entre les barricades enflammées et enfoncées. Nous voyons au loin un cortège de manifestants. 3 policiers anti-émeutes, isolés à 5m de nous quand nous passons font feu sur eux. Nous sursautons. Je vois une carabine, Mauricio me dit que les munitions sont non-létales. Nous regagnons l'autoroute en écoutant chaque nouvelles que nous donne la radio. Marie suggère que nous nous arrêtions à un hôtel pour la nuit et terminer le voyage le lendemain. Ma curiosité me pousse à dire à Mauricio de continuer.
Il me raconte ému que la dernière fois qu'un couvre feu a été déclaré au Chili, ca a duré 7 ans, de 73 à 80.
Nous sommes de nouveaux sorti de l'autoroute quelques 50 km plus loin par une nouvelle barricades. Nous passons sous une banderoles disant "No autopista durante la revolucion".
Nous nous dirigeons finalement vers Quilpué. En longeant la ville, nous écoutons à la radio que l'état d'urgence à Valpraiso est déclaré et que les militaires prennent le contrôle de la region. Le couvre feu est déclaré. Nous avons jusqu'à minuit pour arriver ! et Mauricio, rentrer chez lui.
Les supermarchés sont en feu, des immeubles entiers aussi. Nous devons passer par Viña. La ville bien que moins rebelle que sa voisine est jonchée de feu de poubelles et de pneus incendiés. Nous passons au beau milieu de 3 barricades brûlantes et d'un cortège de manifestants, battant ses casseroles de protestation.
Étonnamment nous arrivons rapidement à destination, les militaires ayant déjà pris place dans la ville. L'odeur est abjecte et pique la gorge entre fumée et gaz lacrymogène. il règne une atmosphère apocalyptique. les gens que nous croisons ont le visage marquée par les larmes. Je regagne mon domicile... Enfin. Mauricio me dit qu'il part chercher un sauve-conduit au commissariat le plus proche. Nous nous quittons. Affamé, je me jette sur mon frigo et allume mes plaques me tentant pour un bon plat de pâtes vite ficelé. Ma bonbonne de gaz se termine alors que l'eau ne boue même pas. Je dormirai le ventre vide et les oreilles occupées par la répression gigantesque que je peux observer depuis ma terrasse. La ville fume en diverses endroit. Demain je découvrirai l'étendue de la catastrophe.

Couvre feu au Chili - retour de Patagonie
Poster un commentaire
anonyme
anonyme
5 ans

concha su madre !

anonyme
anonyme
5 ans

Commentaire supprimé.

MarkVanRommel

J'avoue... j'aurais dû couper un peu plus.

PunkyZlip
PunkyZlip
5 ans

Encore des sans dents pas contents, on attend le commentaire avisé de Dens sur la situation.

BarbaraGourde
IMG
Wendigo
Wendigo
5 ans

"No autopista durante la revolucion".
--> "Pas d'autopsies pendant la révolution" ?

MarkVanRommel

Presque... Pas d'autoroute durant la revolution.

GigaProut
GigaProut
5 ans

Hasta siempre la revolucion de puta !

Cette page est réservée aux ADULTES

Tu es sur le point d'accéder à un site web qui contient du matériel explicite (pornographie).

Tu ne dois accéder à ce site que si tu as au moins 18 ans ou si tu as l'âge légal pour visionner ce type de matériel dans ta juridiction locale, l’âge le plus élevé étant retenu. En outre, tu déclares et garantis que tu ne permettras aucun mineur à d'accéder à ce site ou à ces services.


En accédant à ce site, tu acceptes nos conditions d'utilisation.