CSB naturaliste #3 : Déontologie ou voile intégral ?

Depuis que je suis petit je sais que j'aime être dehors pour avoir un contact avec la nature. C'est ce qu'on appelle la sensibilité. Cette sensibilité au fur et à mesure que je grandissais s'est imprégnait de morale, de culture, d'opinions. J'ai appris à comprendre ce que je regardais pour en traduire des informations. L'endroit est-il pollué ? Est-ce que le changement climatique est réel ? Est-ce que ça sera porc ou poulet ce soir ?

Sauf que voilà, j'ai appris PARCE QUE j'étais intéressé. Comment alors inculquer une pensée "éco-responsable", disons de bon-sens la plupart du temps, au reste de mes concitoyens alors qu'ils se sont penchés vers d'autres passions ? Ne suis-je pas entrain de dogmatiser mon intérêt propre ?

Et après tout, pourquoi sensibiliser ? Suis-je réellement sensible au monde qui m'entoure ? On pourra par exemple reprocher aux "amoureux de la nature" de cautionner beaucoup trop de choses pour assouvir leurs pulsions horribles de chercheurs de vie différentes de l'enfer des ville. En effet, je conduis ma voiture, sur une route goudronnée, et j'importe du matériel chinois pour conditionner mes prélèvements (j'aime bien récolter le caca des renards, c'est très intéressant). Et même que des fois, je prends l'avion pour partir en vacances alors que je crache sur le connard qui jette sa clope à moitié fumée par la fenêtre de sa voiture, sans permis, débridée.

Effectivement, je suis une sombre merde. Mais vous aussi. Parce qu'à l'échelle de tout ce qu'il y a à savoir en science, je suis un néophyte comme vous. Je mérite alors la même indulgence que vous sur tout vos actes et en contre partie vous devriez être réellement citoyen. Mais là n'est pas là question.

Est-ce que ce qui est moral pour moi est déontologique (éthique dans la pratique) ?
Quand j'étais petit, je capturais des serpents ou des orvets. Je les cachais à mes parents (souvent mais pas toujours) et je les observais longtemps. Et il m'est arrivé (comme je m'en veux) de les oublier tout bonnement sous mon lit durant des semaines dans un bocal en verre bien fermé pour éviter l'évasion... Disgrâce infâme qui inonde mon âme, je provoque une tempête à chaque fois que je... bref. Holocauste.

Aujourd'hui je bosse entre autre avec des reptiles (qui demandent manipulation bien souvent pour connaître l'état de l'individu) et avec les insectes (qui sont parfois prélevé et conservés dans de l'alcool pour des déterminations en labo, impossibles autrement). Oui, c'est classe. Voire badass. Mais est-ce éthique ? Dois-je tout arrêter pour me confiner dans la ville à éviter de nuire à la nature par ma présence qui essaie de les sauvegarder ?

Pour illustrer cela, je vous présente une série de vue de dessous (1ere ligne : Couleuvre vipérine / 2eme ligne : Couleuvre à collier / 3eme ligne : Couleuvre verte et jaune) j'ai moi-même initié pour une étude dans une réserve naturelle.

CSB naturaliste #3 : Déontologie ou voile intégral ?
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Madfap
Madfap
7 ans

C'est pas faux.

anonyme
anonyme
7 ans

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Japhet
Japhet
7 ans

@PtitPapier: Déso des mots.
Et c'est cool que tu ais argumenté, c'est ce que je cherchais. It was a trap all along !
Et chui plutôt d'accord avec toi

Kazuko
Kazuko
7 ans

En meme temps dans ta cabane dans un arbre perdu en pleine forêt a chasser tes lapins et te laver dans la rivière tu seras encore moins utile a la préservation des espèces.
Si tu fais ce métier c'est que tu y vois un intérêt, un but final meme au dela de la préservation ou de l'étude.
Donc non cest pas mal, comparé aux gros lourds qui font absolument rien pour anticiper leur dégâts

SheepLeader

Ce genre de "conflit d’intérêt" est permanent dans ces métiers là je pense... Je me suis posé, et me pose toujours les mêmes questions au sujet de mes anciens tafs; baguage oiseaux plus particulièrement. Pour ma part j'ai préféré mettre ça de côté, j'ai du mal à observer l'impact concret et direct de mon action, ça me gène. Et même si j'ai parfois pris mon pied sur un camp de baguage ou lors de certaine manip, je pense que c'est avant tout un plaisir perso, et un peu égoïste.
Je reste malgré tout un vrai passionné de piafs mais je préfère les laisser un peu peinards, je me contente de les observer. A mon avis le meilleur moyen de préserver notre environnement reste d'adopter un mode de vie plus propre (consommation, déplacement, habitation, etc...) et de partager ça autour de soi. Montrer qu'on peut vivre bien, et même mieux, en faisant attention à ses actes. Il faut aussi se servir de notre passion et de nos connaissances pour "prêcher" la bonne parole, partager la beauté et la richesse de notre planète et amener les gens à réfléchir à tout ça. ça a plus d'impact qu'on ne le croit.

Japhet
Japhet
7 ans

@SheepLeader: je suis assez d'accord avec toi. Surtout pour les baguages que j'ai pu faire. C'est plaisant mais ça doit être traumatisant pour les piafs.
Comme je disais dans ma précédente csb naturaliste : " Quel marqueur ? Quel indice nous permet de lire un paysage ? Quel élément doit-on faire parler pour dire ce qui va de ce qui ne va pas ?". Oui je m'autocite balek, j'avais un peu la flemme d'écrire. Donc observer c'est bien mais avoir des outils pour prêcher c'est mieux. Sinon on a pas d'argument et on tourne au religieux (prêcher la sensibilité uniquement). Tu vois ce que je veux dire ?

SheepLeader

@Japhet: Ouep, tout à fait d'accord. Les connaissances apportent du crédit à ce que tu racontes et au message que tu essayes de faire passer.

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