Les Champignons de la Lune Rouge

La deuxième fois que j'ai testé les champis, c'était il y un peu plus de 2 ans, le 26 septembre exactement, le jour (enfin la nuit) où la Lune était en France rouge, je ne sais plus exactement pourquoi mais il me semble que c'était due à Mars. Pas sur, si un choual astronologue passe par ici..

A la base j'avais rédigé ce texte pour moi, ou mes potes, et puis Mezut m'a parlé de ce groupe que je ne connaissais pas.
J'ai décidé de laisser tel quel, alors soyez conscient de l'aspect "Je m'adresse à moi-même en écrivant ça"

- Les Champignons de la Lune Rouge -
Samedi 26 septembre.

Ce soir nous étions au 17RPB pour une petite soirée bucolique entre amis. Après quelques godets de bière et de gintoconc, l'alcool commençait à faire son effet. Nous rions.

Les anecdotes fusent, les souvenirs sont racontés, les amis sont bien présents et c'est agréable. Je discute avec Ed qui me parle de son parcours professionnel divers et varié. Fouf me fait un récit trés (trés) détaillé de son WEI, Pep commence à s'ambiancer, les meufs papotent dans le canap'.

Je n'ai pas vu RomTer depuis un petit bout de temps, c'est sa première fois au 17RPB, et alors qu'il revient de Dam', il me montre ce qu'il a rapporté (et non pas "ramené" <3). Des truffes d'Amsterdam, voilà ce qui est au menu ce soir. Il s'agit d'une portion prévue pour une personne mais qu'importe. Ed nous précise qu'au vu du packaging et des symboles affichés, ce sont les plus puissants.

Dans le même temps, Fouf sort les champis qu'il a fait pousser puis sêcher. Nous entamons les hostilités avec RomTer après avoir partagé la portion. Je zieute ce que je dois ingérer et je me dis que c'est gros une portion individuelle. La texture de la truffe en bouche me rappelle vaguement celle qu'aurait un marron glacé, ça se craquèle et ça fond en même temps. Pour ce qui est du goût, ce sont des champignons et le kiff n'est pas là. Je fais passer le tout avec de la binouze.

De son côté Lu a fait de même avec les champis de Fouf.
Le temps passe.
On boit, on fume des clopes et puis on attend que ça arrive.
Et puis j'oublie, grosse discussion avec RomTer. Je me dis que ce mec est formidable et que putain je suis content de le connaître.

Et tout à coup ça commence.

C’est très subtil mais la variation est là. Je sens que quelque chose se passe dans mon corps. Comme une vague de chaleur rafraîchissante qui grandit. Cela se propage de mon ventre à mon visage. Je me laisse envelopper avec sérénité. Mon visage fourmille à mesure que la sensation se répand. Je me lève, pour voir si cela affecte ma motricité. Il n’en est rien. Et puis tout à coup je comprend que ça ne fait que commencer.
Ma perception du monde environnant change. Je sens, touche, vois, entend et ressent les choses comme avant, mais tout est sublimé.

Les lumières sont fabuleuses et créées des contrastes qui me fascinent. J’aimerais pouvoir prendre en photo ce que j’ai devant les yeux, mais je sais bien que c’est impossible. Alors je regarde.

L’appart’ d’abord, que j’ai l’impression de redécouvrir. Les couleurs m’apparaissent intenses, saturées. Les jeux d’ombres avec les lumières me subjuguent.
Les potes après, je regarde et j’observe ces compagnons de soirée. RomTer est beau, Armelle est magnifique, Lu sublime. Et je les regarde.
Je me dis que si ici c’est comme ça, qu’est-ce que ça doit être à l’extérieur. Je passe ma tête par la fenêtre du salon et j’observe que la perspective qui se profile le long de l’immeuble est belle, elle aussi.

Je suis sur le cul.
Et soudainement je comprends que je ne peux pas me limiter à cet appart’, beaucoup trop petit et confiné pour l’ambition éphémère qui me prend.
J’annonce que je ne vais pas rester et que je veux aller faire un tour. J’engage Lu à faire de même, RomTer est déjà en train de mettre ses chaussures et nous sortons.
Tandis que Lu se motive, j’imagine que son expérience sera surement différente de la mienne et j’ai hâte qu’elle me fasse part de ses impressions.

En attendant je déambule dans le quartier avec Romain, qui est dans le même état que moi, et qui me fait part de ses ressentis à mesure que nous avançons dans ce décor changeant. Le petit passage entre les deux barres d’immeubles qui mènent au Pizza Hut et l’architexture du lieu nous éclate. On est dans un décor créé pour nous, l’euphorie nous gagne et c’est la liesse totale. On continue de parler, on se dit qu’on s’aime de ouf, c’est niais et beau en même temps. Et en même temps on s’en fiche. Ce qui compte c’est ce qu’on ressent. Là. Tout de suite.

Silence.

Nous demeurons silencieux pendant un temps impossible à quantifier. 30 secondes, 5 minutes ou une demi-heure, qui sait ?
Si nous cessons de parler, c’est pour mieux écouter et apprécier les sons de la ville. Le grondement sourd, lointain et continu qui vient certainement des voitures sur le périph’ est la base de ce silence urbain. Des dizaines de sons viennent ponctuer ce qui nous apparaît comme une symphonie.
Bruits de pas, verre qui se brise, un chat qui miaule de colère, une mobylette qui passe et le klaxon d’une voiture. La liste est longue, j’entend même la cigarette de RomTer se consumer petit à petit. Un ange passe…

Finalement nous repartons. Et tombons sur Lu, Ed et Bruno qui nous cherchaient justement. De fil en aiguille et après avoir dit au revoir à Armelle, dans sa voiture avec une lumière bleue sur son carré Hermès, image qui me restera, nous partons vers les toits.

La lumière des rues de Montrouge est jaune et puissante. Sur le chemin Lu remarque un mur de briques rouges avec des reflets pailletés.
« C’est beau, c’est si beau ! » répète-t-elle. La voir si heureuse me fait sourire.
J’ai l’impression que chaque seconde qui passe est emprunte de quelque chose d’exceptionnel.

Nous abordons finalement la montée du parking menant aux toits. Changement d’univers. La lumière est ici beaucoup plus froide et ténue, la sensation d’avoir quitté la rue pour un autre ailleurs est impressionnante.

Ed qui nous accompagne est sobre et nous rassure sur le fait qu’il jouera le « vigilante » ce soir. Nous escaladons le toit pour en rejoindre son point culminant. Conscient de ce que j’ai pu voir et vivre depuis le début de cette « aventure », je m’attends à être époustouflé par ce que je verrai du haut de ce toit. Aussi garde-je les yeux baissés jusqu’au dernier moment afin de me laisser submerger par le paysage. Puis lentement, mon regard balaye ce qui nous entoure à 360 degrés.

Difficile de mettre par écrit ce que j’ai vu tant ce mélange de sensations est complexe. Devant mes yeux se déploie un paysage urbain beau de part la familiarité qu’il m’évoque. Des barres d’immeubles de béton parsemés de rectangles lumineux et jaune que constituent les fenêtres, des grues ça et là, disposées sur différentes strates et qui brillent de leurs petits points rouges respectifs, des éclairages chauds et froids, des arbres qui secouent leurs branches à la lumière de la lune. Qui est rouge.

LA LUNE EST ROUGE !
Tout est magnifique…
Sentiment de plénitude.

Je photographie dans ma tête ces instants que nous passons ensembles, alors que résonnent de façon un peu étouffée les sons choisis par Pep ou Fouf, restés à l’appart’.

Nous restons relativement longtemps sur ce toit, à observer et à redécouvrir la rue sous un autre angle. Bruno, RomTer et Ed’ amorcent le retour. Nous constatons avec Lu que les effets des champis s’amoindrissent. Et nous décidons que le mieux à faire est d’aller se coucher afin de ne pas vivre la redescente et se réveiller « dans le monde réel ».

Les garçons sont déjà à l’appart alors que nous terminons de descendre la pente du parking et que nous sommes de retour dans la rue jaune. En redescente mais toujours deshinibés, nous jouons avec le décor, les briques pailletées, les motos et scooters garés. Et puis on décide de rouler un dernier pétard, quand même. Exercice très périlleux dans notre état. Nous rions, nous discutons, nous nous taisons. Je me sens bien, on fume finalement un pet’ dégueulassement roulé, mais qui conclu très joliment cette soirée, alors que nous sommes assis par terre à côté de crachats, chewing-gum et autres merdes de chien encore fumantes. Mais cela n’importe pas.

De retour à l’appart’ je salue nos compagnons et file me coucher. Dans un état assez vaporeux, j’entend RomTer parler de moi avec Bruno, Ed et Fouf. Je me souviens de son bisou sur mon front avant qu’il ne décale, incapable que j’étais de bouger. Et Lu de me rejoindre. Le sommeil nous gagnera lentement…

Les Champignons de la Lune Rouge
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anonyme
anonyme
a
6 ans

aucun rapport avec mars juste une histoire d'alignement je crois

retsilA
retsilA
6 ans

Ça c'est de la cool story, bro !

Mezut
Mezut
6 ans

Joli tripreport ! Tu as bien fait de le poster.

Ça se lit trèsbien et tes descriptions sont au top même si c'est toujours dur de poser des mots la dessus

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