NSFW[Cinéma] Les Diables (The Devils - 1971)

Aujourd'hui, dans la série des films que l'on ne voudrait pas voir avec sa maman : Les Diables de Ken Russell (The Devils en VO).

Inspirée de l'affaire des possessions de Loudun de 1634, Russell nous présente ici une version bien plus grand-guignolesque qu'un emmerdant rapport juridique.
Au programme, un prêtre dragueur, un roi travelo, des nonnes hystériques, un chanoine exorciste qu'on croirait issu d'un groupe de glam rock, une simili inquisition, les Dupond et Dupont sadiques de la médecine, d’irrépressibles envies de cul, et bien entendu dans ce genre de contexte : Richelieu.

Urbain Grandier, curé du bled annonce qu'il s'occupera de l'intérim' suite à la mort du gouverneur local, fier de cette ville qui a su restée unie malgré la peste et le nombre important de protestants parmi ses habitants. Sauf que Richelieu, il aime pas trop les pays où les villes sont un peu trop fortifiées et indépendantes et ne sont pas facilement matées si le Roi se lève de mauvais poil. Il lui faut donc trouver un moyen d'écarter Grandier qui lui tient tête grâce au soutien de la population et du Roi.
Et l'avantage d'avoir pour rival un orgueilleux dragouilleur qui abandonne des filles enceintes, attise les passions de mal baisées et a des positions théologiques un peu trop avant-gardistes, c'est que c'est pas compliqué de lui trouver des ennemis.

Ce film est dans la droite lignée de ces films des années 70 qui ont choqué leur monde, du coup, bien entendu, c'est le genre d'esthétiques qui ne fait pas l'unanimité. Les décors gigantesques en carton-pâte, le surjeu systématique, cette impression de regarder du théâtre ou cette irrévérence perpétuelle pour le simple plaisir du mauvais-goût : c'est impérissable pour certains et complètement rédhibitoire pour d'autres. Autant dire que si vous faites partie de la seconde partie, passez votre chemin.
Pour les autres vous découvrirez un film complètement barré qui mélange plan sur plan élégance des sacrements à folie furieuse orgiaque (et je sais que c'est la double passion de certains ici !). Où les anachronismes au lieu de nous sortir du film rendent le délire encore plus jubilatoire. Un film où un demi-siècle plus tard, il est encore compliqué de trouver cette version où le changement de qualité d'image soudain nous permet de nous rendre compte du charcutage qu'il a subit à sa sortie. Un film qui s'est quand même permis certaines scènes d'un blasphème rarement égalé. Bref un autre bon gros délire malsain où on se demande ce qu'on vient de regarder sans vraiment le regretter.



Comme je l'ai dit, c'est une œuvre pas forcément facilement trouvable, surtout non-censurée (merci les coincés du fion de la Warner alors que c'est un film britannique !), mais il se trouve que je connais un "moyen" pour ceux que ça pourrait intéresser, et même si c'est bien entendu parfaitement légal, je n'arrive à en parler qu'en MP.