Début janvier 1800, deux chasseurs de Saint-Sernin-sur-Rance, dans l'Aveyron, font une étrange découverte.
Au lieu de l'habituel gibier, c'est un enfant d'environ dix ans qu'ils viennent de capturer. Un enfant nu et voûté, qui se nourrissait là de racines et de châtaignes.
Il n'entend pas, ne parle pas et son attitude tient plus de l'animal que de l'homme.
En vérité, l'enfant sauvage a déjà été vu dans le Tarn, deux ans auparavant. Il avait récemment finit par être débusqué par des hommes et leurs chiens, pour être placé chez une veuve dans le village de Lacaune. Il fuguera une semaine plus tard.
L'enfant, donc, épouvanté et hagard, est transféré dans un hospice à Saint-Afrique avant d'être envoyé à Rodez. Le Dr Philippe Pinel en fît un rapport avec une conclusion sans appel: Victor était un malade mentale, sans doute de naissance.
L'abbé Bonnaterre, naturaliste, le récupère et l’emmène à l'école centrale. Après un examen clinique minutieux, il écrira un rapport sceptique sur l’existence sauvage du garçon. Le fait qu'il préféra les pommes de terre, qu'il les fit cuire dans un feu qu'il ne savait faire plutôt que de manger les aliments crus proposés, prouvait son existence humaine.
Le ministre Lucien Bonaparte, entendit parler du désormais célèbre enfant sauvage et réclama son transfert à Paris. Chose fût faite le 6 Aout 1800. Sept mois après sa découverte, Victor devint l'objet de curiosité des savants. Une question, surtout, les agitait: L'enfant était-il retardé à cause de son isolement, ou bien était-ce son retard qui avait conduit à celui-ci?
En 1801, il est confié au docteur Jean Itard. Il l’appellera Victor après avoir remarqué que l'enfant prononçait la lettre O. Seul contre tous, le docteur croit pourtant sa réhabilitation. Il y travaillera sans relâche pendant cinq ans. Pourtant, jamais l'enfant ne parlera, un échec personnel, considéra-t-il.
Victor fût finalement confié à madame Guérin, pour 500f par année. Elle le soignera pendant dix sept ans, jusqu'à sa mort en 1828 à Paris. Son corps fût jeté dans une fosse commune.
Le chirurgien Serge Aroles confronta tous les rapports sur Victor avec ceux des autres cas d'enfants sauvages répertoriés. Contrairement à eux, Victor ne présentait aucune aptitude à la survie. Il craignait l'eau et la hauteur, "Il ne sait pas même casser une noix avec une pierre , ni jeter une pierre dans un but précis."
Sa peau blanche sous la saleté et son corps couvert de cicatrices laissait penser à de la maltraitance. La longue cicatrice sur son larynx fût probablement une tentative de meurtre et la cause de son mutisme. Il conclut ainsi "un faux enfant sauvage, mais assurément un authentique enfant martyr."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Enfant_sauvage
https://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_de_l%27Aveyron
A voir également l'excellent film L'enfant sauvage, de François Truffault.
voici la statue de victor en bronze sculptait en 1985 par Coudrain-Sculpteur. Qui est dans le centre de st sernin visible de la route quand on y passe
Bah merde, y'en a plus d'un qui a (on?) du s'amuser avec cette statue... Merci beaucoup je ne connaissais pas!
