Culture au g/nature #8

Le naturalisme c'est à dire le fait d'être passioné des sciences de la terre (vivant mais aussi géologie etc.), d'être passioné de la découverte du monde est un très vaste domaine.
Aujourd'hui la majorité des naturalistes sont des personnes vouant leur vie ou au moins leur temps libre à un groupe d'espèce, un animal, une période géologique.
Presque plus personne ne s'intéresse de manière éclectique à la nature. Probablement parce qu'on n'est plus au 18eme siècle, probablement parce qu'à force de documenter on crée des spécialistes.
Et pourtant malgré tous les spécialistes, il est toujours difficile de ne serait ce que détecter une espèce précise dans un lieu donné. L'humain n'est pas le meilleur car ses sens sont limités, ses connaissances le sont aussi, sa taille etc.
Depuis plusieurs années, une nouvelle branche de la biologie fait bouger beaucoup de ces limites : les études d'ADN environnemental.
Elles consistent à récuperer de l'eau d'un endroit (ensuivant un protocole simple) et la filtrer. Le filtre et ensuite envoyé en laboratoire (en Suisse généralement puisque c'est l'entreprise SpyGen qui jusque là à le quasimonopole) et l'expéditeur peut demander de rechercher par PCR les traces ADN d'une espèce cible jusqu'à un grand groupe d'espèce (exemple : je cherche telle espèce de grenouille vs dites moi toutes les espèces de poissons de ce lac). Et ça marche superbien.
Cette technique a plusieurs avantages : elle ne prend qu'un jour maximum sur le terrain, qu'un à deux intervenants, le coût est très bas même pour un groupe d'espèce (quelques centaines d'euros par échantillon) et les résultats fiables et assez rapides.
L'ADNe est donc une grande aubaine pour la détection d'espèce mais est pour l'instant seulement efficace pour les espèces aquacoles (poissons, amphibiens, cistude, loutre, castor, etc.).
Cette technique nous sort encore une fois d'une impasse idéologique et technique.
Photo prise lors d'un inventaire piscicole en Camargue.