Brèves de ludothèque

Pour ceux qui ne savent pas (franchement les mecs, j'ai fait une box y a une heure, renseignez-vous), je bosse dans le domaine de l'enfance, et en particulier dans une ludothèque.

Dans cette ludothèque, outre les mamans gaga de leurs rejetons et les chiards qui bavent sur nos playmobil, on a lancé depuis deux ans un petit atelier jdr, qui a eu le mérite de rameuter une dizaine de joueurs entre huit et douze en période de vacances et chaque samedis, en plus de me faire mousser auprès de mes supérieurs.
Mais bref.

De ce fait, et sans le moindre scrupule vis à vis du repompage total du concept de Méléagan, je vais donc vous proposer ponctuellement quelques box, vous partageant les meilleurs répliques de mes jeunes joueurs.

Paul, 12 ans, joue un magicien noir. Entouré par une bande de skavens, ce dernier s'écrit :
"J'ouvre un portail vers la dimension démonique et j'invoque une demi douzaine de diablotins !"
Léandre, 9 ans, qui se curait le pif en essayant de pas être trop tricard en les collants sous la table, est frappé d'une soudaine fulgurance :
"Hein ? Un portail des Monique ? Comme ma mère ? "

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Emma, 10 ans, a été traîné à la ludo par son frère. Plutôt timide et réservée, je lui conseille de jouer une archère, et de voir si le jeu lui plait. Mais que nenni. Son frangin prend les choses en main et lui indique de jouer ce qui manque au groupe, à savoir un bourrin, aussi joueras t-elle un nain barbare. Petite demi-heure de jeu, le groupe survit à une bande de loup et fini par arriver au devant d'un village. Un vieux les accueille, mais avant que je n'ai eu le temps de prendre ma voix de vieux, j'entend d'une voix, toute fluette.
"Je cours vers lui et je lui mets un coup de hache sur la tête."

Décontenancé, je lui dit de faire un test. Réussite critique.
Je lui explique donc qu'elle vient tout juste de raccourcir le vieux d'une tête au niveau du cou. Elle se léve d'un coup, lève les bras en l'air et hurle :

"YAAAAAAAAAAAAAAAAH"

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Enfin, Jules, 9 ans, arrive avec le reste de son groupe au cœur d'un temple perdu. Je l'informe qu'un grand précipice se trouve à ses pieds, au fond duquel gargouille une étrange bouillie noire garnie d'yeux jaunes, tous perçant la pénombre. Le groupe décide de contourner le précipice et de chercher un moyen de traverser.
Mais pas Jules. Jules a des convictions. Jules a un plan. Jules, est persuadé que la suite de l'aventure se trouve dans les profondeurs.
Aussi, malgré les invectives de ses compagnons et mes propres recommandations, décide t-il de sauter. Il grimpe sur une chaise, attrape une flûte pour mimer son épée, et nous offre ainsi un splendide ré-enactement de son action, alors qu'il saute au sol en poussant un cri rauque.
C'est ainsi que Faenor l'elfe périt. Et que l'action de Jules devint un running gag.

Bonne fin de journée !