Je suis un mâle Alpha. Texte en com
Quand je marche dans la rue, quartier Victor Hugo, croisement St Catherine, même les pigeons aux moignons dégueulasses s'envolent dès qu'ils entendent le son de mes claquettes.
"IL" arrive.
Café des Arts, des groupes de jeunes femelles pouffent entre elles, émoustillées par mes poils apparents que laisse deviner mon survet Sergio Tacchini acheté au marché de St Michel.
D'autres assaient d'attirer mon attention en m'ignorant comme de pathétiques chattes non dressées.
Croisement Rue du mirail, des gamins, pour lesquels je représente leur père idéal crient mon nom et n'oublient pas de rappeler que je suis le fils d'une courtisane ayant pratiquée le plus ancien métier du monde.
Les pauvres ont eut moins de chance que moi.
Les personnes âgées et donc sages s'écartent humblement pour me laisser le passage à la sortie du Vival.
Je traverse la route où, comme à chaque fois, les voitures saluent mon passage comme des invités à mon mariage avec klaxons retentissants.
Au niveau de La Poste, les sdf et crackheads planquent leurs recettes pitoyable, honteux et misérables.
Craignant que moi aussi, je chasse les marchands du temple.
Mais j'ai aussi un cœur. Certes avec un cardio et une pulsation hors norme mais je reste à moitié humain.
Devant Le Coin du Sultan, le barman ne manque pas l'occasion de m'interpeller pour une histoire d'ardoise ou de tables de la loi.
Je ne suis pas cette tarlouze de Moïse, lui dis-je.
Aussitôt reparti chercher sa femme à l'intérieur de son rade merdique.
En petite foulée sportive, j'arrive enfin rue de la Fusterie.
En bas de chez moi, les rois mages venus d'orient me sont fidèles.
Huiles, encens me sont proposés en signe de respect et de protection.
Malgré tous leurs défauts, ces gens là ont compris beaucoup de choses.
Je profite de l'arrivée d'un nouvel apôtre un peu trop excité pour entrer dans ma résidence et rejoindre mon penthouse sous les toits.
Dernier étage. Plus proche de Dieu,
sans ascenseur car c'est pour les faibles.
