[FANTASY] Gagner la guerre - Jean-Philippe Jaworski

Je poste le synopsis en com parce que j'ai dépassé la limite de caractères.

Je m'étonne qu'aucune box n'ai été faite sur ce livre. Clairement le plus encensé par toutes les critiques dans la milieu de la fantasy française depuis quelques années. Et non sans raison. Tant de points de ce livre le rendent unique qu'il serait trop long de tous les lister.
Mais s'il fallait ne garder que deux raisons de lire ce chef-d’œuvre, je dirais le style et le héros.

Tout d'abord, le style.
Tout au long de l'histoire, il sera du même acabit que le synopsis. Drôle et sombre, rude et grossier. Beaucoup de mots d'argot médiéval, et des expressions toutes plus délirantes les unes que les autres. Des figures de styles judicieusement placées et une écriture aussi intéressante que dynamique qui sert parfaitement l'histoire. Si vous trouvez mieux ailleurs, dites le moi. Parce que je crois n'avoir jamais vu mieux en terme de style.

Ensuite, le second point important, c'est le personnage.
Benvenuto est un anti-héros. Un vrai. Pas simplement un héros un peu méchant. Non, c'est un vrai fils de pute. Un tueur, un violeur, un raciste, sexiste, malhonnête. Un sale connard. Mais un connard attachant. Vraiment. On l'aime, qu'importe ce qu'il fait, qu'importe ce qu'il pense ou dit. Parce qu'il est vraiment charismatique. Même lorsque ses justifications seront de la pire mauvaise foi possible, on aura envie de le croire. Et c'est justement ça qui le rend si parfait comme héros.

Pour ce qui est de l'histoire en elle même, elle est surtout axée sur un savant mélange entre subtile politique et actions brutales (assassinats, coups d'états, règlements de comptes).
On y suit principalement un trio constitué du héros, Benvenuto, l'assassin sans scrupules ; de son patron, le politicien véreux ; et enfin d'un autre serviteur du patron en question, un nécromancien, tout aussi tordu que les deux premiers.
Tout trois sont unis dans une quête de pouvoir aux objectifs nébuleux, malgré leurs buts différents.

Et ne vous attendez pas à des débauches de magie et de surabondance de races non-humaines, puisque malgré la présence des deux, l'intérêt principal de l'histoire est le jeu complexe des intrigues politiques et son dénouement final.

Enfin bref, lisez-le. Et vous trouverez plein d'autres synopsis et critiques dans le même genre que ceux là sur internet, si vous voulez en voir un peu plus concernant le style et les romans de Jaworski.

PS : Gagner la guerre* est la suite d'une des nouvelles du recueil de nouvelles *Janua Vera mais il n'est pas nécessaire d'avoir lu cette nouvelle pour comprendre l'histoire du roman.

[FANTASY] Gagner la guerre - Jean-Philippe Jaworski
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cheyennizeur

Je suis en train de le finir, et, bien que je n'ai pas encore lu le final du livre je ne peux que être d'accord avec toi. Mais comme tu ne donnes aucun point négatif au livre, je me permet d'en ajouter un: les longueurs. L'intrigue est fantastique, mais régulièrement, on se retrouve plongés dans 6 pages du livre ou il va nous décrire le décor de la ville, la forme des montagnes ou la gueule du camps de voleur qu'on va attaquer. En même temps, le livre fait quasi 1000 pages, c'est normal que toutes ne soient pas palpitantes. Mais il y a quand même plusieurs fois ou je lisais sans plaisir particulier, juste "pour avancer".

Et [spoiler]: [La scène où il va au putes et qu'il croise deux ou trois copain avant de rencontrer la fille de son patron est juste un putain de bon moment]

Strange
StrangeFantastique
6 ans

@cheyennizeur: Tiens je n'avais pas noté ces longues descriptions (peut être parce que personnellement j'aime beaucoup les phases descriptives) du coup ça me donne envie de le relire pour mieux me rendre compte. Je crois que je vais m'y remettre.

Et ouais, la scène avec le fille du patron est... spéciale. C'est ce genre de moments qui fait toute la spécificité de ce récit.

cheyennizeur

@Strange: bah tu t'y attends pas du tout en fait, il fallait ça pour saisir l'ampleur du personnage

Strange
StrangeFantastique
6 ans

Synopsis : 
Au bout de dix heures de combat, quand j’ai vu la flotte du Chah flamber d’un bout à l’autre de l’horizon, je me suis dit : « Benvenuto, mon fagot, t’as encore tiré tes os d’un rude merdier ». Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d’écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon…

Strange
StrangeFantastique
6 ans

Et puis si vous êtes déjà fan, sachez que vous pouvez rencontrer l'auteur tout les ans aux Imaginales, à Épinal.
J'y vais depuis quelques années et j'ai pu discuter plusieurs fois avec lui et assister à plusieurs débats auquel il participait. Il est vraiment passionnant et à une culture générale impressionnante sur certains sujets. D'ailleurs je ferais d'autres box sur ces autres livres, parce qu'ils valent tous le détour.

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