Retour sur le festival du court-métrage de Clermont-Ferrand 2019

La 41ème édition du Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand s'est achevée samedi soir dernier. Pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas cet événement, ce festival est considéré comme le "Cannes du court-métrage". Obtenir un prix là-bas est l'une des meilleurs récompenses au monde pour ce format.

Pendant une semaine, la ville toute entière vit autour de ce festival. Tous les cinémas de la ville (mais aussi certains amphithéâtres de l'université de droit et autres endroits incongrus) diffusent en continue des programmations de 4 à 8 courts-métrages de 10h jusqu'à 22h, le PMU du coin se transforme en zone de réunion entre producteurs et réalisateurs la journée et lieu de discussion autour d'un verre le soir, le gymnase de la ville se transforme en "Marché du Film" où les festivals du monde entier viennent présenter leur sélection et là où plus de 9000 courts-métrages sont disponibles en visionnage sur des bornes pour les professionnels, les salles de la Maison de la Culture accueillent les réalisateurs de la sélection officielle pour des échanges avec le public. Bref, du fait de sa grande expérience, ce festival est un des événements les mieux organisés auxquels j'ai eu l'occasion d'assister.

Le Festival de Clermont-Ferrand se divisent en trois catégories :
- Palmarès national (lorsque le film est une production ou coproduction française)
- Palmarès labo (lorsque le film est classé expérimental, peu importe sa nationalité)
- Palmarès international (lorsque le film est une production étrangère)

En tout, il y a 26 récompenses sans compter les mentions spéciales du jury mais je ne vais vous parler que de 8 prix et d'une mention spéciale qui me paraissent les plus pertinents.


Palmarès national

Grand Prix : Ce magnifique gâteau ! de Marc James Roels et Emma de Swaef
On commence très fort vu que l'un des trois prix les plus prestigieux de Clermont-Ferrand est remporté par un film d'animation en stop motion de 44 minutes au scénario mélangeant historique et fantastique. Grossièrement, c'est comme si la palme d'or était remportée par un Pixar. Ce court-métrage possède un style bien à lui où tous les personnages sont fabriqués dans une laine grossière , des décors bourrés de détails sublimés par une photographie parfaite. Le film nous place lors de la colonisation du Congo par la Belgique, on suit 5 personnages au destin croisés et décroisés. C'est bourré d'humour noir et de poésie, c'est un régal.
Photos 1, 2, 3 et 4

Prix du Public : Nefta Football Club de Yves Piat
Mon troisième film préféré du Festival. On suit deux jeunes frères tunisiens à la frontière algérienne qui tombent sur un âne avec un casque sur les oreilles et qui transporte de la cocaïne. Une comédie très bien écrite, des jeunes acteurs touchants, une histoire originale. Bref, de la comédie française comme on en voit pas (assez).
Photos 5, 6 et 7

Meilleure comédienne : Imane Laurence dans Côté Cœur de François Créton
Maryline, 16 ans, aime Aymeric, avec qui elle travaille au port. Sous l'influence de Mars, elle sauve Ludovic de la noyade. Je ne vais pas m'éterniser, je n'ai pas vu le film.
Photo 8

Meilleur comédien : François Créton dans Beautiful Loser de Maxime Roy.
On parle d'un homme qui a été toxicomane pendant 40 ans et qui a décidé de prendre son rôle de père à cœur après avoir eu un bébé avec son ex. Il essaye aussi tant bien que mal de rattraper le temps avec son autre fils de 17 ans. Dans ce film François Créton est impressionnant, il pèse une cinquantaine de kilos, joue avec ses propres enfants et parle un argot vieillot des années 80. On s'est croisés au fameux PMU du coin avant qu'il gagne son prix, il est hyper abordable et tu comprends rapidement que le rôle qu'il a joué, c'est son propre rôle.
Photos 9 et 10

Mention spéciale du jury : Mort aux codes de Léopold Legran
Une ambulance fonce à travers la nuit : un homme âgé a perdu connaissance chez lui. Mais les ambulanciers se heurtent à une porte sécurisée par un code d'accès et à une femme bouleversée…
Ce film n'a pas eu de prix mais il est mon deuxième court préféré du Festival. Olivier Rabourdin (Taken, Guyane) est un acteur que j'adore et il transporte ce film. Un drame où on se surprend de rire. J'ai trouvé un lien pour le regarder que je vous mets dans les commentaires.
Photos 11 et 12


Palmarès labo

Grand Prix : Last year when the train passed by de Pang-Chuan Huang
C'est un documentaire expérimental que je n'ai pas eu la chance de voir. Le réalisateur (qui a eu deux prix pour ce film) est monté sur scène avec un chapeau pirate après avoir perdu un pari avec son producteur.
Photo 13

Prix du Public : The Passage de Kitao Sakurai
Tout au long de l'histoire, on suit un homme muet qui se fait poursuivre par plusieurs personnes. Ce film ressemble à un rêve, on change de pays et de culture en un clin d’œil, il y a des situations burlesques qui ne choquent personne. Ce film possède un plan séquence original et impressionnant en ouverture du film. Depuis un avion, un à un, tout l'équipage saute en parachute. Même le pilote. Notre héros se retrouve donc tout seul, attendant son destin. On rentre directement dans le film après avoir vu ça.
Photos 14 et 15


Palmarès international

Grand Prix : Cadoul de Craciun de Borgdan Muresanu (Roumanie)
Il met en scène un père de famille qui s'aperçoit que son jeune fils a écrit, dans une lettre au Père Noël, que son père souhaitait la mort de Ceausescu. Je ne l'ai pas vu donc je ne peux pas en dire grand chose.
Photo 16

Prix du Public : Skin de Guy Nattiv (USA)
On termine par mon numéro 1, un court-métrage qui fait parti des nommés aux Oscars et qui est bien parti pour le gagner. Une véritable claque, un film très américain dans sa forme ou dans son fond, intelligent et qui nous touche. On suit la relation entre un redneck néonazi et son fils, ça parle de racisme, ça parle d'innocence et d'héritage laissé aux enfants. Si vous avez moyen de le regarder, surtout n'hésitez pas une seconde.
Photos 17, 18 et 19

Retour sur le festival du court-métrage de Clermont-Ferrand 2019
Poster un commentaire
Oclaf
Oclaf
5 ans
TheMask
TheMask
5 ans

J'ai pas été emballé par Last year when the train passed perso

Oclaf
Oclaf
5 ans

@TheMask: J'essaierai de le voir même si ce n'est pas mon genre de film. Tu as vu d'autres films de la sélection ?

TheMask
TheMask
5 ans

@Oclaf: J'ai vu une séance International et une Labo. J'ai préféré la selection 'Labo'. J'aurais aimé en voir plus, notamment au moins une séance National, mais j'ai pas pu.

J'ai bien aimé : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?&m=24&c=3&id_film=200082226&o=108
http://my.clermont-filmfest.com/index.php?&m=24&c=3&id_film=200083885&o=108
http://my.clermont-filmfest.com/index.php?&m=213&c=3&id_film=200082372&o=155

Oclaf
Oclaf
5 ans

@TheMask: J'ai vu qu'un seul labo moi, l'année prochaine j'essaierai de mieux répartir mes projections parce que j'ai regardé pratiquement que du national.

MaXPayne
MaXPayne
5 ans

J'ai vu I13, j'ai pleuré tellement c'était nul....

Oclaf
Oclaf
5 ans

@MaXPayne: Je ne l'ai pas vu et effectivement, les histoires ne me tentent pas plus que ça (à part le film d'animation peut-être).

dexterward

Merci pour tous ces liens !

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