Le Combat des "Dix"

Inconnu par rapport au combat des "trente", qui opposa trente partisans de Charles de Blois à trente partisans de Jean de Monfort (il y avait une box dessus, mais je ne la retrouve pas, navré), le combat des "dix" prend place, non pas dans la guerre de succession de Bretagne, mais dans les luttes intestines en Italie.

Dans la seconde moitié du XIVème siècle, les compagnies bretonnes (mercenaires), animées par la glorieuse image de Du Gesclin, sillonnaient l'Europe de l'Ouest pour vendre leur service, en Italie, en Espagne mais aussi évidemment France où Anglais et Français guerroyaient toujours.

Les compagnies bretonnes furent appelées dès 1376 par le pape Grégoire XI à Avignon (le dernier pape français) pour reconquérir le saint siège à Rome des Florentins qui s'étaient rebellés, mécontents des nominations de français à des postes ecclésiastiques leurs étant d ordinaire réservés. Les Bretons (avec les autres armées pontificales) vainquirent les Florentins, purifiant, délestant de ce qu'ils avaient en trop, déniaisant et soulageant quelques âmes au nom du Saint père (4000 habitants tués à Césène par les compagnies bretonnes le 1 février 1377). Puis les vainquirent Romains, fêtant tout aussi joyeusement leur victoire au nom de l'Église. Ils défendirent aussi, contre ces derniers, le château Saint-Ange durant un an. Ils avaient à leur tête Jean de Malestroit et Sylvestre Budes.

Durant leur séjour à Rome, nos dix Bretons (Aymon de Tréfili, Trémignon, Cavaleric, Kerouare, Chiquet, Bourdot, Lokrist, Le Carias, Jacques le Noir et Tanaouarn) fêtèrent comme il se doit leurs victoires bénies, voguant de taverne en tripot, de tripot en bordel. Entre deux bouges, particulièrement avinés, nos dix Bretons croisèrent dix allemands (mercenaires papaux eux aussi) aussi fin fait. Le ton monta et un duel entre les vingt eut vite lieu. Les Bretons en sortirent une fois encore vainqueurs, ce qu'ils allèrent fêter, invaincus, dans la gargote suivante.

Ils vainquirent maintes fois, et fêtèrent cela tout autant, avant de périr en héros dans l'un des seuls combats qu'ils ne pouvaient gagner, celui contre les maladies vénériennes.

TL;DR: Dix Bretons battent dix allemands dans un duel vers 1377 puis meurent héroïquement dans le seul combat qu'ils ne pouvaient gagner, celui contre les maladies vénériennes.

Image non en rapport.