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Quand je pense à la vieille anglaise
Qu'on appelait le "Queen Mary",
Echouée si loin de ses falaises
Sur un quai de Californie,
Quand je pense à la vieille anglaise,
J'envie les épaves englouties,
Longs courriers qui cherchaient un rêve
Et n'ont pas revu leur pays.
Ne m'appelez plus jamais "France".
La France elle m'a laissé tomber.
Ne m'appelez plus jamais "France".
C'est ma dernière volonté.
J'étais un bateau gigantesque
Capable de croiser mille ans.
J'étais un géant, j'étais presque
Presqu'aussi fort que l'océan.
J'étais un bateau gigantesque.
J'emportais des milliers d'amants.
J'étais la France. Qu'est-ce qu'il en reste ?
Un corps-mort pour des cormorans.
Ne m'appelez plus jamais "France ".
La France elle m'a laissé tomber.
Ne m'appelez plus jamais "France".
C'est ma dernière volonté.
Quand je pense à la vieille anglaise
Qu'on appelait le "Queen Mary",
Je ne voudrais pas finir comme elle
Sur un quai de Californie.
Que le plus grand navire de guerre
Ait le courage de me couler,
Le cul tourné à Saint-Nazaire,
Pays breton où je suis né.
Ne m'appelez plus jamais "France".
La France elle m'a laissé tomber.
Ne m'appelez plus jamais "France".
C'est ma dernière volonté.
Appelle moi petit encore une fois et je m'arrangerai pour te mettre les reins à la place des pieds -et inversement- la prochaine fois que tu passes au bloc pour une appendicite.
Merci, moi aussi.
En fait, ça paraît con mais c'est simplement qu'il m'a fallu un moment pour digérer tout ça, et que j'avais pas envie d'en parler comme j'ai pu le faire souvent.
J – 4
Dans un bar avec Fifi et l'irlandais. Alice est pas là, elle a un môme à garder. Lui, il commence à être un peu ivre tandis que Fifi a perdu toute once d'inhibition. Son portable (à lui) sonne, je suis juste à côté. Il répond d'un air idiot sans regarder le numéro. La seconde d'après, je vois son visage devenir grave avec une vitesse hallucinante. Il demande sèchement à son interlocuteur ce qu'il veut. Il dit non deux fois, puis il hurle "MERDE!" à cinq centimètre de mon oreille, avant de sortir du bar comme une tornade. Je le suis comme je peux et on arrive à l'hosto. Devant la porte, il y a un grand gaillard de deux mètres, une force de la nature avec les cheveux et la barbe de Crusoé. On l'appellera "the Hound". The Hound, donc, aperçoit l'irlandais et marche vers lui en titubant d'un air exagérément amical, les bras grand ouverts. L'irlandais le repousse d'un air agressif et lui dit de partir. The Hound est sympathique au début, mais il est insistant et je sens qu'il veut quelque chose. Il parle sans jamais déserrer les dents, ça lui donne une intonation bizarre. Il a un visage défoncé dans tous les sens du terme. C'est un junkie. J'entends pas tout le dialogue, mais je finis par comprendre qu'ils sont frères. Une dispute finit par éclater. The Hound menace l'Irlandais de "tout raconter s'il lui en donne pas une dernière fois". J'ai peur de comprendre. Là dessus, l'irlandais lui donne un coup dans les parties et se penche sur lui, effondré, pour lui dire doucement mais non sans une grande agressivité qu'il aura jamais les couilles de le faire. The Hound s'en va comme un chien battu. L'irlandais me dit d'oublier ça et s'en va, fulminant.
Moi je reste là comme un idiot.
J – 3
Fifi arrive en faisant la gueule parce qu'on l'a laissée seule, bourrée, dans un bar. Je suis un peu gêné, mais je sais pas si je peux lui dire que l'irlandais fournissait fut un temps son junkie de grand frère en opiacés. Lui aussi fait la gueule. La journée s'annonce sympa. Je vois arriver Alice, de bonne humeur. Une bouffée d'oxygène grande comme un nuage.
Vers la fin de la journée, le mec qui a peur d'avoir contaminé sa copine passe me voir. Il demande à me voir, moi. Ses manches sont plus courtes et je vois un tatouage de Totoro sur son bras. Je souris. Je lui dit que le test est pas encore prêt et il me dit qu'il sait, mais qu'il passait juste pour dire merci.
Ce soir, je dors très bien.
J – 1
Journée tranquille. La chef de service a l'air de bonne humeur, Fifi nous présente son nouveau copain en arrivant. Alice est radieuse. Je joue le bobologue jusqu'à six heures.
C'est l'heure d'aller chercher le résultat du test syphilitique. Je suis au labo et malgré une certaine angoisse je me surprends à pas vouloir attendre avant de regarder, je le fais mécaniquement. Négatif. Elle a pas la syphilis. Son copain ne l'a pas contaminée. Je reste là à me balancer sur la chaise, la tête légère comme si je venais d'aspirer une bouteille de rhum en trois secondes. Puis soudain je réalise que c'est le soir de la semaine où Alice doit garder un môme et qu'elle s'en va donc en avance. Je cours vers l'entrée.
J'arrive dans le hall avec le test négatif en main, froissé par l'émotion. Je cours pour la rejoindre avant qu'elle ne s'en aille, parce que j'avais envie de lui montrer le truc plutôt que de lui dire au téléphone (et sans doute profiter de ce moment d'émotion pour concrétiser la chose). J'arrive donc près des baies vitrées et je m'arrête net. Elle a les mains plongées dans une poussette tenue par un mec qui a la trentaine. Sur l'instant j'en tire aucune conclusion, je suis juste surpris. Puis elle a le gamin dans les bras, s'approche du mec et l'embrasse. Ils se regardent tendrement.
Elle me voit. Elle sourit et me fait signe de venir. Je m'approche comme un automate.
"C'est ton copain?"
"Non, c'est mon mari, et lui c'est mon fils"
"Coucou, toi."
Je jette le test dans les chiottes et je retourne en consultation.
J
Pause déjeuner. Alice se comporte comme si de rien n'était. La journée est étonnamment vide. Il se passe rien. Il se passe rien de la journée. Comme si l'hosto lui même avait envie que mon esprit soit totalement libre de ruminer tout ça. Avec l'Irlandais, Fifi et Alice, on se raconte en riant les cas les plus bizarres qu'on a eu. Enfin, ils se racontent. Moi je reste assis avec, probablement, un air de fou. Alice raconte son anecdote. Elle se tourne vers moi en riant et en me demandant la mienne. Je dis sèchement que j'ai pas envie de jouer et me lève en laissant mon assiette pleine. Alice n'a pas l'air de comprendre.
Le soir, je suis seul à l'hosto, les autres sont de sortie, mais j'en ai pas envie.
Je pète un câble. Je me dis que ça fera de mal à personne, ce qui est vrai, et puis je me dis plus rien. Ça a pas le moindre sens, mais j'ai envie de le faire. J'apporte une enceinte et la branche à mon téléphone. Je mets le tout sur un chariot de réa et gambade dans les couloirs vides (ceux qui n'ont pas de chambres) avec Bohemian Rapsody à fond. J'arrive dans le hall, je fais une danse bizarre avec le chariot, je pousse les canapés, ces canapés si confortables, pour en faire un lit deux places. Je m'allonge dessus et me met à rire façon Jared Leto dans Suicide Squad.
Passé le moment de folie, je remets tout en place et décide finalement de pleurer sous la douche comme une personne normale.
J + 2
Vidéosurveillance. J'ai rien fait de mal, j'ai tout rangé. Mais le gars des vidéos m'a pris pour une sorte de fou et compte tenu de mes antécédents de sociopathe, j'ai eu un renvoi avec sursis.
Cet hosto est pas si permissif que ça.
Je me suis mis à fumer.
Diagnostic sur pourquoi est ce que tu manges des oiseaux morts, ou bien pourquoi tu pètes en le faisant?
En fonction de la réponse, je peux t'aider mais sinon je vais devoir en référer au service psychiatrique.
Hum, j'ai pas eu l'impression. Mais chacun son ressenti.
Si je dois par contre citer un exemple, déjà que je trouve le personnage de "D." très intéressant et même touchant, la scène du Tigre avec Reba m'a tout simplement subjugué par sa beauté et sa poésie.
Je m'apprête à le faire.
J'suis sur téléphone, pas super pratique.
Et oui, j'en suis à l'épisode 12.
Et je suis pas d'accord avec toi. Je trouvé que cette saison trois apporte beaucoup de nouveauté dans don ambiance générale. Très probablement à cause de [spoiler] Florence, la capture d'hannibal, le Grand Dragon Rouge, etc...
Même si le coup de tous les protagonistes laissés pour morts qui survivent j'ai trouvé ça un peu dur à avaler.
Tellement géniale au niveau psychologique cette série... Et puis Mads Mikkelsen, quoi!
De quoi est ce que tu parles? Je suis Bazorbakk, choual de son état et étudiant en médecine.