Photographe espagnol. C’est en tremblant que l’on contemple ses clichés pour la première fois. Des autoportraits. Nebreda s’est choisi comme " model ", son corps sera le témoin d’automutilations, d’amaigrissements, soigneusement comptées et organisés. (amputations, brûlures, lacérations…) Son travail et ses réflexions sur l’identité, la perte d’humanité l’a conduit vers une longue crise de schizophrénie et l’hôpital psychiatrique.
Chaque cliché fait référence à la tradition picturale catholique. Le sang, les excréments sont les matériaux presque omniprésents aux " tableaux " de Nebreda. Plusieurs heures alors sont nécessaires pour obtenir ce qu’il veut, organisation minutieuse et géométrie parfaite de l’espace. Un anéantissement, une négation de soit parfaitement étudiée.
Aujourd’hui, ses écrits et ses photos sont moins dures. Moins de mutilations, mais toujours cette imagerie pieuse et cette démarche méditatrice. Nebreda va-t-il mieux ? Pas sûr.
