Ungern Sternberg, le Baron Fou (1885-1921)

Voilà une collaboration fait avec Mezut, je me suis occupé de faire les recherches et le texte, il s'est chargé de tout le reste (vidéo, montage, etc...), donc merci à lui de me laisser poster le lien ici même si c'est lui qui a fait le plus gros du travail!

Ungern Stenberg était un baron qui servit en Russie Tsariste avant de se tourner vers les peuples mongols lors de la guerre civile russe. Il est assez peu connu en Occident, mais pourtant son histoire plus qu'atypique est digne d'un film d'aventure.



Edit: voilà le texte de base qui a été utilisé pour la vidéo

Roman von Ungern-Sternberg est né le 29 décembre 1885 à Graz, en Autriche-Hongrie. Bien que d'origine allemande, sa famille était très proche de la famille royale russe et du Tsar, et le jeune Roman s'engagea dans l'armée russe.

Il développa très tôt sa propre spiritualité, basée entre autre sur le bouddhisme. En effet, avant la Première Guerre Mondiale, il servit comme officier cosaque en Mongolie entre 1908 et 1914, où il se rapprocha de la culture nomade et bouddhique, entrant même en contact avec un ordre initiatique tibétain bouddhiste, le Vajrayana.

D'après Ungern-Sternberg, la race blanche avait perdu ses qualités originelles et guerrières, blâmant notamment les juifs mais aussi les communistes (et tous les non spiritueux/athées), les peuples nomades d'Eurasie étaient donc des modèles à suivre pour lui. Ils incarnaient la force tout en étant en communion les puissances surnaturelles. Il profita de cette période pour réunir 300 guerriers avec lui, avant de s'enfoncer en Mongolie en 1913 pour former une « armée mongole », mais dès que la guerre éclata, il fut envoyé sur le front en Europe.

C'était une militaire très atypique. Blessé cinq fois, il fit preuve d'une grande bravoure sur le front, mais acquis également une réputation de « fou furieux », n'obéissant pas aux règles, étant instable et insouciant, se comportant parfois de manière tyrannique, le tout en étant un solide buveur. Cependant, cela ne l'empêcha pas de monter en grade, et quand la guerre civile éclata en Russie en 1917, il était général de l'armée impériale.

En février 1917, il est envoyé en Sibérie avec un chef cosaque du nom de Grigori Semenov, mais la révolution bolchévik éclata en octobre de la même année. Fier de venir d'une famille aristocratique, et méprisant ces « classes laborieuses » et ces « travailleurs sales qui n'ont jamais eu leurs propres domestiques », il se serait montré particulièrement cruel avec les populations locales et même avec ses propres hommes. C'est à cette époque qu'il aurait ainsi gagné le surnom de « baron fou ».

Si les accusations de cruauté sont quelques peu controversées, il n'en restait pas moins un fervent opposant aux soviétiques, refusant pour autant d'être sous les ordres de l'amiral Koltchak, chef suprême de l'armée Blanche. Le courage au combat de Ungern-Sternberg lui permit d'avoir le soutien de la France, du Royaume-Uni et du Japon. Ce dernier voulait d'ailleurs en profiter pour créer un état fantoche en Mongolie en mettant Semenov à sa tête, et ainsi réduire l'influence de la Chine dans la région avec qui les relations étaient très tendues.

La relation entre Semenov et Ungern-Sternberg fut purement épisodique, les deux hommes étant très différents. Semenov s'était établit Tchita, et Ungern à Daouria, deux villes situées près de la frontière mongole et reliées par le transsibérien. Semenov était proche des japonais, notamment dû au fait qu'il cachait ses richesses dans les banques de Nagasaki, tandis qu'Ungern menait une vie de soldat, sans se préoccuper du confort ni de l'argent. Il créa sa « division asiatique » composé de cavaliers cosaques, mongols, bouriates et même japonais.

Alors que Semenov faisait ses affaires avec les japonais et l'armée Blanche, Ungern-Sternberg scella son alliance avec les peuples d'Asie en épousant une princesse mandchoue issue de la famille impériale en août 1919, ce qui lui fit gagner le titre de « van », prince au second degré. Malgré tout, il resta très peu avec sa femme et la laissa en Mandchourie avant de repartir auprès de ses troupes. Son ambition était de combattre la décadence de l'occident en unifiant les peuples nomades d'Asie, avant de conquérir l'Occident et d'y instaurer une paix durable où les civilisations vivraient avec les mêmes valeurs.

En 1920, la situation se dégrada. Koltchak est exécuté et l'armée Blanche est contrainte de se replier en Sibérie face à la poussée des Soviétiques, pendant ce temps la Chine profite de l'instabilité de la région pour prendre le pouvoir en Mongolie. Ungern-Sternberg décida donc de se séparer de Semenov et de devenir chef de guerre indépendant, il traversa la frontière et entra en Mongolie.

Malgré le harcèlement des communistes mongols, la division d'Ungern parvint à chasser les chinois de la capitale Ourga (Oulan-Bator aujourd'hui), rétablissant le pouvoir du chef bouddhiste Bogdo Khan (cf ma box sur la Mongolie https://choualbox.com/K6srk). La prise d'Ourga fut assez difficile, le baron ne comptant que quelques centaines d'hommes et quatre canons, contre des milliers de chinois. La première attaque fut d'ailleurs repoussée en novembre 1920, avant que la ville ne tombe finalement en février 1921 grâce à la détermination sans limites d'Ungern.

Ungern-Sternberg gagna ainsi la confiance des Mongols, qui voyaient en lui un libérateur, un représentant de leurs glorieux ancêtres. Pourtant, l'occupation d'Ourga fut loin d'être pacifique. La division asiatique, sur les ordres du baron, s'en prit aux juifs et aux chinois présents. En quelques mois, 850 personnes furent exécutées. Puis l'argent volé aux juifs et aux marchands chinois permit d'organiser la cérémonie de couronnement du Bogdo Khan le 26 février 1921, faisant du baron un « Khan », prince de premier degré.

Au fil des semaines, les mongols supportaient de plus en plus mal la présence de la division asiatique. En effet, Le baron avait réquisitionné des milliers de bêtes pour entretenir son armée, débutant un début de famine, sans oublier les exactions que ses hommes commettaient dans la capitale. Conscient de perdre petit à petit le soutient des princes mongols, et croyant gagner le soutien de Semenov -qui venait de se replier en Mandchourie- il quitta Ourga en mai 1921 pour partir à la reconquête de la Sibérie occidentale.

En parallèle, un gouvernement révolutionnaire s'était formé en Mongolie. Avec l'aide des soviétiques, les communistes mongols -avec le soutien de nombreux princes déçus par le baron- lancèrent une offensive contre la division asiatique en été 1921. Le baron gagna quelques victoires, mais ses 4 000 hommes furent incapable de rivaliser face aux 15 000 bolchéviks. Les communistes prirent Ourga en juillet 1921.

Ungern ne se démotiva pas pour autant, et voulu rejoindre le Tibet, où il pensait pouvoir être accueillit par le Dalaï-Lama et ainsi se préparer pour une contre-offensive. Le projet en lui-même était fou, car il impliquait la traversée du désert de Gobi, ce qui était suicidaire. Ses propres officiers complotèrent alors contre lui pour le tuer, mais échouèrent, le baron s'enfuyant en évitant les balles.

D'après certaines sources il serait retourné à un campement abandonné avant d'être attaqué dans la nuit par des Mongols communistes. Ungern fut ligoté, mais les révolutionnaires se refusèrent à l'exécuter, car même s'il était leur ennemi, le baron était fortement respecté, il restait un Khan aux yeux des mongols. Avant de l'abandonner au matin, ils se prosternèrent devant lui.

Malgré tout il se fit quand même capturer par des bolchéviks, sous doute trahit par des locaux. Il fut emmené en Sibérie, à Novossibirsk, où il comparut devant un tribunal révolutionnaire le 15 septembre 1921. Il fut fusillé le soir même.

Après cette folle chevauchée à travers la Mongolie, l'histoire du baron Ungern-Sternberg divisa les opinions. Les communistes, après avoir prit les contrôle de la Mongolie, firent de lui un oppresseur, mettant en avant tous les crimes qu'il avait commit, sa tyrannie et sa cruauté. Pour beaucoup de mongols en revanche, Ungern-Sternberg devint une légende, un symbole de l'identité Mongol et de sa culture face aux oppressions chinoises et russes.

Entre baron fou et libérateur, Roman von Ungern-Sternberg a marqué à jamais l'Histoire de la Mongolie.

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Mezut
Mezut
6 ans

Merci a toi pour le script surtout !

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