Au pays des sans-pays (épisode 3)

Ce qui va suivre est la suite d'une histoire vraie. Nous sommes en 1999.

"Please undress. Keep only your underpants".

Ouh ouh ! Coquinette, va !

La belle me regarde alors que je me déshabille dans une petite salle, à l'abri des regards. Je crois qu’elle a le béguin pour moi.

Un bonhomme arrive et prend mes vêtements et mes bagages. Je garde seulement mon caleçon. Ouais, je portais des caleçons à l'époque, quelle horreur putain quand j’y pense.

10min. 20min. Des individus vont et viennent par la petite pièce, avec un petit sourire en me voyant à moitié à poil. Et à chaque fois que la porte s’ouvre, je regarde, inquiet, si le mec qui entre porte ou non un gant dans une main et un tube de vaseline dans l’autre. J’ai soudainement chaud rien que d’y penser.

Et puis, là ! Tout un coup !

On me rend mes affaires et on m’enjoint à me rhabiller. On me souhaite même la bienvenue : “Ouelcome ine Bigland !”. Ils sont vraiment très accueillants dans ce pays, j’adore.

En sortant, je revois la belle, j’hésite à prendre son 06. Finalement j’y vais. Mais je me ravise parce que je sens que ça va pas le faire. Oh, allez, si… mais le temps que je me décide, elle avait disparu. J’étais à deux doigts.

J’atteins l’extérieur de l’aéroport, sac sur le dos sous un soleil de plomb. Je me mets à l’ombre et commence à rouler mon clope. Je cherche mon précieux… le petit papier caché au fond de mon paquet de feuilles à rouler, celui avec les coordonnées de mon lieu de chute à Noland.

J’ouvre l’arrière de mon paquet de feuilles. Rien. Je regarde entre les feuilles. Rien. Je dépiaute complètement le paquet. Rien. Je fais mes poches. Droite, gauche. Rien. Il n’est pas là. Il n’est plus là.

Don’t panic. Je l’avais mis là pour ne pas le perdre.
Don’t panic. Je ne peux pas l’avoir perdu…
Don’t panic. Putain, il n’est plus là…

Don’t panic. Comment vais-je retrouver mes hôtes dans un endroit où je me souviens à peine du nom du quartier dans une ville de plusieurs centaines de millier d’habitants ?

A suivre.