Je suis un jeune étudiant, ce qui me laisse un peu de temps libre et j’ai l’intention d’écumer les différentes activités sportives lyonnaises afin de trouver un nouveau sport auquel m’adonner. Cette future série de box servira à partager mon expérience avec vous et avoir vos ressentis/conseils. J'ai voulu poster dans le /g/sport mais la limite de texte ma ken, pas de TL;DR je m'adresse aux courageux et aux curieux !

Tout commence avec un ras-le-bol de la musculation. Ni une ni deux, je résilie mon abonnement et mange un préavis de deux mois dans le Q. Putain, ça faisait quand même depuis 2011 que j’étais dans cette salle, sans jamais avoir réussi à passer une année rigoureuse à m’entraîner, vous savez le fameux « j’y vais sérieusement pendant 4-5 mois puis je délaisse pendant 1 mois ». Faut avouer que la musculation ce n’est pas super marrant. Soulever des poids pendant une heure et demie ça va 5 minutes (ou en l’occurrence un peu plus de 3 ans pour moi). Durant une folle après-midi fifa/bière/rouille comme j’en ai le secret, un ami avec lequel je suis à la fac et moi-même nous motivons pour trouver une activité physique. Comme deux ados-pré pubères voulant démontrer « qui à la plus grosse » nous nous tournons vers les sports de combat. Merde je n’en ai jamais fait moi, mais c’est vrai que ça m’attire beaucoup, la volonté de se confronter à ses congénères, faire état de sa puissance devant un public ébahit. Ouai ouai ouai, cette illusion à bien dû durer trente secondes une fois dans la salle.

Après un rapide coup de fil, le prof nous convie à une séance de 2h le Mercredi. Les horaires parlons-en. Mardi-Mercredi-Jeudi de 20h à 22h. Merde moi qui était habitué à un 7/7 6h-23h pour la salle j’en prends un coup, un peu comme un low-kick qui effleure l’entrejambe. Bref, on se pointe avec un bon quart d’heure d’avance et là nous attend devant la salle un mec tout ce qu’il y a de plus banal, la quarantaine, cheveux blancs, chemise rose (LOLWUT ?) rentrée soigneusement dans son jean et des chaussures de villes. Vous admettez qu’on est bien loin du cliché du zonard en jogging et vous imaginez dés lors notre surprise. Ah nan, un truc qui était bien cliché c’est la poignée de main qu’on a échangé avec lui durant laquelle il a voulu montrer qu’il était ferme si vous voyez ce que je veux dire… Les autres adhérents se pointent, des jeunes (14 ans !), des vieux, des hommes, des femmes mais pas vraiment le public auquel je m’attendais, c’est plutôt hétéroclite et fédère sans distinction de race/religion/sexe. La petite anecdote c’est que j’ai croisé un ami de mon père avec qui je travaillais les étés en tant qu’ouvrier dans les TP, à ce moment j’ai eu une petite sueur, vla le morceau zeubi il doit faire un bon mètre 80 pour 100 kg mais pas les 100 kg de graisse, j’me suis fait tout petit bien qu’étant plus grand et surtout étant le seul à m’approcher de son poids lors des sparrings…

Le cours débute par un salut, grande nouveauté pour moi, j’étais autant à l’aise que si vous me conviez à un dîner avec la reine d’Angleterre. Nous sommes tous pieds-nus, une odeur pas fameuse s’échappe dés lors. Puis c’est l’échauffement, articulaire/musculaire jusqu’ici rien de bien folichon pour quelqu’un qui a déjà pratiqué un sport auparavant. Mon tee-shrit demeure d'un gris étonnamment immaculé. Vient, le moment d’enfiler les gants. Les adhérents de longue date sortent leur matos tandis que nous deux, débutants, n’avons rien. Le prof nous jette donc deux pairs de gants et de protège-tibias. Putain de sa mère la pute, les protections sont encore moites des dernières personnes les ayant utilisées, la sensation de glisser son poing là dedans est juste infâme et l’odeur ferait tourner de l’œil Maïté quand elle fracassait joyeusement son anguille. C’est le grand moment me dis-je, j’vais pouvoir péter la gueule à mon pote ! Que nenni jeune puceau enthousiaste que j’étais, c’est parti pour une bonne heure de positionnement et d’apprentissage d’enchaînements. Vous me direz, vu comment j’en ai chié ce n’était pas plus mal.

Cette boxe requiert un degré de coordination très poussé entre les membres inférieurs et les membres supérieurs. Ce n’est vraiment pas facile à assimiler mais la répétition des mouvements s’intègre vite. Malheureusement pour moi, ce n’était pas le cas de mon pote qui se fait vite remarqué par le prof. Ce dernier intervient et lui montre comment faire les enchaînements… sur moi l’enculé ! Bien qu’il retenait sa force et que je devais lui mettre quelques kilos à chaque low-kick un frisson glacial parcourait ma colonne vertébrale, à chaque direct mes gants s’en allaient faire un tango. La précision du type couplé à sa vitesse d’exécution était vertigineuse. Bref ce petit manège dura pendant une bonne heure, puis vient le moment des sparrings, grosso merdo, les un contre un en situation de combat afin de mettre en application ce qu’on a appris pendant une heure auparavant. Ah j’ai oublié de vous dire, bien qu’on fasse les enchaînements au ralenti wallah qu’est-ce qu’on transpire. J’avais un tee-shirt gris, il a vite tourné au gris foncé voir au gris mouillé sa race ! N’étant pas un grand adepte du cardio j’ai regretté de snobber ceux que j’appelais « les pédés » à la salle de musculation qui courraient sur les tapis de course…
Nous voila par paire, je me barre à l’autre bout de la salle pour ne pas me retrouver avec l’ami de mon père et surtout pour garder mes chicots intacts ! Fuyard oui, mais je vous jure qu’il a beau être un gars cool, une patate mal parée ça reste une patate alors si elle vient d’un gars qui vous met facile 20 kilos… Après un premier sparring avec mon pote, le prof nous force à tourner. Je me retrouve successivement avec les jeunes, ceux qui avaient 14 piges. La différence d’âge et de morphologie m’a vraiment bloqué et je n’osais pas vraiment frapper de peur de les blesser mais l’un d’entre eux était doté d’une putain de coordination et il arrivait à me mettre des enchaînements ultra clean ! Étant touché dans mon orgueil de mâle, pas trop dominant pour le coup, j’me suis quand même décidé à lui mettre une gauche dans le foie il était un peu plus calme après ce petit con. Petit fun fact, un gars s’est pris un low-kick dans les boules sans coquille durant les sparrings j’ai eu mal pour lui tandis que le prof lui gueulait dessus pour qu’il se relève !

Fin des sparrings, d’une durée totale d’environ 10 minutes, mon tee-shirt est une éponge à sueur #virilité#phéromone#cesoirjekenpas. On retire nos protections, merde mes pieds puent les pieds mais mes mains aussi puent les pieds ! Vient le moment du « renforcement » musculaire, le prof m’avait expliqué qu’il ne travaillait qu’au poids du corps. Il demande alors à une femme d’un certain âge (45+) qu’elle lui donne un chiffre entre 1 et 9. Ce croyant rigolote elle annonce fièrement « 9 ! ». Samèèèèèèèèère c’est donc 900 abdos qui nous attendaient. En réalité, c’était du pipi de chat, n’étant pas des vrais crunchs et effectués à un rythme soutenu les abdos sont toujours en tension mais le muscle ne travail pas en profondeur, tout ça pour dire que j’ai rien senti contrairement à mon pote qu’était, lui, à deux doigts de la galette. On arrive donc dans la dernière série sans trop d’accroche jusqu’à ce que mon voisin, qui avait son postérieur à une cinquantaine de centimètres de ma gueule, lâche un vieux pet similaire à un pet de fouf. Bordel c’est dégeulasse ce sport en réalité, j’lui aurais bien pété la gueule mais il n’était pas débutant lui… Après on enchaîne sur des pompes (seulement 20…) et l’exercice du parachutiste (décoller le buste et les pieds en étant allongé sur le ventre) tout en nageant dans les flaques de transpi qu’on laissé les autres élèves du cours. Bref, la musculation ce n’est pas vraiment ça…

On remercie le prof, qui nous annonce que les tarifs sont de 320€ à l’année sans compter le matos à payer de sa poche (gants/protège-tibia/protège-dent…). C’est un peu reuch quand même tout compte fait. On se barre en courant après le bus pour le rattraper (c’est vous dire comme la musculation nous a fatigué lel). J’arrive chez moi à 23h bien dégeulasse car je n’avais pas pris des affaires pour me doucher sur place (oh l’erreur). Le lendemain pas vraiment de douleur juste un putain d’hématome dans l’intérieur de la cuisse gauche, cette même cuisse où le prof démontrait comment mettre un bon inside-kick qui faisait remonter mes couilles jusque dans ma gorge pour se protéger. J’avais aussi une ampoule sous le gros-orteil gauche assez infâme, sautiller pendant 2h pieds nus ça creuse (c’est le cas de le dire).


En résumé, c’est un super défouloir, il y régnait une bonne ambiance (sans doute car le club ne vise pas la compétition) et on apprend des choses nouvelles ! Points négatifs pour moi, c’est loin, c’est reuch et surtout je n’ai pas retrouvé la sensation de « plénitude » qu’on a en sortant d’une bonne séance de musculation. C’est seulement le début de ma quête…