Lomepal sur le divan

ChicagoMonsterPunk :

"Avant de juger un artiste avec autant de condescendance (s/o Lola et euh son accent euh parisien euh insupportableuh, s/o Shkyd et ses comparaisons stupides et malvenues avec Katy Perry), il faudrait peut-être comprendre l’artiste et ses intentions. Surtout, critiquer une œuvre pour ce qu’elle est, pas pour ce que vous pensez qu’elle aurait pu être. Le seul à avoir fait preuve de pertinence, c’est Brice. Brice qui a très justement soulevé cette revendication du succès comme un dû, qui est purement narcissique et que l’on retrouvait sur « Seigneur » et « Majesté ». Ces deux EP sont nécessaires pour comprendre « FLIP » tout comme « FLIP » est nécessaire pour saisir « Jeannine ». Le narcissisme affiché par Lomepal depuis « Seigneur » est en réalité compensatoire et c’est pour ça qu’il fluctue sans cesse entre assurance démesurée et dépréciation de soi profonde. C’est pas une posture. C’est le morceau « Sur le sol » qui contextualise rétrospectivement cet égocentrisme par moment étouffant. Par le biais de ce morceau, on comprend que Lomepal cherche à se rassurer, à trouver un mécanisme de défense. Sa relation avec sa mère a été chaotique - or, la mère est la première altérité que l’on rencontre donc la plus importante dans le développement de soi - et c’est justement pour cela qu’il a un rapport à son propre ego aussi instable. Lasch dans « La Culture du Narcissisme » synthétise parfaitement les travaux sur le narcissisme qui révèle que la plupart des cas ont, en réalité, une estime d’eux-mêmes très faible. Né dans un milieu précaire, issu d’une famille dysfonctionnelle, Lomepal se persuade qu’il mérite plus que ce que la vie a pu lui offrir. C’est aussi pour cela, que son dégoût du succès est d’autant plus justifié. Il se rend compte que malgré la réussite, il y’a toujours un malaise en lui. Une folie qui l’empêche de s’intégrer à « la machine ». Cette même folie qui parcourt sa famille (« Tout le monde est zinzin dans ma famille ») jusqu’à sa grand-mère, exemple le plus représentatif. Or, c’est dans cette figure déséquilibrée, que Lomepal parvient à trouver une beauté inespérée. Bien qu’elle ne soit pas dépeinte de manière romantique (« [elle] marchait nue en criant des mots magiques », le portrait n’est pas élogieux), la folie de sa grand-mère en devient touchante parce qu’elle renferme avant tout une innocence enfantine. Sa grand-mère pensait « sauver le monde naïvement », elle rêvait de villes ensoleillées et ainsi suivait le soleil lorsqu’elle voyageait avec sa famille... Bref, elle voyait le monde avec les yeux d’une « môme ». Et c’est justement en embrassant cette folie qui semble « héréditaire » que Lomepal sort de sa bulle narcissique. Ses amis acceptent son instabilité et Lomepal accepte celle de ses amis (cf. « X-Men » qui dépeint les colères destructrices de Yassine, son meilleur ami). C’est pour ça que les deux derniers titres où il pose la voix sont, respectivement, une célébration et une déclaration d’amour à l’amitié. Vous avez pas compris grand chose à son propos donc forcément, vous vous attardez sur des éléments superficiels, chacun y va de sa petite blague ou de son jeu de mot, « oui mais j’attendais qu’il fasse ça euh en faiteuh »... Soyez sérieux, on parle d’un album qui touche à des sujets extrêmement personnels. C’est pas de la Zumba où une meuf parle de sa faire prendre en levrette. (Il fait des paronomases, putain, ses placements sont sacrément audacieux... Ça ose dire « qu’il fait pas de rimes »... ????????????)?"

A savoir que Lomepal à réagit comme un enfant capricieux à cette critique en insultant la journaliste alors que dans son album il dit qu'il faut pas encenser un artiste car c'est la critique qui les fait avancer.