Il y a une semaine je tournais au poste de chef machiniste sur un tournage de fin d'études. Le film relate l'histoire d'une petite fille blanche habitant dans une cité HLM dite "chaude" qui met par mégarde le feu à sa tour, suite à quoi un jeune homme noir voisin va s'occuper d'elle pour la sortie des flammes et retrouver son père qui était au travail au moment des faits (d'où le fait que la gamine était sans surveillance). Le scénario est vraiment pas mal et la réalisatrice a fait un travail canon. Le scénario s'inspire de faits réels qui ont eu lieu à Londres https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Incendie_de_la_tour_Grenfell
Sur la photo, la petite qui regarde sa tour en feu depuis une autre tour. Le projecteur fait maison par les soins du chef électro et de la cheffe opératrice tient en déport sur la structure que vous voyez. Comme le tube horizontal encaisse un méchant poids avec le projecteur plus le contrepoids de l'autre côté, je me suis inspiré des grues de chantier pour faire une structure qui empêche le tube de plier, avec un plus petit tube et des sangles à crochets.
Je vous avoue que mettre tout ce poids en déport au dessus du vide au 7eme étage, j'étais pas rassuré, mais j'ai mis pas mal de structures de sécu tout autour donc c'est passé.
Si vous avez des questions, du genre comment le projecteur fonctionne ou autre chose, hésitez pas ça me fera plaisir.
C'est une planche en aggloméré dans laquelle sont incrustés 12 soquets en porcelaine avec des ampoules tungstènes distribués sur 4 circuits différents. En faisant jouer un varianteur sur chacun de ces circuits, on imite l'effet de flammes. Personnelement, j'ai l'impression que c'est un système bien trop compliqué et qui demande bien trop de ressources humaine alors que des projecteurs du marché font le même taf, tout ça pour un effet qui marche bien, mais révolutionnera pas la technique
Pourquoi avoir flouté le visage de l'actrice (qui sera vu à la sortie du métrage) et pas celui de l'équipe qui préfère peut être rester anonyme ? D'accord, y'a aucun rapport avec le boulot que tu as fais, but still.
Je comprends. Je penchais plus sur des "droits" ou un truc du genre. Mais je comprends.
Oulala je vais essayer de faire au plus court. Un réalisateur/Un scénariste présente un film devant une commission de production, s'il est accepté ce même film se voit aloué un budget estimé grâce au scénario, géré par l'équipe de production et distillé dans les différents départements (La régie, le catering, l'image, la postproduction, le son, etc etc. Y en a vraiment beaucoup). Dans le cas présent (un film de fin d'études), le même budget à été aloué à tous les films de cette promotion. La production est assez opaque, on connaît le budget global du film mais ce qui nous est autorisé pour notre département, c'est jamais dit clairement. Donc, suite à de nombreuses réunions avec nos collègues, chaque chef de poste (mon cas ici : chef machino) dresse une liste du matos nécessaire pour son département. La prod reçoit toutes ces listes et soit approuve, soit nous demande de faire des coupes là ou on peut. Les prods doivent faire rentrer le budget entre le cachet des comédiens, la location des décors, la bouffe, les remboursements d'essence, la location de matériel, et autres. Comme c'est un film d'école les techniciens sont pas payés, mais c'est assez gênant dans la mesure où la méthode de travail reproduit vraiment celle d'un court-métrage pro, à l'exception que les techniciens sont moins expérimentés. Mais du coup ça fait deux ans qu'on a plus l'impression d'être des employés gratuits de la boîte de prod affiliée à l'école que vraiment des étudiants. Après l'apprentissage est vraiment efficace du coup.
Comment autre chose fonctionne sur le projecteur ?
Sinon comment qu'on fait pour avoir son nom à un générique de film ?
Je suppose que c'est réfléchi mais elle a du perdre 5/10 à chaque œil à devoir mater un projo non ?