« La greffe n’a pas pris » : les salariés de la BNP actent leur départ du quartier Rosa-Parks sur fond d’insécurité

Les employés de l’établissement bancaire vont déménager, notamment vers Levallois-Perret et Nanterre (Hauts-de-Seine). Ce secteur à la frontière entre Paris et Aubervilliers est souvent pointé du doigt pour son aspect anxiogène.

On les remarque, tout de noir vêtu, à la sortie du tram et de la station Rosa-Parks sur le RER E. Il y a un peu plus d’un an, la banque BNP Paribas et d’autres entreprises du parc d’activités du Millénaire à Paris, en limite d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), s’étaient résolues à la mise en place d’un dispositif d’agents de sécurité sur la voie publique. Soit 18 vigiles qui ont pour mission de rassurer tout au long de la journée les employés inquiets de croiser sur le chemin du bureau des individus errants voire agressifs et drogués.

Malgré le dispositif d’accompagnement, la direction de la banque vient d’annoncer aux 2 000 salariés qu’ils allaient prendre la direction dans les prochains mois de Levallois-Perret et Nanterre, dans le département voisin des Hauts-de-Seine.

« S’il vous plaît, ne dites pas qu’on quitte un quartier pauvre pour aller vers un plus aisé. C’est plus complexe que ça », assure André (tous les prénoms ont été changés) en pause cigarette devant le tourniquet de la porte d’entrée. Car l’équation économique a aussi pesé au moment d’acter le déménagement. Les baux des immeubles concernés arrivant à échéance entre 2026 et 2028, la direction du groupe a décidé d’en profiter pour redispatcher ses équipes.

« La réflexion menée par BNP Paribas sur l’évolution de son parc immobilier en Île-de-France conduit le groupe à privilégier des immeubles dont il est propriétaire », répond ainsi le service de communication, soulignant que « ces projets visent à favoriser le rapprochement des équipes exerçant des activités complémentaires. »