Rendez-vous en terre inco... Non!
Rendez-vous avec un clodo, la mort et l'Amazonie #1

Introduction

Je profite de cette Cool-Story pour vous racontez le déroulement d'une matinée pas comme les autres. Une matinée où ma vie a été mise en danger...

En juillet 2017 je m'engage dans un volontariat à l’étranger. Je pars au Pérou grâce à l'association Projet-Abroad, dans la réserve naturelle de Taricaya. Cette réserve où «Rescue center» se situe dans la forêt d’Amazonie à 1h de pirogue de la ville la plus proche : Puerto Maldonado. Cela fait maintenant 2 semaines que j'ai rejoint la réserve naturelle et que je m'éclate. Je suis arrivé le 30 juin et mon billet d'avion retour pour la France est prévue le 20 juillet. En discutant avec d'autres volontaires j’apprends que deux d'entre elles, une Française et une Australienne, reste 1 semaine de plus que moi et profite de ce temps, pour quitter la réserve et aller visiter la fameuse ville de Cuzco.

À cette instant, je suis triste de rentrer aussi tôt et je me dis que cela serait sûrement une bonne idée de changer mes plans et d'ajouter une semaine de plus à mon voyage. Je décide donc d'en parler à Rachel, notre responsable sur le camp. Elle répond positivement à ma demande. Elle me demande ensuite d'en parler à Elvira. Cette dame s'occupe de toute la partie logistique et administrative de l'association, elle ne vit pas dans la réserve mais dans la ville la plus proche, Puerto Maldonado.

Étant donné que nous sommes dans la forêt d’Amazonie, la connexion téléphonique et internet ne sont pas disponibles sur place, je dois donc me rendre en ville afin de rencontrer Elvira et changer mon billet d'avion. Normalement la réserve permet au volontaire de se rendre en ville uniquement le week-end mais parfois en semaine certains membres du staff, se rendent en ville pour se réapprovisionner de ressource en tous genres. Rachel me propose de prendre le bateau avec Hibert (un local) afin d'accomplir mon objectif.

Changement de plans

Nous sommes donc lundi matin de ma 2ème semaine. Il fait particulièrement froid et venteux aujourd’hui. En effet parfois en Amazonie il peut faire 15°C, chose que je ne savais pas avant. Des vents froids redescendent des montagnes et notamment de Cuzco. Pendant une semaine voire un peu plus, il y a eu beaucoup de vent et la température ne dépasse pas les 18°C dans la région. Cela ne m’alerte pas plus que ça sur le moment…

Je monte sur la pirogue à moteur avec Hibert. Celui-ci conduit et quand moi, je m’assoie et contemple, une fois de plus, le magnifique paysage que m’offre l’Amazonie le temps du trajet. Nous naviguons sur le fleuve « Madre De Dios » pendant 1h et atteignons la ville de Puerto Maldonado. Hibert parle extrêmement mal Anglais et je parle extrêmement mal Espagnol, nos conversations sont relativement courtes, la plupart du temps faite de signe de la main ou de la tête mais cela n’empêche pas que nous nous apprécions.

J’arrive donc en ville, Nous nous donnons rendez-vous à 9h avec Elvira dans un café au centre de la ville. Nous effectuons toutes les mesures nécessaires sur internet afin de changer mes billets d’avion. Tous se passent bien, il est maintenant 10h30, Elvira s’en va et il ne me reste plus que 2h à tuer avant de reprendre le bateau et de retourner à la réserve.

Pedro le clodo

Je profite de ce temps pour visiter la ville et notamment la place principale. Cette place est en forme de carré. Sur toutes ses bordures s’espace d’environ 20m des bancs. La plupart sont occupés mais j’en repaire un de libre. Il y a dessus un sac-poubelle, cela ne m’interpelle pas sur le moment, il y a cependant assez d’espace dessus pour que je puisse y poser mon fessier. Je m’assois, me roule une cigarette de tabacs péruviens et apprécie ce moment de calme.

J'aperçois un vieil homme que (je nommerai Pedro le clodo). Il me fait face, il me fixe et s’approche lentement mais sûrement de moi. Pedro le clodo de par son aspect me fait penser à un sdf. Je croise plusieurs fois son regard, détourne le mien pour ne pas le gêner mais lui continue de me regarder droit dans les yeux et de s’avancer. Il arrive donc à mon niveau, je suis assis et lui debout, je le regarde en me demandant ce qu’il peut bien me vouloirs. Pedro le clodo prononce une phrase en Espagnol totalement incompréhensible pour moi.

Soudain je sens son poing droit s’écraser contre ma joue, la cigarette coincée entre mes lèvres s’envole. Je suis abasourdi cependant je me lève et m’écarte de ce vieil homme en prononçant des mots aléatoirement (une phrase me traverse l’esprit : Tu n’es pas dans ton pays, c’est un vieil homme ne répond pas, va-t'en). Je m’en vais donc en jetant un œil sur mes arrières au cas où Pedro le clodo reviendrait à la charge, je croise le regard de deux Péruviens sur le banc d’as coter qui avait tout autant l’air choqué que moi.

Il est maintenant 11h30, je fais signe à une moto-taxi et ce dernier m’amène pour un sol (monnaie local) au petit port de la ville. J’attends patiemment le retour de Hibert et de la pirogue. Je me remémore ce qui vient d’arriver sur la place. Je me rappelle qu’il y avait un sac-poubelle sur le banc. En y repensant je me dis que ce sac, c’était probablement les affaires de Pedro le clodo. Lorsque je me suis assis il a dû me percevoir comme une menace ou un voleur et c’est pour cette raison qu’il m’aurait décoché cette belle droite qui fit virevolter ma cigarette. (Je souris légèrement en pensant à ce à quoi, a pu ressembler la scène d’un point de vue extérieur).

Suite dans une deuxième cool-story...